Réception de Vincent Ansquer à La Bruffière

01 juin 1974
05m 14s
Réf. 00582

Notice

Résumé :
Le nouveau ministre du Commerce et de l'Artisanat, Vincent Ansquer, a été reçu en fanfare par la population de la Bruffière dont il est député-maire. L'homme aux multiples fonctions dit vouloir être au service de l'Etat et au contact des Français. Il annonce qu'il va recevoir les représentants des secteurs du commerce et de l'artisanat et les organisations de consommateurs.
Date de diffusion :
01 juin 1974
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Né à Treize-Septiers, commune limitrophe de La Bruffière, auréolé d’un titre tout neuf de ministre, Vincent Ansquer, reçoit ici cet accueil enthousiaste que l’on réserve à un enfant du pays dont la notoriété nationale honore jusqu’aux plus modestes habitants de son lieu d’origine.
Vincent Ansquer a été haut fonctionnaire dans les colonies africaines avant de devenir PDG des Etablissements Chaudière dont l’usine principale de chaussures se situe précisément à La Bruffière. A 40 ans, en 1965 il en devient maire et le restera pendant plus de treize ans. Mais la carrière politique de ce gaulliste devenu chiraquien a débuté en 1962 lorsqu’il est élu député de la Vendée à l’Assemblée nationale. Il représente sans discontinuer la IVe circonscription, celle des Herbiers, jusqu’à 1987, obtenant à chaque scrutin des scores à faire pâlir de jalousie tous ses collègues.
A l’époque où le cumul des mandats n’est pratiquement pas limité, il sera, simultanément ou successivement, maire, conseiller général du canton de Montaigu (situé dans sa circonscription législative), président du conseil régional des Pays de la Loire (mais pour une année seulement : 1974, avant de céder la place à Olivier Guichard grand baron du gaullisme), enfin député européen, élu en 1979 sur la liste conduite par Jacques Chirac (il démissionne de ce mandat dès 1982). Le couronnement de sa carrière politique s’est situé sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il est nommé ministre du Commerce et de l’Artisanat dans le gouvernement Chirac (1974-1976), puis de la Qualité de la vie dans le gouvernement Raymond Barre (mais pour sept mois seulement). Son chiraquisme lui a suscité la méfiance du Président de la République.
Cependant, le seul véritable accroc dans une carrière à tous égards bien remplie se situe aux sénatoriales de 1986 lorsqu’il est battu, à la surprise générale, par un gaulliste dissident. Installé à Paris, il paie ainsi son éloignement relatif du terroir qui l’avait adoubé. Son décès prématuré, l’année suivante, ouvrira la voie à Philippe de Villiers qui était le 4e de sa liste (non élu) au scrutin de 1986 tenu à la proportionnelle. Ce dernier qui n’appartient pas à la même famille politique de la droite, lui succèdera comme conseiller général dans le canton de Montaigu et comme député de la même circonscription.

Transcription

(Musique)
Journaliste
Tous les habitants de La Bruffière s’étaient rassemblés sur la place de la Mairie hier soir pour accueillir leur député-maire qui, depuis mardi, est le nouveau Ministre du Commerce et de l’Artisanat. Mais ce n’était pas ce que l’on appelle une cérémonie officielle. Plus qu’un ministre, c’est un ami que l’on attendait hier soir.
(Musique)
Journaliste
Une carrière étonnante que celle de Vincent Ansquer, ancrée sur de solides résultats électoraux. Il a été élu député pour la première fois en 62, de toute la France, le premier élu du second tour puisque tous ses adversaires s’étaient retirés devant lui. En mars 73, il faisait le meilleur score de France pour les législatives, 75,55 % en premier tour, alors qu’il y avait quatre candidats. À l’Assemblée, il fut notamment Vice-président de la commission des finances, à l’époque où Monsieur Giscard d’Estaing en était le Président, et Vice-président du Groupe UDR depuis l’année dernière.
(Bruit)
Journaliste
Vincent Ansquer a 49 ans, il est marié, il a deux filles et quelques violons d’Ingres. La musique, Président de la fanfare de La Bruffière, il y joua naguère du cornet à piston, en privé, il joue aussi du violon. Il aime le sport, le tennis et la chasse.
(Bruit)
Journaliste
On a dit que le Gouvernement de Monsieur Chirac était un gouvernement de techniciens plus que de politiques. Comment vous vous situez, vous, vous êtes un technicien ou un politique ?
Vincent Ansquer
En bon Vendéen, je dirais presque que je suis les deux. Peut-être un peu plus politique que technicien, mais vous savez, j’ai appartenu pendant très longtemps, pratiquement tout le temps de mon mandat parlementaire à la commission des finances ; j’ai été rapporteur du budget de l’Aménagement du territoire et du plan, et en même temps, Vice-président de la commission des finances. Alors, on arrive à se spécialiser, vous savez, notamment en matière fiscale, ou dans des domaines financiers, alors, on est un peu technicien dans ce domaine-là, à cet égard. Mais je considère que je suis un homme politique, c’est-à-dire, un homme qui a, doit avoir une connaissance la plus large possible de tous les problèmes qui se posent dans un pays, et par conséquent, je réagis beaucoup plus en homme politique qu’en technicien.
Journaliste
Je crois que les regards des artisans et commerçants vont être très tournés vers la Vendée, puisqu’il y a donc Monsieur Ansquer, Ministre du Commerce et de l’Artisanat, il y a aussi Monsieur Nicoud aux Sables-d’Olonne, leader du Cid-Unati. Comment ça va se passer entre ces deux Vendéens ?
Vincent Ansquer
Eh bien, deux Vendéens, c’est-à-dire que Monsieur Nicoud devient Vendéen, les Vendéens vont peut-être l’adopter. Les choses devraient bien se passer, je le souhaite en tout cas. Je considère qu’en tant que Ministre du Commerce et de l’Artisanat, je dois être un homme de contact, ouvert, ouvert notamment aux professionnels, aux responsables de secteurs. Je compte d’ailleurs, après mon installation à Paris dans mon ministère, recevoir les principales organisations professionnelles des deux secteurs du commerce et de l’artisanat. J’ajoute même que j’ai l’intention aussi de recevoir les organisations de consommateurs. Parce qu’à mon sens, tout se tient dans cette affaire, on ne peut pas dissocier les commerçants de leurs clients, les artisans de leurs clients. Et par conséquent, il faut être absolument disponible et ouvert pour pouvoir recevoir le maximum d’informations. Vous savez bien, un ministre, pas plus qu’un autre, n’a la science infuse, et en matière de politique commerciale et artisanale, il faut avoir le maximum d’informations possibles pour traiter les questions.
Journaliste
Vincent Ansquer, qu’est-ce que c’est pour vous la vie politique ?
Vincent Ansquer
Ah, c’est un vaste sujet. C’est le service, non seulement de l’État, mais c’est le service aussi des citoyens, c’est le service des Français. Je considérais que ma tâche, c’était d’être en permanence au service de mon département, de ma circonscription, et de transposer tous les problèmes de ce département, de les transposer à Paris pour apporter justement aux pouvoirs publics, au Gouvernement, à tous les ministres des impressions, et leur dire : Mais écoutez, voilà, voilà ce que nous faisons, mais voilà ce que nous souhaiterions faire avec l’appui des pouvoirs publics, l’appui donc du Gouvernement. Pour moi, c’est une action continue au service, certes, de la Nation, du pays tout entier, mais aussi à partir du service du département, de la circonscription que l’on représente.