L'enseignement bilingue à Albi
Notice
Résumé
L'enseignement public bilingue français-occitan se développe à Albi, de la maternelle au collège. Monique Delmas et Agnès Amalric, institutrices respectivement en maternelle et en primaire à l'école Rochegude, expliquent le fonctionnement d’un enseignement à parité horaire. Bernard Lescalier, professeur, expose l'emploi du temps et le programme dédié aux heures en occitan au collège Bellevue.
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Date de diffusion :
28 nov. 1999
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Contexte historique
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Dans ce reportage de 1999, l’émission Viure al País, profite de la célébration des dix ans d’existence des classes bilingues de l’enseignement primaire de Saint-Affrique et d’Albi, dans l’académie de Toulouse, pour revenir sur ce dispositif d’enseignement particulier.
Si les écoles associatives privées Calandreta enseignent l’occitan par le biais d’un enseignement dit immersif depuis 1980, il a fallu attendre quelques années pour qu’un enseignement intensif de la langue puisse se mettre en place dans l’enseignement public.
Durant la campagne pour l’élection présidentielle de 1981, le candidat François Mitterrand avait énoncé « 110 propositions pour la France ». La 56ème d’entre elles disait : « La promotion des identités régionales sera encouragée, les langues et cultures minoritaires respectées et enseignées », suscitant beaucoup d’espoir chez les militants en faveur des langues régionales. Après l’élection du candidat socialiste, le ministre de la culture charge Henri Giordan, chercheur au CNRS et occitaniste, de la rédaction d’un rapport sur les langues et cultures minorisées. Remis en février 1982 sous le titre Démocratie culturelle et droit à la différence, ce rapport insiste sur l’importance du rôle que doit avoir l’Éducation nationale dans la « politique de réparation historique pour les langues et cultures minoritaires ». De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, Alain Savary, demande – officieusement – à Pierre Lagarde, un autre occitaniste, inspecteur retraité de la Jeunesse et des Sports, un second rapport, portant plus spécifiquement sur l’enseignement des langues et cultures régionales. Dans ce rapport, remis en janvier 1982, Lagarde préconise l’utilisation du bilinguisme franco-occitan sur le modèle de ce qui existe déjà concernant l’anglais et l’allemand et suggère que les calandretas soient intégrées à moyen terme à l’Éducation nationale.
Le 21 juin 1982 et le 30 décembre 1983, deux circulaires viennent concrétiser cela. Celle de décembre 1983 indique notamment qu’« à côté de la demande des familles d’une découverte de la culture régionale qui intègre les réalités linguistiques actuelles, demande à laquelle le présent texte entend répondre en priorité, existe un souhait de voir l’enfant appréhender le fait culturel régional au travers d’une pratique plus systématisée de la langue. La circulaire du 21 juin 1982 y répond en ouvrant la possibilité d’un enseignement spécifique de la culture et de la langue ; les classes bilingues, expérimentales, sont une autre réponse à cette demande ». Ce faisant, l’Éducation nationale permet donc, plus de 30 ans après la seule loi jamais votée sur l’enseignement des langues régionales, la loi Deixonne de 1951, l’expérimentation du bilinguisme dans ses écoles. Les premières se mettent en place à Sarlat, en Dordogne, et à Lasseube, dans les Pyrénées-Atlantiques.
À la différence de ce qui se pratique dans les écoles calandretas, l’enseignement bilingue public, ainsi que le montre la vidéo, est un enseignement à parité horaire, c’est-à-dire que la moitié des cours sont prodigués en français et l’autre moitié en occitan. Un autre point important sur lequel insiste le reportage est bien entendu la continuité du cursus. On voit ici que celui-ci se poursuit en collège et que des cours d’occitan sont aussi prévus au lycée. C’est là un des grands enjeux de l’enseignement de l’occitan qui consiste en la mise en place d’un maillage territorial permettant aux familles qui le désirent de faire suivre à leur enfant, de la maternelle à l’université, un enseignement de et en occitan. La réalité du terrain est cependant plus complexe. Si de tels bassins proposant un cursus cohérent existent, ce n’est pas le cas partout. Il s’agit de l’un des enjeux majeurs de cet enseignement que de pouvoir être mis en place systématiquement, et c’est notamment ce à quoi travaille la FELCO (Fédération des enseignants de langue et de culture d’oc).
Transcription
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Date de la vidéo: 28 janv. 2017
Durée de la vidéo: 02M 18S