Ambiance du festival 1956

02 mai 1956
03m 19s
Réf. 00031

Notice

Résumé :

Ambiance à Cannes après une semaine de festival, entre les chasseurs d'autographes, les photographes, et les célébrités sur les marches du palais.

Type de média :
Date de diffusion :
02 mai 1956
Source :

Transcription

(Musique)
François Chalais
A mi-course d'une aventure sans scandale ni bataille digne d'être relevée, le festival, c'est cela. C'est-à-dire, toute la journée, massée devant les hôtels, au beau milieu des rues, n'importe où, une foule qui demande, n'importe comment, des autographes à n'importe qui. Après dix ans d'expérience, de palais effondré, de bourrasques de toute sorte, le festival est rodé. Et c'est seulement sur les visages des Bobby soxer que l'on peut déceler des traces d'acné juvénile. Rien n'accroche. On est blasé. Le festival, en somme, en est au même stade que notre attitude actuelle en face de la politique. Autrefois, la moindre menace de crise financière faisait s'écrouler les gouvernements. Aujourd'hui, qu'il y ait une guerre, la plupart des gens se demandent d'abord ce que l'on joue, au cinéma, dans leur quartier. On ne sait, d'ailleurs, pas quelle attitude il faut préférer des deux. Nul drame, donc, ne saurait troubler la sérénité de ce lac paradoxalement accolé à un océan. Pas de quoi, en tout cas, fouetter un Secrétaire général. On dirait que par une délicate attention, on a voulu nous éviter toute émotion violente. Les vedettes elles-mêmes, et pas toujours de première grandeur, n'arrivent que par petits paquets mais à jet continu. Comme on met du sel et du poivre, dosés de telle sorte que les aliments aient meilleur goût, sans que l'on ait, pour cela, la bouche emportée.
(Musique)
François Chalais
Ginger Rogers, cependant, bien que fort discrète dans sa tenue et ses propos, a fait une apparition remarquée. On lui donne d'autant moins son âge qu'on n'a pas idée, quand on la voit, de se demander l'âge qu'elle a. Et puis, fraîchement débarquée, voici l'anglaise Diana Dors. Manifestement échappée du rêve d'un tueur de série noire, le moins qu'on en puisse dire, c'est qu'avec elle, cela promet. Diana Dors est incontestablement un problème sur lequel, malgré son trouble bien naturel, la télévision française a le devoir de se pencher.
(Musique)
François Chalais
Du côté des choses sérieuses, c'est Susan Hayward qui tient la corde. Sa création d'une chanteuse que l'alcool fait tomber au niveau le plus bas lui donne, sans hésitation possible, le droit de prétendre au prix d'interprétation féminine. Sa seule concurrente sérieuse est, pour le moment, Michèle Morgan. Mais notre compatriote est déjà si chargée d'honneurs qu'une décision en sa faveur paraît, à certains, comme une redite inutile.