Manifestation pour une reconnaissance de l'occitan dans l'audiovisuel

La présence de l’occitan et des langues régionales à la télévision française est le résultat d'un long combat et demeure aujourd'hui encore un objet de revendication. Organisée à l'appel de neuf collectifs, la manifestation de Marseille de 1982 se déroule un an après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Si la création de France Régions 3 (FR3) en 1975 avait déjà constitué une ouverture, c'est avec son élection qu'est obtenue la présence de l'occitan sur les ondes hertziennes nationales. Il faut néanmoins attendre le début des années 1980 pour voir apparaître les premières émissions en langues régionales dans l’audiovisuel public : des émissions comme Vaqui en Provence ou Viure al País proposent désormais un temps d’antenne en occitan une fois par semaine.



La fin du monopole d’État sur la diffusion audiovisuelle en 1982 permet aussi l’émergence de nombreuses radios locales émettant, pour tout ou partie, en occitan. Il est difficile de savoir avec précision combien de ces radios associatives « occitanisées » sont alors créées mais on peut parler d’un certain borbolh radiophonique en langue d’oc. Si beaucoup de ces radios, très localisées, cessent rapidement d’émettre, certaines se pérennisent comme Ràdio Pais dans le Béarn ou Radio Occitania dans la région de Toulouse.



Malgré tout, en 1982, les militants considèrent que cette porte ouverte n’est pas suffisante. Cette volonté forte de faire entrer l’occitan dans le petit écran n’est pas anecdotique. En effet, la télévision est, dans cette deuxième moitié du vingtième siècle, le média de masse par excellence et joue un rôle majeur dans la diffusion et la prescription des normes linguistiques. C’est pour cette raison qu'en cette journée de 1982 à Marseille, tout en saluant les avancées obtenues, le cortège et ses représentants réclament plus qu’une émission hebdomadaire : une présence quotidienne.

En 2018, des manifestations similaires ont lieu à Toulouse et Carcassonne pour la prise en compte de l'occitan dans l'audiovisuel public ; 40 ans après la manifestation de Marseille, les revendications restent donc les mêmes.