Michel CHION, Requiem
Notice
"À l'instar des Requiems classiques, le texte du Requiem est celui de la Messe des funérailles, ici augmenté d'une Épître (mouvement 3), d'un Évangile (mouvement 6) et d'un Notre Père, le Pater Noster Agnus Dei (mouvement 8). Il est dit dans sa langue originale (latin ou grec), plus rarement en français."
Éclairage
Durée totale : 37'16
Le Requiem est une œuvre de jeunesse de Michel Chion. C'est la deuxième d'importance, après Le Prisonnier du son (1972). Elle est une manifestation éclatante de l'originalité et la singularité de son auteur et n'a pas été tout de suite estimée à sa juste valeur. Elle continuait pourtant, mais avec un ton nouveau, certaines œuvres de Pierre Henry (Apocalypse de Jean, Messe de Liverpool), ou de François Bayle (Purgatoire).
"À l'instar des Requiems classiques, le texte du Requiem est celui de la Messe des funérailles, ici augmenté d'une Épître (mouvement 3), d'un Évangile (mouvement 6) et d'un Notre Père, le Pater Noster Agnus Dei (mouvement 8). Il est dit dans sa langue originale (latin ou grec), plus rarement en français."
"Le Requiem a été composé en pensant moins à cette majorité silencieuse que sont les morts qu'à cette minorité agitée que sont les vivants ; pour l'auditeur, il se propose comme un parcours dramatique accidenté dont les courbes et les soubresauts traduisent une incertitude fondamentale devant la vie, la mort et la foi."
"Du point de vue de sa forme, l'œuvre est construite sur un système d'échos et de correspondances qui s'organise symétriquement autour d'un axe situé vers son milieu, le mouvement 10 reprenant des éléments déjà entendus dans le mouvement 1, le mouvement 9 des éléments du mouvement 2, etc, avec des variantes et des dissymétries de détail. L'axe de cette construction se trouve dans le 6ème mouvement (Évangile), quand se produit une rupture symbolique de la bande magnétique, une cassure de l'œuvre elle même, ouvrant dans le temps une brèche d'éternité qui laisse entr'apercevoir "autre chose"."
"Avec le Requiem, je n'ai pas voulu livrer de message, de manifeste pro ou anti religieux. Il s'agit plutôt d'un témoignage personnel, où j'invite l'auditeur à se projeter lui-même, s'il lui plaît d'habiter cette musique de son expérience et de sa sensibilité.".
Le Requiem a été réalisé dans les studios du GRM et a été créé le 19 mars 1973 au Théâtre Récamier à Paris, dans le cadre d'un concert du GRM. Enregistré sur disque vinyle en 1973, il a reçu le Grand Prix du disque de l'Académie du disque français en 1978.
Requiem, extrait : Sanctus "Trois fois saint le Seigneur" (2'29). C'est le septième numéro de l'œuvre (qui en comporte 10).
Le texte est le suivant :
(Deux voix glapissantes – dont l'élan jubilatoire est retourné comme un gant et finit par s'exprimer par des cris de rage... )
– Sanctus, sanctus, sanctus !
(... Et auxquelles répondent trois enfants qui chantent :)
– Saint, saint, saint, le Seigneur, Dieu de l'univers. Le ciel est rempli de sa gloire. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.