Jean Christophe Rolland : champion du monde d'aviron
Notice
Jean-Christophe Rolland est champion du monde d'aviron. Parallèlement, il travaille à la centrale nucléaire du Bugey comme ingénieur en électronique. EDF lui a proposé un contrat lui permettant de gérer ses horaires et sa passion.
Éclairage
Le 19 septembre 1993, France 3 consacre son magazine d'actualité sportive « 3 Partout », à Jean-Claude Rolland, auréolé deux semaines plus tôt avec Michel Andrieux, Daniel Fauché et Philippe Lot, d'un titre de champion du monde en aviron à Račice, en Tchécoslovaquie, dans la discipline du quatre de pointe sans barreur (discipline avec un seul aviron par rameur). Cette victoire s'ajoute à celles, à peine évoquées en début de séquence, de Samuel Barathay et Yves Lamarque en deux de couple (discipline utilisant deux avirons par rameur), et d'Hélène Cortin et Christine Gossé en deux de pointe sans barreuse (discipline avec un seul aviron par rameuse). Mais le reportage de Jean-Paul Savart, Yves Aulanier et Michel Goudrand reste centré sur Jean-Christophe Rolland pour mettre en valeur les caractéristiques d'un sport exigeant qui n'en demeure pas moins amateur. Le magazine consacre en effet une bonne partie de ses images à montrer le champion dans son environnement professionnel. Ingénieur à la centrale nucléaire du Bugey depuis quelques mois, Jean-Christophe Rolland y bénéficie d'un aménagement de son temps de service pour pouvoir s'entraîner. Au-delà de son cas particulier, EDF se trouve être d'ailleurs, plus généralement, le principal sponsor de l'équipe de France d'aviron et s'attache à en exploiter certaines des caractéristiques et stéréotypes : maitrise de l'eau, performance, travail et rigueur. Sept ans après la catastrophe de Tchernobyl, Christophe Rolland affirme d'ailleurs de manière convenue que le nucléaire est une énergie propre ; quant aux présentateurs du magazine, ils écartent cette question par quelques traits d'humour.
Né à Condrieu le 2 juillet 1968, d'un physique équilibré (1,90 m pour 90 kilos), le rameur ne doit en effet qu'à sa volonté d'être arrivé où il est. Le reportage revient ainsi sur les efforts que Jean-Christophe Rolland a dû consentir pour atteindre le plus haut niveau tout en travaillant. Le portrait dressé est celui d'un amateur depuis toujours, comme en témoigne Max Joly, son premier entraîneur à l'Aviron Union Nautique, sur les bords de Saône, à Lyon. Pourtant, la Fédération Française des Sociétés d'Aviron qui, avec moins de 50 000 licenciés, peine alors à entrer dans le cercle des vingt plus grosses fédérations françaises, a décidé en 1992 de passer à une nouvelle étape de son développement. Sans rompre avec l'amateurisme, cette politique se traduit notamment par l'organisation des championnats du monde en Savoie en 1997, à Aiguebelette, où Jean-Christophe Rolland remporte le titre en deux de pointe sans barreur, avant de connaitre trois ans plus tard la consécration olympique dans la même discipline avec Michel Andrieux, à Sydney.