Gilles RACOT, Anamorphées
Notice
" Anamorphées a été élaborée dans le studio audio-numérique 123 du GRM, elle fait partie du projet collectif " Germinal" initié par Benedict Mailliard. C'est un exercice de composition particulier : prendre un très court "objet sonore", et en tirer uniquement par arborescences de traitements, une forme musicale dont les événements s'écartent radicalement par leurs typologies à l'objet de départ. Certains sons sont le résultat d'un nombre considérable d'opérations."
Éclairage
Durée Totale 7'15
"Anamorphées a été élaborée dans le studio audio-numérique 123 du GRM, elle fait partie du projet collectif " Germinal" initié par Benedict Mailliard. C'est un exercice de composition particulier : prendre un très court "objet sonore", et en tirer uniquement par arborescences de traitements, une forme musicale dont les événements s'écartent radicalement par leurs typologies à l'objet de départ. Certains sons sont le résultat d'un nombre considérable d'opérations.
L'objet sonore de départ est une très courte séquence instrumentale, en l'occurence une torsade chromatique de saxophone soprano (interprétée par Daniel Kientzy).
Plusieurs courts mouvements enchaînés, illustrent ces jeux d'anamorphoses : jeux de flux-élans, tuilage de tenues filées à allures et couleurs hétérogènes, courbes et glissées entrelacées, nuées effervescentes et giratoires, enfin miroitements fins micro-mélodiques.
Les techniques les plus impressionnantes offertes par les programmes du studio 123 étaient les opérations traitant l'ordre temporel, ces programmes permettant des micro-montages extrêmement complexes allant en dessous des seuils de perceptions auditives, et ceci jusqu'à l'organisation de séquences entières, faisant passer l'anamorphose du détail à la composition.
Ces "Anamorphées" et le texte de présentation, donné juste au dessus, ont vingt ans.
À l'époque où cette pièce a été réalisée, le travail sur le son en numérique n'était concevable que sur de gros ordinateur qui aujourd'hui nous paraîtraient bien encombrants (grand au minimum comme un réfrigérateur), c'était le cas pour celui du Studio 123.
Dans les grandes institutions de recherches musicales, les premiers Macintosh étaient surtout utilisés pour les traitements de texte... leurs applications pour le son étaient à leurs balbutiements... nous étions loin des équipements "home-studios" et de leurs panoplies de plug-ins.
La découverte de cet univers de traitements explique l'enthousiasme que j'éprouvais devant les possibilités qui semblaient sans limite... J'ai l'impression d'ailleurs que ce système de traitement temps-différé utilisé au 123 est resté inégalé dans sa puissance des mutations potentielles. Ou est-ce déjà la nostalgie des premiers essais...
Les matériaux sonores issus des traitements pour "Anamorphées" ont amené des développements d'autres traitements pour l'écriture d'"Exultitudes" (1985-86) pour saxophone (contrebasse et soprano) dispositif SYTER et électroacoustique sur support."
(Gilles Racot)