Le félibre Pierre Fabre
Notice
Résumé
Dans les ruines du château du Castellas à Forcalqueiret, Pierre Fabre décrit sa fonction de "Capoulié" du Félibrige au journaliste Laurent Revest. Il préside ce mouvement, fondé par Frédéric Mistral, qui s'étend de l'océan Atlantique à la Méditerranée et dont il porte la philosophie. Il propose ensuite un éclairage historique et géographique du Félibrige, qui dépasse les frontières de la Provence.
Langue :
Date de diffusion :
21 mai 2006
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- 00057
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Contexte historique
Par
Le Félibrige est la première organisation qui se soit donnée comme objectif la défense et la promotion de la langue d’oc. Il est fondé en 1854 par quelques jeunes poètes provençaux de la région d’Avignon, au premier rang desquels Frédéric Mistral (1830-1914). Grâce au succès de ce dernier en 1859 avec son poème Mirèio qui lui vaut une reconnaissance nationale, puis internationale, le Félibrige parvient assez vite à dépasser son berceau initial et à recruter des adhérents sur l’ensemble du pays d’oc. C’est encore le cas aujourd’hui : Pierre Fabre signale que si la moitié des 2000 félibres vivent en Provence, une autre moitié vit « de l’autre côté du Rhône », sans qu’il soit possible d’avoir une idée plus précise de leur répartition.
Capoulièr ? C’est le titre du président du Félibrige. Il est élu au sein d’un Consistoire (counsistòri) composé de cinquante majoraux (majourau) cooptés à vie, comme les membres de l’Académie Française. En dessous du consistoire, les adhérents de base portent le titre de mainteneurs (manteneire) titre emprunté à une autre académie, toulousaine celle-là, celle des Jeux floraux fondés au XIVe siècle, au départ pour promouvoir la poésie d’oc avant d’adopter le français au XVIe siècle. À la base, l’action félibréenne se mène à travers des groupes locaux, les escolo, qui sont souvent à l’heure actuelle - cela n’a pas été toujours le cas - pour l’essentiel des groupes folkloriques.
Au moment du reportage, le capoulier est donc Pierre Fabre, qui a assuré cette responsabilité de 1992 à 2006, avant d’être remplacé par Jacques Mouttet. Né en 1957, Pierre Fabre, instituteur, puis conseiller pédagogique pour le provençal dans le Var, se réclame dans cette interview de la pensée de Frédéric Mistral, le premier capoulier de 1876 à 1888 (mais il était déjà le leader de l’association bien avant). On doit également à Pierre Fabre des travaux sur Pierre Dévoluy, capoulier entre 1901 et 1909. Jacques Mouttet se trouve actuellement (en 2019) être le quinzième détenteur du poste.
Le Félibrige a incarné seul la renaissance d’oc jusqu’en 1945, non sans conflits et crises internes bien entendu. Mais en 1945, quelques adhérents décident de créer l’Institut d’études occitanes (IEO), dont il est question ici-même dans d'autres archives (voir par exemple ce document lié). La divergence entre les deux mouvements porte principalement sur la définition de ce que doit être la langue et la graphie de la langue d’oc. Le Félibrige défend la graphie de Mistral, et utilise dans ses publications officielles le provençal tel qu’il a été fixé par le même Mistral. L’occitanisme né de l’IEO utilise une autre graphie, dite « classique », fondée sur le réemploi des principes phonologiques de la graphie de l’occitan médiéval. Pour nuancer, on note toutefois que certains groupes félibréens, en dehors de la Provence, ont adopté la graphie classique, assez tôt à Toulouse (1919), un peu plus tard en Dordogne par exemple. Longtemps assez vigoureuse, la concurrence entre Félibrige et occitanisme est aujourd’hui plus apaisée, comme l’a montré la participation des félibres à certaines des manifestations Anem Oc des années 2000-2010.
Transcription
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