La mine et la sidérurgie d'hier à aujourd'hui

La mine et la sidérurgie d'hier à aujourd'hui

Par Pascal Raggi, Maître de conférences en Histoire contemporaine, Crulh, Université de LorrainePublication : Février 2022, Mis à jour : 01 févr. 2022

# Introduction

De la fin du XIXsiècle jusqu’à la grande crise sidérurgique des années 1970-1980, le développement industriel de la Lorraine et du Grand-Duché de Luxembourg repose sur l’exploitation des mines de fer et sur la sidérurgie. La construction d’un bassin industriel transfrontalier permet l’épanouissement de deux espaces partageant des caractéristiques culturelles, économiques et sociales communes : mono-industrie, paternalisme, présence d’une main-d’œuvre locale renforcée par des travailleurs immigrés en grand nombre dont les descendants font souche dans le pays, syndicalisme, etc. 

Pendant les Trente Glorieuses, l’industrie marque ainsi profondément les paysages : cités ouvrières, infrastructures industrielles et usines définissent les contours de cet espace transfrontalier en plein essor. 

Les conditions du travail minier et sidérurgique restent néanmoins difficiles jusqu’aux années 1960 avant de connaître ensuite des améliorations très importantes, grâce à l’amélioration de la sécurité des travailleurs et au process d’automatisation et mécanisation. Le contexte de la construction européenne est alors favorable au fonctionnement de l’industrie minière et sidérurgique. Cependant, à partir des années 1960 et jusqu’au début du XXIsiècle, les mines et les usines sidérurgiques françaises et luxembourgeoises sont touchées par des difficultés économiques et sociales consécutives à un processus de désindustrialisation d’une ampleur inédite. Les mouvements sociaux, s’ils permettent de limiter la « casse industrielle » (expression de la CGT) n’enrayent pas ce processus. De nombreux sites industriels sont fermés tandis que mines de fer et la sidérurgie survivantes sont restructurées. À partir des années 1990, donc après la période la plus difficile de la crise qui voient les mines de fer disparaître d’abord au Luxembourg (1981) puis en Lorraine (1997) et la sidérurgie subir une contraction très importante de ses effectifs et une diminution drastique du nombre de ses sites en activité, le bassin industriel transfrontalier se caractérise par la présence de friches industrielles. Leur disparition ou leur transformation en sites de patrimoine industriel ne vont pas de soi pour les populations locales attachées à leur passé minier et sidérurgique. Au début du XXIsiècle, entre la volonté de faire parfois table rase de ce même passé, la valorisation de la mémoire et du patrimoine industriels et la nécessité de redéveloppement économique, la Lorraine et le Luxembourg n’ont plus forcément les mêmes stratégies  culturelles, économiques et sociales. 

     

# 1. La puissance industrielle pendant les Trente Glorieuses

# 1.1. Les sites sidérurgiques (vues) et les paysages paternalistes (ville-usines, vallées industrielles)

L’emprise territoriale des infrastructures sidérurgiques comme les hauts-fourneaux, les aciéries et les laminoirs est très importante. Le gigantisme industriel caractérise la sidérurgie de la seconde moitié du XXsiècle. D’ailleurs, les dimensions des hauts-fourneaux de Joeuf et de Thionville construits dans les années 1960 sont en effet impressionnantes. À Joeuf, le J1, inauguré en 1961, mesure 80 mètres de haut pour un diamètre de creuset de 8,2 m et un volume utile de 1300 m3 et à Thionville, le TH1, mis à feu en 1964, a environ les mêmes dimensions. Au Luxembourg, sur le site de Esch-Belval, les hauts-fourneaux A (datant de 1965) et B (construit en 1970) ont une hauteur de 82 m tandis que le C (construit en 1979) mesure 110 m de haut pour un diamètre de creuset de 11,2 m. Ces géants architecturaux existent dans un écosystème industriel où ils sont intégrés à des infrastructures de transports qui irriguent tout le bassin industriel transfrontalier. Ce dernier se caractérise aussi par la présence de cités ouvrières, comme celles de Villerupt qui avaient été construites pour le logement des travailleurs des mines et de la sidérurgie.

