Convention sur l'enseignement de la langue occitane
Notice
Résumé
À l’occasion de la signature de la convention-cadre pour le développement de l'enseignement de l'occitan, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, s'est rendue à l’école bilingue Pèire Godolin de Toulouse. Des échanges en occitan ont lieu entre des CP de l’école et la ministre, puis avec des professeurs et des parents d’élèves. Pour l’Office public de la langue occitane (OPLO), cette signature est une réussite. Estève Cròs, son directeur, explique le rôle de la convention : être un outil de concertation et d’échange avec l’Etat afin de mener des actions concrètes et mutualisées entre les académies de la Région Occitanie. Marie-Jeanne Verny, de la Fédération des enseignants de langue et de culture d’oc (FELCO), déplore que l’accord n’inclut pas d’autres régions de l’aire culturelle occitane, telles l’Auvergne et la Provence.
Langue :
Date de diffusion :
28 janv. 2017
Éclairage
Informations et crédits
- Type de média :
- Collection :
- Source :
- Référence :
- 00010
Catégories
Thèmes
Lieux
Personnalités
Éclairage
Contexte historique
Par
C’est un pas important pour l’enseignement de l’occitan qui est franchi le 26 janvier 2017 avec la signature d’une convention-cadre associant l’État à travers le ministère de l’Éducation nationale, les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie-Pyrénées-Méditerranée, et l’Office public de la langue occitane (OPLO). Ce jour-là, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a fait le déplacement à Toulouse et visité des classes bilingues avant la cérémonie officielle durant laquelle la convention est signée.
Depuis la loi d’orientation pour l’école de 2005, l’article 312.10 du Code de l’éducation prévoit qu’ « un enseignement de langues et cultures régionales peut être dispensé tout au long de la scolarité par voie de convention entre l’État et les collectivités territoriales où ces langues sont en usage. » Dans les faits, ces conventions sont difficiles à mettre en place. Elles se heurtent régulièrement aux oppositions politiques entre collectivités locales et État lorsque les uns et les autres ne sont pas du même bord, ou encore à des difficultés à s’entendre sur les engagements de chacun en termes de budget et de développement de l’enseignement.
Plusieurs conventions, plus ou moins contraignantes, ont été signées dans les années 2000-2010 sans véritablement donner satisfaction. La convention qui est signée en janvier 2017 est quant à elle plus ambitieuse : elle formalise les contributions des signataires et est surtout très volontariste en termes de développement de l’enseignement. Elle prévoit par ailleurs des déclinaisons académiques avec des objectifs chiffrés. Comme le signale Estève Cros, directeur de l’OPLO, dans le reportage, la présence parmi les signataires de l’Office public, qui associe l’État et les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, permet d’avoir enfin un lieu privilégié de concertation entre collectivités et État central sur la question de l’enseignement de l’occitan.
Cette convention a toutefois ses limites. D’abord, ainsi que le rappelle Marie-Jeanne Verny, secrétaire de la Fédération des enseignants de langue et culture d’oc (FELCO), parce que seule une partie de l’espace occitan est concernée. Les académies des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui ne sont pas membres de l’OPLO, ne sont de fait pas engagées dans cet accord. Ensuite parce que les déclinaisons académiques tardent à se mettre en place. Deux ans plus tard, en 2019, alors que la convention est prévue pour une durée de cinq ans, elles ne sont toujours pas signées.
Si le progrès est indéniable, il ne doit donc cependant pas être surestimé. Au moment de la signature de cette convention, la ministre annonce aussi la création d’une agrégation de langues de France, autre progrès tout aussi relatif au vu du peu de postes ouverts à ce concours (un seul pour l’occitan la première année).
Symboliquement importante en ce qu’elle marque l’intérêt de l’État et des collectivités pour l’enseignement de la langue d’oc, l’utilité pratique de la convention-cadre sur l’enseignement de l’occitan reste donc dans les faits encore à démontrer, particulièrement dans le cas où une alternance politique amènerait les nouveaux élus ou gouvernants à ne pas se sentir tenus par les engagements de leurs prédécesseurs.
Transcription
Sur les mêmes thèmes
Sur les mêmes lieux
Date de la vidéo: 09 janv. 1976
Durée de la vidéo: 04M 42S
L'institut d'études occitanes (IEO) : occitanisme et politique
Sur les mêmes personnes
Date de la vidéo: 24 oct. 1999
Durée de la vidéo: 03M 58S