Allocution depuis l'Hôtel Matignon
Notice
Depuis l'Hôtel Matignon, le général de Gaulle, après avoir annoncé qu'une nouvelle Constitution sera bientôt proposée aux Français, fait un point sur les réformes en cours, avec pour objectif principal la stabilisation économique et financière de la France.
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Éclairage
Ramené au pouvoir par l'impuissance de la IV° République à résoudre la crise algérienne et par le risque de guerre civile résultant de l'émeute d'Alger du 13 mai 1958, le général de Gaulle, investi par l'Assemblée nationale comme président du Conseil le 1° juin 1958, a reçu les pleins pouvoirs pour six mois en même temps qu'une loi constitutionnelle confie au gouvernement le soin de rédiger un nouveau projet de constitution.
Le gouvernement ayant été constitué, de Gaulle s'attaque à l'ensemble des problèmes que connaît le pays et, spécifiquement aux problèmes économiques et financiers, la guerre d'Algérie ayant mis à mal les finances publiques en créant un important déficit budgétaire, relancé l'inflation, provoqué un considérable déséquilibre de la balance des paiements au point que la France fin 1957 ne dispose plus de réserves de devises, ce qui fera dire au général : " J'ai trouvé les caisses vides ". Convaincu que l'Etat ne peut retrouver des moyens d'action que s'il rétablit l'équilibre financier du pays, le général de Gaulle, conseillé par l'économiste Jacques Rueff, entend faire mettre en œuvre par son ministre des Finances Antoine Pinay, une politique de redressement qui rétablirait la stabilité du budget, en dépit des crédits supplémentaires qu'il entend ouvrir pour l'Algérie. En attendant des mesures plus fondamentales qui sont à l'étude et verront le jour en janvier 1959, des décisions d'urgence sont prises le 31 juillet 1958 : une ordonnance crée de nouvelles ressources fiscales grâce à une taxe sur les carburants, à l'augmentation de l'impôt sur les sociétés, à une taxe civique, cependant qu'est décidé un gel sur les traitements et salaires et une limitation des prix agricoles. Ce sont ces sacrifices demandés à toutes les catégories de la population que de Gaulle justifie le lendemain dans son allocution, promettant en retour aux Français une place de choix dans la "course à la prospérité".