# 1.2. Techniques et travail industriel

Les activités sœurs que sont l’extraction du minerai de fer et la sidérurgie connaissent une formidable transformation technique dans la seconde moitié du XXsiècle. Dans les mines de fer, même si les galeries souterraines continuent d’être des lieux de travail intrinsèquement dangereux, les « gueules jaunes » œuvrent dans un environnement professionnel bien plus sécurisé que celui dans lequel leurs aïeux – pères et grands-pères – avaient pu travailler. Dans les années 1990, un mineur de fer à l’abattage extrait plus de 200 tonnes de minerai par poste de travail dans de bonnes conditions de sécurité. De puissants moyens mécaniques l’aident ainsi dans sa tâche : perforatrices géantes sur affûts, chargeuses-transporteuses, etc. Dans la sidérurgie, de nombreuses améliorations permettent également de faire augmenter la productivité conjointement au niveau de protection des personnels. Au début du XXIsiècle, dans la sidérurgie, ramenée à chaque salarié, la production d’acier est de plus d’une tonne toutes les 3 heures.

# 1.3. Discours et représentations de l'expansion économique

Dans sa déclaration du 9 mai 1950, Robert Schuman (1886-1963), l’un des pères fondateurs de la construction européenne estime que : La mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes. Cette initiative place ainsi la sidérurgie au cœur du projet européen. 

# 1.4. La politique européenne de l'acier

En 1951, le traité de Paris permet le regroupement des sidérurgies des Six pays fondateurs de la Communauté Européenne (Belgique, France, Luxembourg, Italie, Pays-Bas et RFA) dans la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA). Pendant un demi-siècle (1952-2002), l’idée de Jean Monnet (1888-1979) se concrétise ainsi par la mise en place d’un grand projet industriel européen. Grâce à la liberté de circulation des produits sidérurgiques entre ses membres, la CECA a stimulé les échanges intercommunautaires. Toutefois, sur le plan des politiques économiques, elle a laissé la main aux États souverains qui ont pris des décisions concernant le contrôle des investissements et des fusions-acquisitions, celui des prix de vente sur les marchés nationaux ou les politiques de transport.

# 2. Crise et restructurations (des années 1960 à nos jours)

# 2.1. Les mouvements sociaux

La période des luttes contre les fermetures de mines de fer et d’usines sidérurgiques commence dès les années 1960. Les mines de fer marchandes, c’est-à-dire dont la production n’est pas intégrée au fonctionnement d’une usine particulière sont les premières touchées. Des mouvements de grève avec occupation des galeries, comme celui des mineurs du site d’Aubrives à Villerupt en 1961 ou de la mine de Sancy à Trieux en 1963 permettent alors d’atténuer les conséquences des licenciements en aboutissant au reclassement des salariés principalement dans d’autres mines ou dans la sidérurgie. Toutefois, le mouvement de fermeture des mines de fer luxembourgeoises et lorraines se poursuit jusqu’à la disparition de cette activité extractive fortement concurrencée par les minerais dits d’Outre-mer de plus en plus utilisés dans la sidérurgie au détriment de la minette. La dernière mine de fer du Grand-Duché, celle de Thillenberg à Differdange, ferme en 1981 tandis que l’ARBED (Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange) exploite, jusqu’en 1997, la dernière mine de fer française située à Audun-le-Tiche. Dans les années 1970, c’est au tour de la sidérurgie d’être touchée par une crise sans précédent. Malgré des épisodes insurrectionnels, comme à Longwy en 1979 ou des actions de solidarité locale et régionale en faveur de la préservation des emplois sidérurgiques, le nombre de ceux-ci va très fortement diminuer.

En 2022, un peu plus de 4 000 personnes (cadres, employés et ouvriers) travaillent de chaque côté de la frontière franco-luxembourgeoise dans les entreprises sidérurgiques globalisées installées dans la région dont la plus importante est, de loin, Arcelor Mittal. Au début des années 1960, ils étaient 80 000 dans la sidérurgie lorraine et près de 25 000 dans son homologue luxembourgeoise ! 

