Le Jeu de Robin et Marion
Notice
Entre deux passages d'une scène, Sophie Laurence, actrice, metteur en scène du spectacle et directrice du Théâtre de Paris Sud à Juvisy-sur-Orge, présente Le Jeu de Robin, œuvre du trouvère du XIIIe siècle Adam de la Halle. En amont, exposition assez exhaustive des collaborateurs artistiques par le journaliste.
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Éclairage
Adam de la Halle serait né à Arras dans les années 1240 et mort (en Italie ?) dans les années 1280 (1288 ?). Trouvère grandement apprécié, il compose son Jeu de la Feuillée en 1276. Il rentre ensuite vers 1280 au service du Comte Robert II d'Artois qu'il suit à Naples où il fait jouer son Jeu de Robin et Marion vers 1283 devant le roi Charles d'Anjou, au lendemain de la révolte populaire sicilienne, dite des « vêpres siciliennes » contre ce dernier. Dans cette pastorale qui campe une paysannerie simple, brute (voire vulgaire et grossière), Adam de la Halle n'invente pas le sujet mais le reprend à sa manière, avec une dynamique théâtrale plus prononcée, agençant particulièrement bien les deux ensemble qui composent l'œuvre : la pastourelle (l'histoire du chevalier qui tente de séduire Marion) et la bergerie (chants, danses et jeux des bergers qui construisent la seconde partie du spectacle avec les fiançailles et les noces des deux amoureux). « Initiateur d'un théâtre profane, Adam de la Halle est aussi le premier à proposer un théâtre incontestablement et exclusivement comique. » (Charles Mazouer) Ce théâtre mêle jeu dramatique (avec ses personnages à interpréter, ses dialogues, ses situations), chant et danse. Selon Charles Mazouer, spécialiste du théâtre médiéval et contrairement à ce qui est dit dans ce document, Adam de la Halle n'a pas composé la musique.
Le premier court passage présenté ici est le début de la scène 2. Après le départ (bredouille) du chevalier, Marion appelle Robin en chantant un refrain auquel il répond également en chantant. Le second, juste après l'interview, est tiré de la scène 6 de l'œuvre, lorsque Robin retrouve Marion que le chevalier a essayé d'enlever mais qui s'est lassé de la constance de Marion et l'a finalement abandonnée en route. De joie, Robin embrasse Marion devant ses amis.
Bibliographie
Charles Mazouer, Le Théâtre français du Moyen-âge, Paris, Sedes, 1998.