Pêcheurs d'Irlande : Ambiance dans un pub à Clifden
Notice
Dans un pub à Clifden, dans le comté de Galway en Irlande, scène de danse traditionnelle exécutée par un pêcheur. Au son d'un accordéon, entouré d'hommes, verre de bière à la main, un homme danse, seul. Les mouvements de pieds sont très rythmés et rebondissants alors que son corps reste lui immobile.
Éclairage
Dans une ambiance festive et intemporelle, rappelant celle d'un pub, les ingrédients sont simples : un accordéon, de la bière et des hommes, à Clifden, à l'extrémité du Connemara, dans le comté de Galway (à l'ouest du pays). Et nous voici spectateurs d'une intéressante démonstration de danse proche du style “ar an sean nós” (« dans l'ancien style »), quoique le buste droit témoigne malgré tout de l'influence des concours de danse.
Cette expression, “ar an sean nós”, fut inventée au début du XXe siècle, et appliquée à l'origine uniquement au chant en gaélique a capella , lors des concours organisés par le principal mouvement de renouveau de la culture gaélique, la Ligue Gaélique.
Elle fut par la suite transposée à la danse au milieu des années 1970 dans le Connemara, pour décrire un style totalement ignoré par les instances officielles de la Commission des Danses Irlandaise: une gestuelle assez relâchée, principalement sur le haut du corps, bien éloignée des postures rigides adoptées dans les concours de danse depuis des décennies, et encore aujourd'hui.
A l'origine dansé presque exclusivement par des hommes, et ayant principalement survécu dans la région du Connemara, le “sean nós” est désormais enseigné un peu partout dans le monde, aux hommes comme aux femmes.
Avec une posture moins stricte que celle rencontrée en « claquettes irlandaises », le haut du corps est habituellement encore plus détendu que ce que nous pouvoir voir ici. Les pas eux-mêmes sont moins aériens ici, mais les mouvements de pieds sont très rythmés et rebondissants. Non encore chaussés de hard shoes (chaussures à claquettes), ils battent le sol avec énergie. La danse "sean-nós" laisse ainsi beaucoup plus de place à l'improvisation et au plaisir de danser entre amis que les concours.
Comme dans de nombreux extraits de l'époque, on remarque malheureusement que le montage n'a pas retenu la musique correspondant aux images, et l'on ne sait donc pas vraiment sur quelle musique ces hommes dansaient. On note enfin que les femmes sont totalement absentes de cet espace de convivialité musicale, et que les seuls instruments sont des accordéons : des progrès ont été réalisés dans ces deux domaines, puisque depuis les années 1970 les femmes sont presque aussi présentes que les hommes et, surtout, parce que les instruments sont beaucoup plus variés et divers que dans les années 1960.