La station d'épuration de Marquette
08 février 1972
03m 50s
Réf. 00048
Notice
Résumé :
La communauté urbaine a entrepris, à sa création, la modernisation des moyens de traitement des déchets et d’assainissement des eaux usées de la métropole. C’est ainsi que dans la première partie, muette, de ce reportage, Arthur Notebart pose la première pierre d’une usine d’incinération de déchets à Sequedin. Puis le président du Conseil de communauté, inaugure la station d’épuration de Marquette.
Type de média :
Date de diffusion :
08 février 1972
Source :
ORTF
(Collection:
Nord actualités télé
)
Thèmes :
Lieux :
Éclairage
La communauté urbaine a entrepris à sa création en 1967, la modernisation des moyens de traitement des déchets et d'épuration des eaux usées de la Métropole. Dans la première partie, muette, de ce reportage, en 1972, on voit Arthur Notebart, président de la Communauté, en présence d’Augustin Laurent, poser la première pierre d’une usine d’incinération de déchets à Sequedin. Puis, Augustin Laurent qui fut le premier président de la communauté urbaine entre 1968 et 1971, inaugure aux côtés d'Arthur Notebart la station d'épuration de Marquette.
Les bassins qui sont à l’air libre sont assez grands pour traiter 110 000 m³ d’eau par jour, ce qui correspond aux eaux usées de 550 000 habitants environ, soit la moitié de la population de la communauté urbaine. Cette usine est d’un type qu’on pourrait déjà qualifier d’écologique car en y insufflant de l’air et de l’oxygène on y recrée le processus biologique naturel des rivières. Des bactéries se développent alors dans ces bassins et détruisent une partie des détritus [1].
Le reste des matières organiques et minérales est traité dans de grandes chaudières ce qui produit du gaz qui fournit l’électricité de la station. 80 à 100 tonnes de boues résultent de ce traitement. On ne sait trop qu’en faire à l’époque et elles sont surtout utilisées dans les remblais de routes.
47 ans plus tard, le 17 septembre 2015, cette usine fut de nouveau inaugurée, totalement rénovée et beaucoup plus écologique. C’est la station Ovilleo, construite par le groupe Veolia dont les capacités sont sept fois plus importantes qu’en 1975. Elle traite en effet 700 000 m³ par jour d'eaux usées et d'eaux pluviales, ce qui correspond à l’usage de 620 000 habitants de 37 communes. On constate que nous utilisons et gâchons donc, par habitant, infiniment plus d’eau aujourd’hui qu’en 1975. On est passé de 0,2 m³ par jour par habitant à 1,1 (tous types d'eau confondus). L'extension de la voirie macadamisée et donc les eaux pluviales à traiter sont aussi responsables de cet accroissement.
L'intégration de l'usine dans le paysage urbain a été étudiée pour tendre vers le zéro nuisance pour les résidents limitrophes. La surface de l'usine a été réduite : elle n'est plus que de 6 ha et les 7 ha regagnés ont été transformés en jardin pédagogique. Aucun bassin n'est plus à ciel ouvert comme c'était le cas en 1972. Les boues produites ont été réduites de 20 à 40 % et 94 % de l'énergie thermique est produite par le biogaz.
Cette usine ouverte en 1972 est aujourd'hui la plus importante usine de dépollution des eaux usées du nord de la France [2].
[1] La première station d’épuration biologique expérimentale en France a été installée par le Pr Calmette , directeur de l’Institut Pasteur, en 1906 à La Madeleine le long de la Deûle, à quelques pas de cette station de Marquette. Voir : Recherches sur l'épuration biologique et chimique des eaux d'égout effectuées à l'Institut Pasteur de Lille et à la station expérimentale de la Madeleine consulté sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64729210.
[2] Pour voir ce qu'est devenue la station près de 45 ans après : Site de Traitement des Eaux de la Métropole Européenne de Lille (MEL) - chaîne Youtube Veolia Water Technologies https://youtu.be/oOJJopdaPtY
Les bassins qui sont à l’air libre sont assez grands pour traiter 110 000 m³ d’eau par jour, ce qui correspond aux eaux usées de 550 000 habitants environ, soit la moitié de la population de la communauté urbaine. Cette usine est d’un type qu’on pourrait déjà qualifier d’écologique car en y insufflant de l’air et de l’oxygène on y recrée le processus biologique naturel des rivières. Des bactéries se développent alors dans ces bassins et détruisent une partie des détritus [1].
Le reste des matières organiques et minérales est traité dans de grandes chaudières ce qui produit du gaz qui fournit l’électricité de la station. 80 à 100 tonnes de boues résultent de ce traitement. On ne sait trop qu’en faire à l’époque et elles sont surtout utilisées dans les remblais de routes.
47 ans plus tard, le 17 septembre 2015, cette usine fut de nouveau inaugurée, totalement rénovée et beaucoup plus écologique. C’est la station Ovilleo, construite par le groupe Veolia dont les capacités sont sept fois plus importantes qu’en 1975. Elle traite en effet 700 000 m³ par jour d'eaux usées et d'eaux pluviales, ce qui correspond à l’usage de 620 000 habitants de 37 communes. On constate que nous utilisons et gâchons donc, par habitant, infiniment plus d’eau aujourd’hui qu’en 1975. On est passé de 0,2 m³ par jour par habitant à 1,1 (tous types d'eau confondus). L'extension de la voirie macadamisée et donc les eaux pluviales à traiter sont aussi responsables de cet accroissement.
L'intégration de l'usine dans le paysage urbain a été étudiée pour tendre vers le zéro nuisance pour les résidents limitrophes. La surface de l'usine a été réduite : elle n'est plus que de 6 ha et les 7 ha regagnés ont été transformés en jardin pédagogique. Aucun bassin n'est plus à ciel ouvert comme c'était le cas en 1972. Les boues produites ont été réduites de 20 à 40 % et 94 % de l'énergie thermique est produite par le biogaz.
Cette usine ouverte en 1972 est aujourd'hui la plus importante usine de dépollution des eaux usées du nord de la France [2].
[1] La première station d’épuration biologique expérimentale en France a été installée par le Pr Calmette , directeur de l’Institut Pasteur, en 1906 à La Madeleine le long de la Deûle, à quelques pas de cette station de Marquette. Voir : Recherches sur l'épuration biologique et chimique des eaux d'égout effectuées à l'Institut Pasteur de Lille et à la station expérimentale de la Madeleine consulté sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64729210.
[2] Pour voir ce qu'est devenue la station près de 45 ans après : Site de Traitement des Eaux de la Métropole Européenne de Lille (MEL) - chaîne Youtube Veolia Water Technologies https://youtu.be/oOJJopdaPtY
Catherine Dhérent
Transcription
(silence)