Les Wendel, une famille de maîtres de forges en Lorraine
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Résumé
Ernest-Antoine Seillière, président du Medef et descendant des Wendel, inaugure à Hayange en 2005 une exposition retraçant l’histoire de cette famille qui a marqué l’exploitation du fer et du charbon et la production d'acier en Lorraine pendant trois siècles.
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Date de publication du document :
08 déc. 2021
Date de diffusion :
05 mai 2005
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Contexte historique
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Pour le tricentenaire de la famille, le musée d’Orsay a organisé une exposition en 2004-2005 intitulée : « La maison de Wendel, Trois siècles d’industrie en Lorraine 1704-2004 ». La ville lorraine d’Hayange a ensuite accueilli l’exposition. L’ancien domaine de cette dynastie de maîtres de forges est en effet situé dans cette commune de la vallée de la Fensch, riche en minerai de fer et en bois, où Jean-Martin Wendel, ancien officier de Louis XV et maître des forges d’Ottange, achète en 1704 les forges de la Rodolphe laissées à l’abandon. La maison de maître alors inhabitable est reconstruite, agrandie à plusieurs reprises jusqu’en 1935, pour devenir un château témoin de la réussite économique de cette famille d’industriels, avant la destruction du corps central menaçant ruine en 2008. A la mort de Jean-Martin Wendel en 1737, ses fils héritent de cinq forges, pour lesquelles les commandes royales destinées à l’artillerie constituent un débouché majeur, alors que les conflits en Europe sont particulièrement nombreux. A l’époque, les forges fonctionnent grâce au minerai de fer collecté dans les mines locales exploitées à ciel ouvert, et au charbon de bois issu du défrichement des forêts voisines.
Mais c’est au XIXe siècle, avec l’industrialisation et la révolution des transports, que l’entreprise prend véritablement son essor. François de Wendel (1774-1825) rachète les forges d’Hayange confisquées pendant la Révolution et acquiert celles de Moyeuvre et Jamailles, notamment grâce au soutien des banquiers Seillière. Il est aussi connu pour sa participation à la vie politique locale, comme président du Conseil général de la Moselle, et nationale, en tant que député. Charles de Wendel (1809-1870), son fils, fonde, dans le bassin de Forbach, les forges et la ville de Stiring-Wendel et achète les mines de charbon de Petite-Rosselle, qui permettent d’alimenter les hauts-fourneaux en houille, en remplacement du charbon de bois. Il développe une politique paternaliste avec la construction de cités ouvrières, d’écoles et d’églises et raccorde les usines à la compagnie des Chemins de fer de l’Est. Le musée « Explor Wendel » témoigne aujourd’hui des conditions de vie et de travail des mineurs du bassin.
Pendant la première annexion d’une partie de la Lorraine (1870-1918), la famille se retrouve séparée. Côté allemand, une branche continue de diriger les usines d’Hayange et Moyeuvre, alors que la société des Petits-Fils de François Wendel crée les forges de Joeuf, côté français, en association avec la banque Seillière et la famille Schneider, propriétaire des forges du Creusot. C’est aussi au XIXe siècle qu’est mis au point le statut juridique encore en vigueur qui a permis de maintenir l’intégrité de l’ensemble industriel. François II de Wendel (1874-1949), industriel et homme politique, régent de la Banque de France, président du puissant comité des Forges et propriétaire de journaux, a été présenté comme le symbole de la puissance des « 200 familles », expression forgée par Edouard Daladier en 1934 pour évoquer les plus gros actionnaires de la Banque de France et pour dénoncer les liens étroits entre monde des affaires et monde politique.
Malgré les critiques, et grâce à ses puissants liens familiaux, politiques et économiques, l’entreprise survit à l’expulsion de la famille de la Lorraine occupée en 1940, à la nationalisation des mines de charbon en 1946, et à la nationalisation des usines sidérurgiques en 1978, dans le contexte de crise économique et énergétique. L’entreprise familiale se reconvertit ensuite en influente société d’investissement à l’échelle nationale et internationale. Ernest-Antoine Seillière, descendant par sa mère de la famille Wendel et par son père des barons Seillière, en préside le conseil de surveillance pendant plusieurs années, jusqu’en 2013. Le groupe compte en 2020 plus d’un millier de descendants qui contrôlent plus d’un tiers de la holding.
