Discours prononcé au Creusot
Notice
En voyage au Creusot, le général de Gaulle prononce un discours devant les employés de l'usine sidérurgique.
- Europe > France > Bourgogne > Saône-et-Loire > Le Creusot
Éclairage
De février 1959 à juin 1965, le général de Gaulle réalise un gigantesque tour de France qui le conduit d'un bout à l'autre de la métropole, dans toutes les provinces, dans toutes les régions. C'est pour lui l'occasion de créer un contact direct avec les Français, de " récolter des moissons d'impressions et de précisions pratiques " sur les grandes questions de l'heure. Pour son second voyage - réalisé du 16 au 19 avril 1959 - le président visite la Bourgogne et un département de l'Auvergne, l'Allié.
Après s'être rendu à Auxerre, Moulins, Nevers, Maçon ou Montluçon, la matinée du 19 avril 1959 est réservée à la visite des usines du Creusot, en Saône-et-Loire. Fleuron de l'industrie française, où règne en maître la famille Schneider, l'économie de la cité est dominée par les activités métallurgiques, sidérurgiques et électriques, concentrées en un vaste conglomérat d'entreprises. Après avoir inspecté plusieurs infrastructures et salué des ouvriers, de Gaulle, accompagné du ministre de l'Intérieur Jean Berthoin, accède à la tribune de fortune installée à son intention dans un vaste hangar. Là, les travailleurs sont venus en nombre écouter le bref discours du président de la République.
Le général de Gaulle évoque sa stupéfaction face à la puissance industrielle déployée au Creusot, et qui doit être un modèle pour l'activité économique de toute la France (de ces usines, sortent aussi bien des réacteurs nucléaires que des locomotives électriques de pointe). Il rappelle ensuite sa confiance en l'avenir du pays, cherchant à susciter l'unité nationale autour de sa politique (en ce printemps 1959, il s'agit de roder les institutions de la Cinquième République, mais surtout, de sortir de l'impasse algérienne). Après cette courte allocution, le cortège présidentiel s'ébranle pour se rendre à l'Hôtel de Ville d'Autun, où une foule nombreuse est venue accueillir le chef de l'État.
Diffusé au journal télévisé, ce reportage était alors commenté en direct, mais les propos du journaliste n'ont pas été enregistrés : c'est pourquoi une partie du document est muette. Pour de Gaulle, la retransmission de ces voyages - qui confine au rituel - est essentielle : elle donne à voir et à ressentir la communion et l'unité entre les Français et leur président : "Au total, il se produit autour de moi, d'un bout à l'autre du territoire, une éclatante démonstration du sentiment national qui [. . .] apparaît ensuite partout grâce à la télévision." (Mémoires d'Espoir - Le Renouveau).