Discours prononcé au Creusot

19 avril 1959
06m 31s
Réf. 00213

Notice

Résumé :

En voyage au Creusot, le général de Gaulle prononce un discours devant les employés de l'usine sidérurgique.

Type de média :
Date de diffusion :
19 avril 1959
Type de parole :

Éclairage

De février 1959 à juin 1965, le général de Gaulle réalise un gigantesque tour de France qui le conduit d'un bout à l'autre de la métropole, dans toutes les provinces, dans toutes les régions. C'est pour lui l'occasion de créer un contact direct avec les Français, de " récolter des moissons d'impressions et de précisions pratiques " sur les grandes questions de l'heure. Pour son second voyage - réalisé du 16 au 19 avril 1959 - le président visite la Bourgogne et un département de l'Auvergne, l'Allié.

Après s'être rendu à Auxerre, Moulins, Nevers, Maçon ou Montluçon, la matinée du 19 avril 1959 est réservée à la visite des usines du Creusot, en Saône-et-Loire. Fleuron de l'industrie française, où règne en maître la famille Schneider, l'économie de la cité est dominée par les activités métallurgiques, sidérurgiques et électriques, concentrées en un vaste conglomérat d'entreprises. Après avoir inspecté plusieurs infrastructures et salué des ouvriers, de Gaulle, accompagné du ministre de l'Intérieur Jean Berthoin, accède à la tribune de fortune installée à son intention dans un vaste hangar. Là, les travailleurs sont venus en nombre écouter le bref discours du président de la République.

Le général de Gaulle évoque sa stupéfaction face à la puissance industrielle déployée au Creusot, et qui doit être un modèle pour l'activité économique de toute la France (de ces usines, sortent aussi bien des réacteurs nucléaires que des locomotives électriques de pointe). Il rappelle ensuite sa confiance en l'avenir du pays, cherchant à susciter l'unité nationale autour de sa politique (en ce printemps 1959, il s'agit de roder les institutions de la Cinquième République, mais surtout, de sortir de l'impasse algérienne). Après cette courte allocution, le cortège présidentiel s'ébranle pour se rendre à l'Hôtel de Ville d'Autun, où une foule nombreuse est venue accueillir le chef de l'État.

Diffusé au journal télévisé, ce reportage était alors commenté en direct, mais les propos du journaliste n'ont pas été enregistrés : c'est pourquoi une partie du document est muette. Pour de Gaulle, la retransmission de ces voyages - qui confine au rituel - est essentielle : elle donne à voir et à ressentir la communion et l'unité entre les Français et leur président : "Au total, il se produit autour de moi, d'un bout à l'autre du territoire, une éclatante démonstration du sentiment national qui [. . .] apparaît ensuite partout grâce à la télévision." (Mémoires d'Espoir - Le Renouveau).

Aude Vassallo

Transcription

(Silence)
Charles de Gaulle
Merci, merci, merci ! Mesdames, Messieurs, Je ne suis pas venu ici pour faire un discours, je suis venu pour admirer les usines du Creusot, et bien que je ne sois pas comme vous un idoine, un expert en matière de sidérurgie, en matière de métallurgie, j'ai été stupéfait par ce que j'ai vu à l'instant. Il y a là dans ce qu'on fait au Creusot, tout un ensemble de puissance, d'activité, de progrès, qui est saisissant. Je m'en félicite, pour notre pays naturellement, puisque 'en somme, au Creusot, on est quelque chose comme un pilote pour l'activité française tout entière. Je tiens à vous dire, en passant, combien j'ai confiance, d'ailleurs, dans les destinées de la France, de notre France, je vous le dis très simplement. Et j'ajoute, puisque j'ai le plaisir de vous voir, que j'adresse à chacune, à chacun de vous, mes meilleurs voeux pour lui, pour les siens, pour son travail, pour son avenir. Et voilà tout. Vive la République, vive la France !