La course de côte du Montaigu
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Résumé
Derniers essais à la veille de la 4ème édition de la couse de côte du Montaigu, à Bais. Découverte du circuit en caméra embarquée dans la BMW d'un concurrent, sur une route sinueuse de la campagne mayennaise. Alors que l'un des organisateurs évoque les caractéristiques de l'épreuve, Yves Martin, le favori, est interviewé dans sa McLaren.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
05 mai 1973
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Contexte historique
ParDirecteur des archives départementales de la Mayenne
Lorsque l’on songe au sport automobile dans le Grand Ouest, les 24 Heures du Mans s’imposent comme la référence incontournable. C’est sans doute pour cette raison qu’en 2010 les journalistes de la célèbre revue américaine National Geographic les désignaient comme l’événement sportif mondial n° 1, devant les Jeux olympiques et la Coupe du Monde de football !
La Mayenne a connu, dans les années 1970, une épreuve automobile certes plus modeste, mais néanmoins digne d’intérêt : la course de côte du Montaigu. Comme son nom l’indique, elle était organisée sur les flancs d’une colline située dans la partie nord-est du département, sur les communes de Bais et Hambers, à une dizaine de kilomètres au nord d’Évron. Dans ce cadre naturel offrant les montées, descentes et virages nécessaires au spectacle, la course se déroulait dans l’état d’esprit qui transparaît dans le reportage : un mélange entre recherche de performance et souci de sécurité.
Pour la performance, la pente naturelle est de l’ordre de 3 %, la route a reçu en 1973 un revêtement neuf, en enrobé, pour en améliorer le roulement. Le circuit s’étend sur une distance de 4,340 km et le record enregistré en 1972 s’établissait à moins de 2 minutes, ce qui donne une vitesse moyenne de plus de 130 km/h. Le reportage comprend d’impressionnantes images filmées à bord d’un véhicule à l’occasion des tests de 1973 : la voix du pilote est partiellement couverte par le rugissement du moteur. On l’entend néanmoins annoncer ses accélérations et ses rétrogradations, commenter les principaux virages et éléments du parcours. Au cours de la grande descente, il affirme atteindre les 200 km/h ! Pour toutes ces raisons, la cote de la course a été revalorisée aux championnats de France de Montagne, pour la plus grande fierté de ses organisateurs, les membres de l’association sportive de l’Automobile-Club de l’Ouest Maine-Bretagne.
Mais une telle recherche de performance s’accompagne nécessairement d’une attention équivalente portée à la sécurité. La centaine de pilotes inscrits attireront 6 à 8 000 spectateurs, soit 4 à 5 fois plus que la population de communes de Bais et Hambers réunie. Les coureurs seront protégés des éventuelles sorties de route par des ballots de paille positionnés sur le bas-côté pour l’occasion et, surtout, les badauds seront placés derrière des rails de sécurité, une installation présentée comme une nouveauté pour cette 4e édition de la course.
Sur le plan mécanique, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) a élaboré à la fin des années 1940 une nomenclature des automobiles admises en compétition, ce qui permet d’établir des classements par catégories – de la même manière que les catégories de poids en boxe (légers, moyens, lourds). Les voitures sont réparties en groupes selon leur type (véhicules de tourisme, de grand tourisme, productions spéciales, biplaces et formules) et en classes selon la cylindrée de leur moteur (inférieure à 1000 cm cubes, de 1000 à 1300, de 1300 à 1600 et supérieure à 1600). Les marques privilégiées par les pilotes sont BMW, Plymouth et McLaren. Les modèles les plus performants sont les monoplaces McLaren, des véhicules de « formule », aérodynamiques et puissants, conçus pour la compétition.
Détenteur du record du Montaigu en 1972 et grand favori de la course 1973, Yves Martin est précisément interrogé dans la vidéo au volant de sa McLaren. Il porte un regard assuré sur ses compétences et lucide sur ses concurrents. Surnommé « Monsieur Trajectoire », il est l’un des cadors des années 1970. Gravement accidenté dans l’Aube en 1974, il survit miraculeusement et reprend même la direction des circuits dès l’année suivante, où il continue de remporter des prix.
Son record au Montaigu sera battu quelques années plus tard, lors de la 11e édition de la course en 1980. Yves Courage – qui porte bien son nom – boucle le circuit en 1’14’’72 au volant de sa formule 2 de marque Martini. Il fait partie des nombreux coureurs de l’écurie de l’Océan Mayenne à s’être illustrés sur la piste du Montaigu. Aujourd’hui encore, l’Océan Mayenne poursuit ses activités dans le championnat et la coupe de France de rallye-cross. Des nostalgiques de grosses cylindrées des années 1970 organisent toujours des courses souvenirs, désormais réservées aux motos et side-cars. Preuve que les sports mécaniques ont toujours la cote en Mayenne !
Bibliographie
Les événements sportifs internationaux
- « Top 10 Sporting Events », National Geographic, 21 janvier 2010 [https://www.nationalgeographic.com/travel/article/sporting-events].
La fédération française
- Le site de la Fédération française des sport automobiles (FFSA) comporte une rubrique dédiée à la Montagne, dont relève les épreuves de course de côte [https://www.ffsa.org/univers/Montagne].
