Fançois Bayrou, en faveur des langues régionales
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Notice
Résumé
François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale du gouvernement de cohabitation d'Edouard Balladur, rencontre des directeurs d’écoles occitanes, bretonnes et basques lors d’un rassemblement à Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques). Il entonne le Se Canta avec l'assistance. Des directeurs d’écoles témoignent de l’importance que revêt ce soutien. Le ministre affirme sa volonté d'aboutir à la création d’un statut officiel pour l’enseignement en langue régionale.
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Date de diffusion :
10 juil. 1993
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- 00053
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Contexte historique
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La présence de François Bayrou dans un reportage sur l’occitan peut surprendre, dans la mesure où il s’agit d’une personnalité politique d’envergure nationale : il a été président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques de 1992 à 2001, mais aussi député des Pyrénées-Atlantiques de 1986 à 2012 avant d’être ministre de l’éducation nationale de 1993 à 1997, puis maire de Pau. Pourtant il a assez régulièrement manifesté, dans le cadre de ses diverses fonctions, un intérêt pour la question des langues régionales - notamment l’occitan, qui fait partie de son héritage familial.
C’est à son initiative qu’en 1996 a été décidée par le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques la fondation à Pau d’un Institut occitan qui avait au départ vocation à fonctionner à l’échelle de l’ensemble occitan avant de se spécialiser ultérieurement dans un travail d’animation culturelle dans la région Aquitaine. En 1993, François Bayrou réussit, non sans les difficultés évoquées dans le reportage, à donner quelques moyens aux réseaux associatifs d’enseignement de langue régionale (Calandretas pour l’occitan, Ikastolak pour le basque, Diwan pour le breton…). Devenu ministre de l’éducation nationale, on lui doit des mesures concernant cette fois l’enseignement des langues régionales dans l’enseignement public. C’est en particulier ce qui ressort de la circulaire du 7 avril 1995 organisant un enseignement bilingue à parité horaire dans le primaire, pouvant être poursuivi au collège dans une discipline non linguistique (l’histoire-géographie le plus souvent, à raison de trois heures par semaine).
Se confirme ici ce qui apparaît comme une constante dans l’évolution de la question des langues régionales dans l’enseignement, qu’il soit privé ou public : une politique qui fonctionne par à-coups, sous l’impulsion de ministres intéressés, parfois convaincus de l’importance de la question. De ce point de vue, les initiatives de François Bayrou s’inscrivent dans la continuité de certains de ses prédécesseurs : Alain Savary en 1982, Lionel Jospin en 1989, avant que Jack Lang ne poursuive le chantier entamé par ses devanciers pour ce qui concerne l’enseignement bilingue. On remarque au passage que, le plus souvent, ce n’est pas par les textes législatifs que ces avancées s’opèrent, même si certains textes généraux concernant l’enseignement font mention des langues régionales. Les avancées concrètes se font essentiellement par voie de circulaires ou de mesures ponctuelles. Le tout bien entendu se trouvant ralenti dès que le titulaire du portefeuille de l’éducation nationale change, et se sent moins concerné par la question, quand il n’y est pas franchement hostile.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Journaliste
Le ministre de l’Éducation nationale qui chante avec eux en occitan, les directeurs des Calandretas, des Diwan bretonnes, des Ikastolak basques n’en espéraient pas tant.Ils attendaient, avant tout, de François Bayrou un geste politique, l’annonce d’un statut officiel pour ces écoles bilingues.
Intervenant 1
Je pense qu’il faudra trouver un système qui permet la reconnaissance officielle de nos écoles.Et effectivement, je pense qu’il faut un statut particulier pour l’ensemble de nos écoles parce que le système actuel ne permet pas cette reconnaissance.
Intervenant 2
Nous comptons sur vous, Monsieur le Ministre, et sur votre volonté pour que notre dossier aboutisse enfin et que nous puissions atteindre enfin notre objectif au bout de 25 ans.
Journaliste
François Bayrou n’est pas venu pour les décevoir et il a levé tous les malentendus éventuels.Ils ne paieront pas son échec politique du mois dernier au parlement de Navarre.Le conseil général avait alors rejeté sa demande de subvention de 425000 francs destinés aux écoles basques.
François Bayrou
Je veux que vous sachiez que ce n’est pas un vote de hasard qui me fera changer de voie.
Journaliste
En mars dernier, l’accord cadre négocié dans la douleur amorçait l’idée d’une reconnaissance juridique de ces écoles.François Bayrou souhaite qu’elle aboutisse dans les mois qui viennent.
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Date de la vidéo: 15 mai 1982
Durée de la vidéo: 01M 31S