Présentation du Conservare de Compiègne, un institut conservant les mobiliers issus de fouilles
Notice
Reportage sur le Conservare de Compiègne un des six instituts français qui restaurent et conservent le mobilier issus des fouilles préventives du nord de la France en particulier sur les lignes du TGV ou les tracés d'autoroutes. Florence Bertin, directrice du Conservare, Jeanne Echinard, restauratrice, expliquent les méthodes de restauration des objets. Pour Jean-Paul Demoule, président de l'Institut national de recherches archéologiques préventives, ce travail permet de connaître l'évolution des civilisations qui les ont produits et nous interroge sur notre propre devenir.
Éclairage
C'est au milieu des années 1970, après à la découverte d'un sanctuaire gaulois d'exception à Gournay-sur-Aronde, qu'est créé l'institut de restauration et de recherches archéologiques et paléométallurgiques. En 2006, il devient Conservare, Institut de conservation-restauration, de conservation préventive et de recherches. A partir de 1989, comme atelier du réseau national de restauration, il est placé sous la double tutelle de la direction des Musées de France et de la sous-direction de l'Archéologie.
Il reçoit le soutien du conseil général de l'Oise et de la Ville de Compiègne. L'équipe a compris jusqu'à 15 personnes dont huit conservateurs-restaurateurs spécialisés en métal, céramique, verre et en conservation préventive et un ingénieur de recherche.
Depuis sa création, l'institut a considérablement élargi son champ d'action au traitement des objets d'art, des objets techniques et ethnographiques métalliques. En 1991, il fut le premier institut à développer des missions de conservation préventive et, en 2005, un atelier de traitement des objets en céramique et en verre a été inauguré.
Conservare a traité près de 2 000 objets par an provenant pour moitié des musées de France et pour moitié de l'archéologie préventive et territoriale. Des campagnes ont ainsi été réalisées pour le département des Arts de l'Islam du musée du Louvre, le Musée de la marine, de nombreux musées de collectivités notamment : Amiens, Beauvais, Charleville-Mézières, Châteaudun, Compiègne, Moulin, Soissons, Reims, Senlis, Rouen. Pour l'archéologie préventive, citons les campagnes de conservation des objets provenant des nombreux sites du tracé du TGV Est, ou les traitements de conservation-restauration des mobiliers provenant de sépultures gauloises.
De nombreuses méthodes et techniques ont été mises en oeuvre, parmi lesquelles la radiographie X, le traitement chimique et électrochimique (déchloruration en sulfite alcalin), le nettoyage (mécanique, micro-tour, micro-sablage, ultra-son), la microscopie appliquée à l'étude métallographique en relation avec l'université de technologie de Compiègne, les moulages...
Suite à une liquidation judiciaire prononcée le 19 mai 2013 par le tribunal de commerce de Compiègne, Conservare a disparu. Il a laissé place à l'association "Autour du Patrimoine" regroupant quatre conservateurs–restaurateurs issus de Conservare, trois restaurateurs métal et un restaurateur céramique et verre. Cette association, désormais installée dans les locaux de la Maison de l'archéologie, a pour objectif de développer la médiation culturelle afin de faire connaitre les métiers des restaurateurs au public compiégnois et plus largement de la région. Chaque restaurateur travaille en indépendant au sein de l'association. Les activités sont les mêmes qu'à Conservare, stabilisation, radiographie X, moulage, fouille de prélèvement, photo et restauration.