- « Auto. Les 400 coups d'Yves Martin », Le Télégramme, 25 mai 2017 [https://www.letelegramme.fr/bretagne/auto-les-400-coups-d-yves-martin-25-05-2017-11526802.php].
Le monde associatif…
- Le site internet de Mayenne Communauté héberge un portail associatif sur lequel l’écurie Océan Mayenne dispose de sa page [https://www.maypac.fr/acteur/ecurie-ocean-mayenne/].
- Archives Sport Auto, un site amateur qui collecte, numérise et met en ligne des documents officiels sur le sport automobile : règlements de courses, listes des participants, classements à l’arrivée [http://www.archivesportauto.fr/index.php].
… et le renouveau du sport mécanique mayennais
- « Bais. Une course comme dans les années 70 », Ouest-France, 19 juin 2017 [https://laval.maville.com/actu/actudet_-bais.-une-course-comme-dans-les-annees-70_52731-3227935_actu.Htm].
- « Bais. La montée historique du Montaigu est de retour », Ouest-France, 19 juin 2022 [https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/bais-53160/vaiges-la-montee-historique-du-montaigu-est-de-retour-5893152e-efcf-11ec-bc47-fec0d06865b0].
- « Bais. Les motards se sont régalés sur le site du Montaigu », Ouest-France, 29 juin 2022 [https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/bais-53160/les-motards-se-sont-regales-sur-le-site-du-montaigu-86eefb33-1594-4b66-873c-3fe3ea27538d].
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Jean-Noël Deléage
110 inscrits, un parcours de 4 kilomètres 200 que nous découvrirons dans un instant, une pente moyenne de 3 pour cent, une piste qui a reçu un revêtement spécial en enrobé, telles sont les principales caractéristiques de cette quatrième course de côte du Montaigu.Une course dont Michel [Vaucenay] nous a présenté les difficultés majeures à bord de sa BMW 2002 TI.
(Bruit)
Jean-Noël Deléage
Voilà donc la course vue de l’intérieur.Du côté du public les spectateurs, on en attend 6 à 8 000 demain, pourront sans danger se rapprocher du circuit.Des rails de sécurité ont été mis en place à cet effet.La visibilité par conséquent sera meilleure que par le passé.Autre caractéristique de cette compétition, sa notoriété n’a cessé de croître et comme nous l’a expliqué Monsieur Coiffet, le directeur adjoint de l’épreuve, elle a, avec un nouveau coefficient, gagné du galon au championnat de France de la montagne.
(Bruit)
Intervenant
Elle est passée d’un coefficient 3 à un coefficient 5, ce qui est extrêmement intéressant et puis surtout, c’est l’épreuve la plus longue des épreuves de l’Ouest, au point de vue côte.Elle fait près de 4 kilomètres 340.Elle a cette année un revêtement, vous l’avez vu, tout à fait neuf et il est bien évident qu’à ce double titre, elle est extrêmement attractive pour les pilotes et aussi pour le public qui n’est pas négligeable.
Jean-Noël Deléage
Est-ce que de nouveaux records tomberont ?
Intervenant
Sûrement, sûrement.Sûrement, il y a Martin avec sa McLaren, il y a aujourd’hui une opposition très intéressante entre Martin avec sa McLaren et Morel qui vient de gagner, qui vient de s’illustrer brillamment dimanche dernier à Lille et je pense que pour toutes ces raisons, le record du Montaigu va tomber.C’est certain.Certain.
Jean-Noël Deléage
Le vainqueur de demain soir, il faut de toute façon le chercher dans les groupes 8 et 9 confondus c’est-à-dire du côté des voitures de formule.Le nom d’Yves Martin, vainqueur en 71 et l’an dernier, et qui pilotera une McLaren, est le nom que l’on cite le plus volontiers.Yves, le record de l’épreuve vous appartient en 1’59’06, ce record, pensez-vous pouvoir l’améliorer demain ?
Yves Martin
Je crois pouvoir l’améliorer effectivement parce qu’il y a un nouveau macadam et je pense qu’il est très roulant et normalement, ça devrait descendre en dessous.Mais le macadam est assez glissant, il est neuf et il faut quand même se méfier quoi, enfin, on verra aux essais ce que ça donnera.
Jean-Noël Deléage
S’il pleut, pas question ?
Yves Martin
Oh, s’il pleut, de toute façon, ce n’est pas possible.
Jean-Noël Deléage
Vos concurrents les plus directs, qui sont-ils ?
Yves Martin
Je n’ai pas encore vu la liste des engagés complète enfin, il y en a plusieurs mais enfin, il est regrettable qu’il n’y ait pas de concurrent plus sérieux.
Jean-Noël Deléage
On parle de Morel.
Yves Martin
Oui, oui, c’est un très bon… c’est un adversaire aussi.
Jean-Noël Deléage
Bon, rendez-vous demain soir ?
Yves Martin
Oui.
Jean-Noël Deléage
Vous êtes intouchable ?
Yves Martin
Non, non.Il ne faut jamais dire ça, non.Tant qu’on n’est pas arrivé, on n’est jamais sûr de gagner.
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Date de la vidéo: 21 avr. 2000
Durée de la vidéo: 03M 11S