L'École française de spéléologie fête ses 50 ans
Notice
L'École française de spéléologie fête ses 50 ans en Ardèche à l'Aven d'Orgnac, un lieu symbolique. C'était l'occasion pour les amateurs d'explorer la cavité avec la sécurité nécessaire car une formation dans ce domaine est indispensable.
Éclairage
Le 15 novembre 2009, l'édition du soir du Journal Télévisé de France 3 Rhône-Alpes contribue à faire connaitre l'Ecole française de spéléologie (EFS) en assurant un reportage sur la célébration de son cinquantenaire organisé sur le site ardéchois réputé de l'Aven d'Orgnac. Les images ne s'attardent pas tant sur les concrétions et autres merveilles des sous-sols calcaires que sur le rappel d'une polémique récente opposant l'EFS aux pompiers de la Drôme sur le coût élevé du sauvetage d'un spéléologue coincé dans un gouffre du Vercors. D'une certaine manière, le reportage prend parti dans le différend, en rappelant que l'histoire même de l'EFS repose initialement sur le projet d'une amélioration des techniques et équipements des spéléologues pour renforcer la sécurité des explorations souterraines. L'EFS est en effet née en 1969 de la transformation d'une Commission des stages du Comité national de spéléologie, elle-même créée en 1959. En tant que « commission enseignement » de la Fédération française de spéléologie, elle a alors notamment en charge l'organisation de stages de formation pour les cadres fédéraux. Quatre mille stagiaires auront été formés en un demi-siècle. Michel Letrone, judicieusement interviewé dans la séquence, est le premier président de cette structure qui entretient avec la fédération-mère des relations parfois difficiles. Le reportage ne dit cependant rien de la Fédération française de spéléologie, créée en 1963 après une histoire institutionnelle tumultueuse démarrée dès la fin du XIXe siècle, en 1895, avec la Société de Spéléologie.
Symbolisant le demi-siècle écoulé après Michel Letrone, le journaliste choisit d'interviewer Emmanuel Cazot, alors nouveau président de l'EFS, qui rappelle avec pédagogie que l'exploration est le but de la spéléologie, mais que les spéléologues ont la compétence technique pour en maitriser l'incertitude. L'interview d'un guide et les prises de vue confirment d'ailleurs l'affirmation, en montrant des adolescents et des adultes, tous dûment casqués et équipés, descendre encordés et "mousquetonnés" par l'entrée naturelle de l'aven.
Le choix d'Orgnac souligne enfin deux points remarquables. D'une part, il accentue la note historique de la célébration. L'aven est en effet découvert puis aménagé en 1935 par Robert de Joly, l'un des plus célèbres spéléologues du siècle, par ailleurs président de la Société spéléologique de France, l'un des ancêtres de la Fédération française de spéléologie. Dans le reportage, la référence explicite à l'explorateur, connu comme un inventeur particulièrement astucieux à qui l'on doit plusieurs équipements comme les échelles souples à barreaux en alliage métallique léger, intervient pour rappeler les efforts des hommes pour renforcer la sécurité. D'autre part, à l'extrême sud du département, l'Aven d'Orgnac est un haut-lieu du tourisme ardéchois, qui accueille 140 000 visiteurs par an et bénéficie du label de Grand Site de France depuis 2004. A ce titre, il symbolise la diversité de la spéléologie qui regroupe des orientations et des adeptes très différents : explorateurs, scientifiques, sportifs et touristes. La Fédération française de spéléologie, avec un peu plus de 500 clubs et moins de 8000 licenciés, camoufle ainsi la faiblesse de ses effectifs derrière l'essor d'un tourisme qui draine, ponctuellement, des centaines de milliers de touristes dans les grottes et gouffres du pays.