Fête du PC en Vendée

09 août 1992
01m 37s
Réf. 00593

Notice

Résumé :
La fédération vendéenne du Parti communiste français a donné sa fête annuelle à Sion. La foule n'était pas au rendez-vous mais ce fût l'occasion pour les militants d'affirmer leur opposition au traité de Maastricht. Jean-Paul Magnon, membre du bureau politique, estime que la ratification du traité constituera un recul social et démocratique.
Date de diffusion :
09 août 1992
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Éclairage

A la veille du référendum sur le traité de Maastricht, étape très importante dans le processus d’unification du Marché européen, l’ambiance à la Fête de l’Huma n’est pas vraiment au rendez-vous. Pourtant celle-ci se tient à Sion-sur-mer, près de Saint-Hilaire-de-Riez où le Parti communiste a toujours été en meilleure santé politique qu’à l’intérieur du département. La conjoncture nationale, il est vrai, ne lui est pas favorable. Le PCF qui surfait au-dessus de 20% des voix jusqu’aux législatives de 1978, vient de connaître la chute libre : 15% à la présidentielle de 1981, 6% à celle de 1988. Les années 1990 installent durablement le parti autour ou au-dessous de 6% aux élections législatives.
Ces scores, si décevants, doivent encore être divisés par deux dans le département de la Vendée. Le PCF n’a jamais eu un élu vendéen ni au niveau national ni au niveau départemental, de même qu’il n’a jamais pu gouverner une ville importante depuis Odette Roux aux Sables d'Olonne (1945-1947). Aux législatives de 2002 comme à celles de 2007 il ne dépasse les 2% des voix que dans une seule circonscription, son meilleur score étant 2.65% dans celle du littoral. Tirant la  leçon de cette situation, il se fondra le plus souvent dans les candidatures Front de Gauche au cours des élections nationales ultérieures.
Cette faiblesse vendéenne du PCF n’est que le revers de la forte orientation à droite du département. Dans ce terroir rural, à forte empreinte catholique, la crainte du communisme s’est alimentée d’une part à l’histoire des confiscations de propriétés paysannes en Union soviétique, d’autre part à l’écho des persécutions religieuses. En outre la classe ouvrière n’a jamais été très forte dans ce pays de petites et moyennes entreprises et les effectifs de marins pêcheurs ont décru en dépit du dynamisme de ce secteur économique. Toutes les conditions étaient donc réunies pour faire échec à une implantation solide de ce parti.

Transcription

Présentateur
Le Parti Communiste Français, Fédération de la Vendée, donnait sa fête annuelle aujourd’hui sur la commune de Sion. Bien entendu, là, il était question du fameux referendum du mois de septembre relatif à la ratification du Traité de Maastricht, Thierry Bercault.
Thierry Bercault
Pas de vacances pour les communistes vendéens à moins de six semaines du referendum. À Sion, leur traditionnelle fête de la paix et des libertés a été placée sous le signe du Non à Maastricht. Mais elle n’a pas réussi à drainer le flot de vacanciers venus se faire bronzer sur les plages.
Jean-Paul Magnon
À l’Europe de Maastricht qui est celle de l’argent, nous, nous proposons la construction d’une Europe sociale, d’une Europe du développement des atouts de chaque pays, d’une Europe des Nations souveraines et associées.
Thierry Bercault
Peur de l’avenir, mécontentement social, le Parti Communiste cherche à jouer sur tous ces registres mais un ressort semble cassé depuis l’écroulement du bloc de l’Est.
Jean-Paul Magnon
Maastricht, c’est aussi le recul social, ce n’est pas la paix, contrairement à ce qui est dit, mais au contraire, l’aggravation de tensions avec des inégalités aggravées entre les peuples de l’Europe des douze, et surtout, cette armées européenne sous la tutelle de l’OTAN. Et puis, surtout, Maastricht, c’est l’éloignement des citoyens des prises des décisions. Avec Maastricht et la monnaie unique, les décisions seront prises par des technocrates au niveau de Bruxelles, et imposées de gré ou de force aux différents peuples.
(Musique)
Thierry Bercault
Les musiciens ont eu bien du mal à évacuer le désarroi des militants, il manquait à la fête son ambiance d’autrefois.