# 2.2. Les fermetures de sites et le déclin des territoires industriels

L’industrie minière et sidérurgique avait donné l’illusion de sa permanence aux populations ouvrières de Lorraine et du Luxembourg. Dans les mines de fer et les usines, il n’était pas rare de voir les fils succéder à leurs pères, eux-mêmes parfois continuateurs du travail de leurs aïeux. Pendant les années 1950-1960, les améliorations sociales et techniques, qui transforment favorablement les conditions de réalisation des métiers miniers et sidérurgiques, ne suffisent pourtant pas à faire perdurer une tradition de transmission. D’ailleurs, lorsqu’elle a lieu, les enfants de mineurs ou de sidérurgistes devenus des adultes, tout en restant dans les mines ou les usines, peuvent vivre une ascension sociale qui leur permet d’accéder au statut d’employé, de porion voire de cadre ou d’ingénieur. Avec la crise des mines de fer d’abord (dès les années 1960), puis de la sidérurgie (années 1970-1980), la raréfaction des métiers miniers avant leur disparition et la forte contraction de l’emploi sidérurgique régional obligent à faire le deuil de carrières évidentes car nombreuses dans l’industrie sidérurgique et minières.

Les fermetures de sites miniers et sidérurgiques en Lorraine et au Luxembourg entraînent l’apparition de friches industrielles. Ces espaces bâtis ou nus dans lesquels une activité industrielle s’était développée, avant de s’arrêter plus ou moins brutalement, doivent être réaménagés pour leur réinsertion dans le circuit productif. 

À Longwy, le site de Senelle ne fut pas préservé pour une éventuelle patrimonialisation. En effet, l’opposition d’Unimétal à toute forme de valorisation culturelle du lieu entraîne, le 19 juillet 1991, le dynamitage des deux derniers hauts-fourneaux de cette grande usine qui en compta jusque six en 1960. Aujourd’hui, seul un fragment de haut-fourneau témoigne du brillant passé sidérurgique du site. Il se trouve au départ d’un parcours de golf, forme de réaménagement finalement choisie. 

En revanche, à Uckange, après sa dernière coulée de décembre 1991,  le haut-fourneau U4 a été préservé grâce à l’action opiniâtre des anciens travailleurs du site, de la mairie et des services du ministère de la culture. Cette patrimonialisation préfigure celle du haut-fourneau totémisé présent désormais sur le site d’Esch-Belval. Les carreaux des mines de fer s’ils ont, quant à eux, échappé à la destruction n’ont pas été beaucoup patrimonialisés. Heureusement, au Luxembourg, le musée national des mines de fer de Rumelange et, en France, l’écomusée bi-site des mines de fer à Aumetz et Neufchef préservent le souvenir des « gueules jaunes » dont les dernières descentes filmées dans les années 1990 prouvent la haute technicité de leur métier.

La disparition de la profession de mineur de fond est une des conséquences de la désindustrialisation parmi d’autres. En effet, au-delà des secteurs d’activité, c’est tout un mode de vie qui se volatilise. La désindustrialisation marque profondément le territoire de la Lorraine et du Luxembourg car elle va modifier toute l’organisation culturelle, économique et sociale qui s’y était bâtie depuis la fin du XIXsiècle.

La fermeture des carreaux et des galeries de mines peut aussi avoir des conséquences négatives, à moyen et long termes, sur la géologie des sol et des sous-sols des anciennes cités minières construites, en partie, et parfois même totalement, sur les réseaux souterrains d’exploitation du minerai de fer. Ainsi, dans les années 1990-2000, malgré l’ennoyage des galeries condamnées, des affaissements miniers endommagent gravement les habitations de villes d’Auboué, Moutiers, Moyeuvre-Grande et Roncourt. Le quartier de Nondkeil à Ottange est touché en 2002 par ces mêmes effondrements miniers. L’intervention de l’État français, si elle permet des indemnisations, n’empêche pas l’existence d’un légitime sentiment de dépossession des lieux où des sinistrés ont pu passer toute une vie. Plus largement, les pouvoirs publics mettent en place de nouvelles normes urbanistiques afin de ne pas empêcher le développement immobilier dans des espaces où la proximité du Luxembourg favorise la valorisation du foncier, et pour définir un zonage établi en fonction du gradient de risque d’affaissement et d’effondrement miniers. 