Éclairage média
Par
Consacré à l’exposition Wendel à Hayange, ce reportage a été diffusé dans le journal télévisé de France 3 Lorraine, le 5 mai 2005. La date de diffusion correspond au lendemain de l’inauguration de l’exposition en présence d’Ernest-Antoine Seillière. Dans le reportage, l’entretien accordé par celui-ci est ponctué par la diffusion des images de l’exposition. Sont projetées de nombreuses images d’archives, non légendées, parmi lesquelles les portraits des dirigeants Henri (1844-1906), Robert (1847-1903) et François (1874-1949) de Wendel, une représentation des forges d’Hayange, une photographie commémorative de la remise des médailles du travail en 1948, une maquette de hauts fourneaux et un tableau du Comité des forges en 1914 par Adolphe Déchenaud. Une des œuvres les plus spectaculaires, par ses dimensions et le thème représenté, est le tableau de Jean-André Rixens, intitulé Les Fondeurs (1887), représentant l’enfournement et le défournement des lingots dans l’usine d’Hayange, présenté à l’Exposition universelle de 1889 et actuellement conservé au Creusot. La maquette d’un carreau de mine, des photographies de Stiring-Wendel et de la mine de Moyeuvre sont aussi diffusées.
L’exposition s’articule autour de trois thèmes : l’histoire de la famille Wendel de 1704 à la mort de François de Wendel (1949), les grandes avancées industrielles, techniques et sociales, et la vie des Lorrains dans les mines et les usines à travers la présentation d’objets de collectionneurs.
Le reportage, comme l’exposition, dresse un portrait positif du rôle de la « dynastie Wendel » dans l’économie régionale. Mais les conséquences de la fin de l’exploitation des mines et des industries sidérurgiques pour le territoire lorrain et la population locale ne sont pas évoquées, alors que fermaient en 2004 les dernières mines de charbon lorraines sur le site de la Houve, à Creutzwald. De même, le fonctionnement du réseau familial et du groupe Wendel Investissement, très présent dans le capital de grandes entreprises françaises, ne fait pas partie des sujets abordés.
Discrète, cette ancienne famille d’industriels demeure aujourd’hui très influente comme société d’investissement à l’échelle internationale, à travers le groupe Wendel Investissement (Capgemini, Bureau Véritas, Saint Gobain par exemple) et, à l’échelle locale, comme unique mécène fondateur du centre Pompidou-Metz.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Hélène Messang
Ernest-Antoine Seillière est venu hier à Hayange inaugurer une exposition retraçant trois siècles d’histoire des De Wendel, cette dynastie des maîtres de forge qui a marqué le destin de notre région, et dont le patron du MEDEF est l’un des 450 héritiers vivants aujourd’hui. Créée l’hiver dernier à Orsay, l’exposition est à découvrir jusqu’au 15 juin en Moselle.Eric Proenca Pina, Emmanuel André.
Eric Proenca Pina
300 ans d’une histoire familiale mêlée à celle de la Lorraine.C’est le 8 mai 1704 que Jean-Martin Wendel rachète les forges d’Hayange.C’est le début d’une aventure industrielle sans précédent qui va transformer le paysage lorrain à tout jamais.
Ernest-Antoine Seillière
Je me souviens surtout, aujourd’hui, de ceux qui nous ont précédés, et qui ont été si généreux de leurs efforts et de leurs temps pour consacrer la réussite d’une belle province, la Lorraine dans un beau métier, l’industrie, et avec une belle famille, la famille Wendel.
Eric Proenca Pina
Parcours exhaustif de l’épopée Wendel, l’exposition met à jour quelques figures saillantes, telles Madame d’Hayange, au XVIIIème siècle, ou Charles de Wendel qui importa en Lorraine les techniques de l’acier, mais aussi les visages de ces milliers d’ouvriers venus de France, de Pologne, d’Italie et d’ailleurs.
Ernest-Antoine Seillière
Ce qui m’émeut le plus dans cette exposition c’est les symboles des efforts d’intelligence et de la force de tous, et en même temps ceux qui ont su porter la responsabilité et donc, l’association d’une famille et d’une population pour, en réalité, la réussite d’un grand projet, un projet d’industrie.
Eric Proenca Pina
Au-delà des hommes, l’exposition porte également une réflexion sur le paysage lorrain, paternaliste, les De Wendel ont créé des villages entiers autour de leurs exploitations, tels Stiring-Wendel.Carreau de mine, église ou habitations sont encore là pour en témoigner, ils font de tous les lorrains au-delà de leur propre histoire familiale, les héritiers des maîtres de forge.
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