Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières

28 septembre 1991
02m 25s
Réf. 00831

Notice

Résumé :

« Le festival de Charleville est pour la marionnette ce qu'Avignon est au théâtre » annonce Hervé Claude avant ce reportage sur l'édition de 1991. Dans une ville où 90 000 personnes sont attendues pendant neuf jours, Jacques Félix, directeur fondateur du festival, évoque l'importance qu'a pris le « off ». Parmi les spectacles étrangers – en rue ou en salle : un Petrouchka de Sibérie, les marionnettes sur l'eau du Vietnam, les bulles de savon du Catalan Jordi Bertran ou les danseurs de la compagnie malienne Hirini Mogoni.

Date de diffusion :
28 septembre 1991
Source :
Antenne 2 (Collection: MIDI 2 )

Éclairage

Le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes, fondé en 1961, n'a cessé de prendre de l'ampleur au fil de ses éditions. Pendant dix jours, au tout début de l'automne, la population de Charleville-Mézières vit au rythme d'un festival qui envahit les rues, les cours, les gymnases et, bien sûr, toutes les salles de spectacle disponibles, jusqu'à tard le soir. Les carolomacériens (et les habitants des communes environnantes) hébergent les compagnies et le public venus de loin, non seulement parce que l'infrastructure hôtelière ne pourrait répondre à la demande mais aussi par envie de créer des liens, de s'impliquer généreusement dans une manifestation culturelle qui est peu à peu devenue une importante source économique locale. C'est encore en grande partie grâce au dévouement des bénévoles que s'effectuent les réservations, la billetterie et l'accueil d'un si large public (l'édition 2009 a réuni 150.000 spectateurs - "In" et "Off" confondus). Depuis 1972, le festival "Off" est organisé par la MJC Gambetta, en partenariat avec l'équipe du "In".

Les spectacles traditionnels côtoient les formes les plus modernes. Toutes les techniques, tous les genres et toutes les recherches sont accueillis par la programmation : du fil à la gaine, de l'ombre au bunraku, de l'objet à l'image électronique, de la petite forme intimiste à la marionnette géante de rue.

C'est grâce à Jacques Félix (1923-2006) amateur passionné, découvreur infatigable, et entrepreneur impliqué dans la vie économique et culturelle de la région Champagne-Ardenne que le Festival de Charleville-Mézières est devenu le rendez-vous des marionnettistes, des programmateurs et des publics du monde entier. Soutenu par les professionnels et par les amateurs de l'Union Internationale de la Marionnette (Unima), il a pris appui sur ses relations territoriales et sur la compagnie des Petits Comédiens de chiffons – des amateurs dont il fait partie - pour créer, en 1961, le festival international de la marionnette qui deviendra peu à peu un événement « mondial », triennal depuis 1976, puis biennal, après sa mort, en 2009. Les Petits Comédiens de chiffons continuent à gérer ce festival qui est le deuxième de France après Avignon, dans la discipline théâtral.

L'action de Jacques Félix en faveur des arts de la marionnette n'est pas circonscrite à ce festival. Il a trouvé les moyens nécessaires à la fondation à Charleville-Mézières, en 1981, de l'Institut International de la Marionnette, dont il est resté le Président jusqu'à la fin de sa vie, puis en 1987, de l'Ecole Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette, transformant ainsi sa ville en capitale mondiale de la marionnette.

Evelyne Lecucq

Transcription

Présentateur
Des marionnettes, des vraies, avec le festival de Charleville-Mézières. Pour la marionnette, Charleville-Mézières c’est un petit peu ce qu’Avignon est au théâtre. Des dizaines de milliers de spectateurs, parmi eux Vincent Gerhards et Alain Poirier, Guignol et les autres.
(Musique)
Journaliste
34, 212,1035, combinaison gagnante du festival mondial de Charleville-Mézières, 34 pays, 212 spectacles et 1035 marionnettistes. Comme au festival d’Avignon, un décor grandiose : la Place Ducale en guise de Palais des Papes et des marionnettes qui envahissent chaque recoin de la ville. Témoins, ces russes de Sibérie venus présenter un lointain cousin de Guignol, Petrusjka.
Intervenant
On vient ici tout simplement parce que c’est l’un des plus grands festivals du monde pour la marionnette.
Journaliste
Toute la ville vit au rythme des personnages, même la choucroute a le sien et la renommée du festival attire 90000 personnes en 9 jours, tout ça à cause de ce presque septuagénaire, Jacques Félix, accro à la marionnette depuis 50 ans. Prêt à tout pour faire face au succès, même à parler anglais, puisqu’il y a maintenant le festival in et le festival off.
Jacques Félix
On appelait ça dès 1972 La foire aux marionnettes et puis on nous a presque obligé à appeler ça le off parce que c’était la mode, on disait ça à Avignon.
(Musique)
Journaliste
Cette année encore, des temps forts, voici la troupe Hirini Mogoni, les petits êtres en bois qui sortent du Mali pour la première fois.
(Musique)
Journaliste
Message de Tiori-Blé Diarra son initiateur : apprendre aux enfants à conserver la nature, mais encore ?
Tiori-Blé Diarra
C’est détruire le racisme parce que chez nous, dans le milieu Bambara, il y a un petit racisme aussi parce que il y a la race, beaucoup de races, plein de races, donc il faut s’entre aimer.
(Musique)
Journaliste
Les stars du classique, la marionnette à fil, sont présents aussi, Jordi Bertran l’espagnol par exemple. Mais ici, pas de prix ni palmarès, seule compte l’estime du public et elle est grande.
(Musique)