# 2. 3. Discours et représentations de la crise

En Lorraine, la prise de conscience du caractère trop mono industriel de la région se fait un peu plus tard qu’au Luxembourg. Toutefois, il intervient au milieu des années 1960 alors que seules les mines de fer commencent à subir une crise et que la sidérurgie tourne encore à plein régime. Les services de l’État sont mobilisés pour penser l’avenir économique et social de la région en Europe. Malgré cela, la crise qui débute dans les années 1970 semble prendre de court les pouvoirs publics français. Au Luxembourg, l’orientation vers une économie davantage tertiarisée autour de l’activité bancaire permet au pays de compenser la forte contraction de l’activité sidérurgique et la disparition de l’exploitation minière. 

# 2.4. Restructuration, réindustrialisation, nouvelles activités industrielles

Les reconversions ont permis à l’industrie de subsister en Lorraine comme au Luxembourg. Du côté français, même si le Pôle Européen de Développement n’a pas réussi à créer une dynamique économique et entrepreneuriale durable, d’autres sites industriels, situés plus loin de la frontière franco-luxembourgeoise ont permis la préservation de l’emploi comme les usines automobiles de Batilly ou de Trémery. Du côté luxembourgeois, les difficultés de l’ARBED ont été conjointes à des restructurations industrielles qui ont contribué à l’installation de nouvelles entreprises. Ainsi, depuis 1960, 150 entreprises industrielles employant environ 17 000 personnes se sont même installées au Grand-Duché de Luxembourg grâce à la politique de diversification industrielle.

# 3. Les après-crises (des années 1990 à nos jours)

# 3.1. Les friches industrielles et leur valorisation

Le haut-fourneau couché de Longwy est un totem mémoriel. Abattu, il est doublement emblématique. En effet, d’une part, il est la preuve matérielle de l’existence d’un lieu de production industrielle sur le site désormais golfique de Senelle, et, d’autre part, il est le témoin rouillé d’une période de destruction des traces d’un riche passé industriel. Sa fonction de borne témoin d’une époque désormais révolue ne va pourtant pas de soi. Contrairement à d’autre sites, son esthétique peut le desservir dans la perspective d’une conservation. Même si pour certains imaginatifs contemplatifs il ressemble à une capsule Soyouz échouée dans le Pays Haut. L’attachement des populations locales survivra-t-il à la disparition des anciens travailleurs des mines et de la sidérurgie ? Et à Leurs enfants après eux ? Pour reprendre ici le titre du Prix Goncourt 2018…

# 3.2. Le patrimoine industriel

De nombreuses difficultés peuvent entraver la préservation des vestiges miniers et sidérurgiques. La destruction du site des aciéries de Senelle à Longwy le prouve. Toutefois, les anciens travailleurs aidés par les pouvoirs publics ont pu également œuvrer pour obtenir, définitivement en 2006, le classement du haut-fourneau U4 d’Uckange.

Plus largement, en Lorraine, comme au Luxembourg, un mouvement de redécouverte de l’ancien patrimoine sidérurgique et minier finit par bénéficier aux sites abandonnés par l’industrie comme celui du Fond de Gras. Pour les anciennes mines de fer de la région, malgré des spécificités de préservation patrimoniale liées aux galeries souterraines, les ex « gueules jaunes », aidés par les pouvoirs publics, ont pu protéger certains de leurs anciens lieux de travail. Leurs actions ont ainsi été décisives pour faire vivre trois sites muséographiques situés non loin de la frontière franco-luxembourgeoise : le musée national des mines de fer de Rumelange, l’écomusée des mines de fer de Neufchef-Aumetz et galeries souterraines visitables d’Hussigny-Godbrange.

# 3. 3. Le tourisme industriel

Grâce à des sites patrimoniaux comme le Parc industriel et ferroviaire du Fond-de-Gras, le musée national des mines de fer de Rumelange et l’écomusée des mines de fer de Lorraine à Aumetz et Neufchef, un tourisme industriel balisé par des visites de musées est bien présent dans la région transfrontalière. Toutefois, il est également envisageable de suivre un itinéraire moins muséal pour compléter ces visites en découvrant les pépites dispersées du patrimoine industriel régional. Du côté français, et de façon non-exhaustive, depuis l’ancien haut-fourneau couché de l’usine de Senelle, en passant par les vitraux Art-déco de Louis Majorelle des Grands Bureaux de l’aciérie de Longwy (construits en 1928 sur la commune de Longlaville) ou par l’ancien haut-fourneau de Cons-la-Granville et en s’égarant dans les rues des cités ouvrières régionales, il est possible de faire un véritable parcours touristique de découverte de l’ancienne industrie sidérurgique. 

