La fermeture du poste douanier de Comines
31 décembre 1992
01m 07s
Réf. 00044
Notice
Résumé :
Le bureau de douane de Comines qui vivait du dédouanement des marchandises ferme avec l'ouverture du marché européen. Emile Bels, receveur, se souvient de l'époque où 200 camions stationnaient sur ce pont. Jean-René Olive, contrôleur, part avec des regrets. Côté belge, le poste est déjà fermé et les agences en douane ont licencié les salariés.
Type de média :
Date de diffusion :
31 décembre 1992
Source :
France 3
(Collection:
JT Europole TV
)
Personnalité(s) :
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
Le 31 décembre 1992 le poste de douane de Comines a fermé comme tous ceux qui se trouvaient sur la frontière. Les accords de Schengen qui en sont la cause ont été signés il y a 7 ans déjà, en 1985.
Comines est au nord-ouest de la Métropole sur la rivière de la Lys. C'était au Moyen Âge une seule ville dépendant de deux seigneuries. La séparation de Comines Belgique et de Comines France remonte loin dans le passé. Au XVIIe siècle déjà Comines Nord était rattaché aux Pays-Bas, puis à partir de 1830 à la Belgique et Comines Sud à la France. C'était la limite au nord des conquêtes de Louis XIV.
Un pont relia sans doute très tôt les deux parties de la ville. Il était bordé au début du XXe siècle du café-auberge "A la Belle Vue", d'un coiffeur et de quantités de petits métiers qui vivaient bien de cette situation. Le poste de douane était alors une cabane en bois au bord de la chaussée à l'extrémité du pont. Le lieu était toujours très animé, l'activité attirant les curieux.
Les habitants étaient donc très habitués à cette frontière qui coupait la ville en deux. Sans doute rares étaient ceux qui ne profitaient pas quelque peu de la fraude. C'était à la tombée du jour ou en franchissant hardiment de jour la douane. Les douaniers palpaient légèrement les passants et ne vérifiaient pas toujours ce qu'il y avait sous la jupe de cuir des chevaux. Peur des mauvais coups ou complicité entre des hommes qui connaissaient la même difficulté à boucler les fins de mois ?
Ce pont fut détruit, comme une grande partie de la ville, pendant la Première Guerre mondiale. Très étroit avant la guerre, on en profita pour l'élargir et le prolonger de belles rues bordées par des immeubles de style néo-flamands aux pignons en pas de moineau qui en impressionnaient.
Ce poste frontière de Comines était très important car 98 % des dédouanements de marchandises de la communauté européenne se faisaient ici. On y trouvait donc une agence en douanes Roussel. 200 camions stationnaient chaque jour sur la route et le pont, attendant le contrôle et le dédouanement. 4000 opérations étaient traitées chaque mois, des marchandises suspectes saisies, comme une malle remplie d'icônes russes dont on n'avait pas encore retrouvé le destinataire le 31 décembre 1992.
Le dimanche, alors jour de repos pour tous, les familles françaises vêtues de leurs plus beaux habits se promenaient sur le pont à la place des camions pour gagner la Belgique sur l'autre rive.
L'ouverture des frontières a fait disparaître cette animation tout au long de l'année. Les agences en douane ont licencié 20 salariés et il a fallu reconvertir la douzaine de douaniers du poste. L'agence Roussel a finalement été liquidée en décembre 2012.
Comines France et Comines Belgique n'en continuent pas moins à vivre au même rythme et poursuivent ensemble des actions de développement. On peut aussi se promener pendant des kilomètres le long de la frontière sur les bords de cette Lys où ne sont plus aux aguets fraudeurs et douaniers.
Comines est au nord-ouest de la Métropole sur la rivière de la Lys. C'était au Moyen Âge une seule ville dépendant de deux seigneuries. La séparation de Comines Belgique et de Comines France remonte loin dans le passé. Au XVIIe siècle déjà Comines Nord était rattaché aux Pays-Bas, puis à partir de 1830 à la Belgique et Comines Sud à la France. C'était la limite au nord des conquêtes de Louis XIV.
Un pont relia sans doute très tôt les deux parties de la ville. Il était bordé au début du XXe siècle du café-auberge "A la Belle Vue", d'un coiffeur et de quantités de petits métiers qui vivaient bien de cette situation. Le poste de douane était alors une cabane en bois au bord de la chaussée à l'extrémité du pont. Le lieu était toujours très animé, l'activité attirant les curieux.
Les habitants étaient donc très habitués à cette frontière qui coupait la ville en deux. Sans doute rares étaient ceux qui ne profitaient pas quelque peu de la fraude. C'était à la tombée du jour ou en franchissant hardiment de jour la douane. Les douaniers palpaient légèrement les passants et ne vérifiaient pas toujours ce qu'il y avait sous la jupe de cuir des chevaux. Peur des mauvais coups ou complicité entre des hommes qui connaissaient la même difficulté à boucler les fins de mois ?
Ce pont fut détruit, comme une grande partie de la ville, pendant la Première Guerre mondiale. Très étroit avant la guerre, on en profita pour l'élargir et le prolonger de belles rues bordées par des immeubles de style néo-flamands aux pignons en pas de moineau qui en impressionnaient.
Ce poste frontière de Comines était très important car 98 % des dédouanements de marchandises de la communauté européenne se faisaient ici. On y trouvait donc une agence en douanes Roussel. 200 camions stationnaient chaque jour sur la route et le pont, attendant le contrôle et le dédouanement. 4000 opérations étaient traitées chaque mois, des marchandises suspectes saisies, comme une malle remplie d'icônes russes dont on n'avait pas encore retrouvé le destinataire le 31 décembre 1992.
Le dimanche, alors jour de repos pour tous, les familles françaises vêtues de leurs plus beaux habits se promenaient sur le pont à la place des camions pour gagner la Belgique sur l'autre rive.
L'ouverture des frontières a fait disparaître cette animation tout au long de l'année. Les agences en douane ont licencié 20 salariés et il a fallu reconvertir la douzaine de douaniers du poste. L'agence Roussel a finalement été liquidée en décembre 2012.
Comines France et Comines Belgique n'en continuent pas moins à vivre au même rythme et poursuivent ensemble des actions de développement. On peut aussi se promener pendant des kilomètres le long de la frontière sur les bords de cette Lys où ne sont plus aux aguets fraudeurs et douaniers.
Catherine Dhérent