Romain Goupil wins the Caméra d'Or for To Die at 30

28 mai 1982
03m 28s
Ref. 00225

Information

Summary :

Portrait of Romain Goupil, first a young student in revolt in May 1968, then a film-maker and winner of the Caméra d'Or in 1982 with To Die at 30.

Broadcast date :
28 mai 1982
Source :
A2 (Collection: MIDI 2 )

Transcription

Journaliste
Bonjour. Bonjour, monsieur Goupil. Vous êtes encore un inconnu du grand public. Nous allons remédier à cela. Serge Richez nous explique pourquoi.
Serge Richez
Romain Goupil, 1968. Cette année-là, la sonnerie du lycée ne suffit plus à faire entrer docilement les élèves au cours. Romain Goupil est considéré comme un agitateur.
Interviewer
Il a peur. Il bégaye.
Serge Richez
Ce sont ses premiers pas dans la politique. Expulsé de son lycée, il ironise.
Romain Goupil
Le motif était d'avoir forcé les autres élèves à ne pas venir au lycée. Comment aurais-je pu tenir un piquer de grève seul alors qu'il y a deux portes d'entrée ?
Serge Richez
Romain Goupil, petit-fils d'une famille d'artistes, fils d'un cinéaste de l'équipe Cousteau, depuis l'âge de quatorze ans muni d'une caméra à ressort et d'une solide conviction, il dit : "Faire de la politique, c'est ne plus subir le monde". Et bien, Romain Goupil filme et milite. Il est de tous les combats. Résultat : un film, "Mourir à trente ans", présenté à Cannes. Surprise, loin des discussions sur la vanité de la sélection française, "Mourir à trente ans", histoire vraie d'un adolescent révolté devenu révolutionnaire professionnel et qui s'est suicidé en 1978, et bien, "Mourir à trente ans" est la révélation française du festival 1982. Et Romain Goupil, ici présent sur ce plateau, remporte à cette occasion l'un des prix, la caméra d'or du festival.
Journaliste
Alors, Romain, content de ce portrait ? Ca correspond à...
Romain Goupil
Oui. Le portrait, ça correspond à ce que j'explique dans le film, c'est-à-dire un petit peu le parcours fantastique, toute cette aventure fantastique avec Michel, de 65 à 75...
Journaliste
Michel Recanati ?
Romain Goupil
Michel Recanati, qui était mon ami, qui a disparu en 78. Et le film raconte toute cette histoire.
Journaliste
Et qui était, comme vous, un lycéen, au moment de 68 ?
Romain Goupil
Et bien, on s'est rencontré au sujet du Viêt-Nam, c'est-à-dire que ça semblait et ça me semble toujours, le problème du Viêt-Nam à l'époque, pas faire de politique avec ce qu'il se passait au Viêt-Nam, c'était quasiment pas vivre ou pas réagir. Et du coup, on est rentré en révolte sur les problèmes de l'invasion américaine. Et à partir de ce moment-là a continué une très très longue histoire avec ce copain, et ça a été 68 et l'après 68.
Journaliste
C'est donc l'histoire, ce film, l'histoire d'une amitié entre deux jeunes garçons au moment de mai 68 qui commence donc, vers mai 68. Et puis, c'est aussi un petit peu l'histoire de toute une génération, en tout cas, beaucoup de jeunes, sans doute, des gens qui ont, aujourd'hui, à peu près votre âge ou un peu plus vieux, se reconnaîtront dans ce film.
Romain Goupil
Et bien, il y a eu, d'ailleurs, à Cannes, un autre prix qui a été décerné par le ministère de la jeunesse. Ils avaient envoyé cinq jeunes qui se sont promenés pendant tout le festival et qui ont vu, à peu près, tous les films, et ils ont décidé de décerner le prix à "Mourir à trente ans". Donc, quelque part, qu'ils aient été touchés par le film, c'est quelque chose qui me touche énormément, puisque eux, ils avaient moins de vingt ans ou de vingt cinq ans.
Journaliste
Romain Goupil, nous parlerons, donc, et nous verrons quelques extraits de votre film tout à l'heure. Bien sûr, vous l'avez dit, vous êtes un politique aussi, vous êtes quelqu'un qui s'intéresse de très près à la vie publique, à la politique. Donc, vous pourrez intervenir, dans ce journal, sur l'actualité si le coeur vous en dit.