# 3.4. L'industrie modernisée (une société culturellement et socialement post-industrielle mais économiquement hyper-industrielle) et le redéveloppement

L’idée de création d’une zone franche au Sud de la frontière franco-luxembourgeoise pour accueillir des entreprises qui dynamiseraient le Nord du Pays Haut Lorrain ne peut empêcher le différentiel des salaires entre la France et le Luxembourg. Ainsi, conjointement à une politique économique régionale d’accueil des entreprises, une politique de redéveloppement territorial autour d’actions sur le cadre de vie et la formation est nécessaire. D’ailleurs, depuis au moins le début du XXIsiècle, l’ensemble de la zone transfrontalière a reverdi. Une grande entreprise internationale comme Arcelor Mittal, qui recrute des deux côtés de la frontière, est elle-même en recherche d’amélioration des performances énergétiques de sa production. Ainsi, le recyclage des métaux pour réaliser de l’acier à partir de fours électriques témoigne de ces nouvelles préoccupations environnementales. 

# Conclusion

Longtemps réunis au sein d’un même bassin industriel sidérurgique et minier, la Lorraine et le Luxembourg sont désormais des espaces géographiques ayant vécu un mouvement de tertiarisation de leurs économies. Ce phénomène économique et social est à l’œuvre depuis la fin du XXsiècle. Ce sont donc bien les activités de services qui rapprochent aujourd’hui la majeure partie des actifs luxembourgeois et les travailleurs frontaliers lorrains qui ont principalement des emplois dans le tertiaire au Grand-Duché. Qu’il semble lointain le temps de l’apogée des industries minières et sidérurgiques transfrontalières ! Mais, au Luxembourg, l’importance du secteur tertiaire ne doit pas faire oublier l’existence d’une industrie à forte productivité où la main d’œuvre ouvrière qualifiée française trouve également des emplois plus facilement qu’en Lorraine. Dans cette région française, nulle industrie n’a pu remplacer complètement les mines de fer et la sidérurgie. Des emplois industriels continuent néanmoins d’exister dans de grandes entreprises métallurgiques comme Arcelor Mittal ou Pont-à-Mousson SA, voire dans des PME dynamiques et innovantes. Dans ces deux types d’entreprises demeurent sûrement des savoir-faire et même un esprit industrieux dont les racines plongent jusqu’au temps des origines du monde des Hommes du fer.

# Sélection bibliographique

  • Charles Barthel & Josée Kirps, Terres rouges. Histoire de la sidérurgie luxembourgeoise, Archives Nationales de Luxembourg, 4 volumes, 2009-2014.
  • Serge Bonnet, L’Homme du fer. Mineurs de fer et ouvriers sidérurgistes lorrains, Nancy-Metz, Presses Universitaires de Nancy-Editions Serpenoise, 4 tomes, 1984-1987.
  • Marcel Donati, Cœur d’acier. Souvenirs d’un sidérurgiste de Lorraine, Paris, Payot, 1994, 360 p.
  • Gérard Noiriel, Longwy, Immigrés et prolétaires 1880-1980, Paris, PUF, 1984, 396 p.
  • Gérard Noiriel, Vivre et lutter à Longwy, Paris, Maspero, 1980, 262 p.
  • Claude Prêcheur, La Lorraine sidérurgique, Paris, SABRI, 1959, 631 p.
  • Pascal Raggi, La désindustrialisation de la Lorraine du fer, Paris, Classiques Garnier, 2019, 506 p.
  • Pascal Raggi, Les mineurs de fer au travail, Metz, Éditions Serpenoise, 2007, 248 p.
  • François Roth, Encyclopédie illustrée de la Lorraine. L’époque contemporaine. Le vingtième siècle 1914-1994. Tome 4.2, Metz-Nancy, Éditions Serpenoise-PUN, 1994, 272 p.
  • Robert Weides (dir.), L’économie luxembourgeoise au XXsiècle, Esch-sur-Alzette, Éditions Le Phare-STATEC, 1999, 551 p.