Rosina et Martina de Pèira
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Notice
Résumé
Sur scène, en répétition, Rosina et Martina de Pèira évoquent leur musique associant bourrée et synthétiseur. Chez elle, Rosina de Pèira raconte le contexte de création de leur premier disque, qu'elle et sa fille ont souhaité ancré en Occitanie. Cela les a amenées à créer la maison de disque Revolum. Michel Berthoumieux, son directeur, en décrit le fonctionnement. Puis Rosina et Martina de Pèira, au chant, Michel Gouben, au synthétiseur, et Dominique Regef, à la contrebasse puis à la vielle à roue, interprètent deux chansons issues du disque Lé, dont « Las filhas del Saulà ».
Langue :
Date de diffusion :
17 nov. 1981
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- 00078
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Contexte historique
Par
À côté de Claude Marti, l’autre grand nom du renouveau musical occitan est une femme : Rosina de Pèira, de son vrai nom Rosine Saurine (« Pèira » étant une référence directe au hameau familial de Peyre). Chanteuse ariégeoise formée au sein des Ballets occitans de Françoise Dague, elle s’impose par son charisme et un timbre puissant. Dans la lignée de Françoise Dague, elle s’attache à décloisonner ce que l’on nomme le « folklore » en dépoussiérant un patrimoine qui n’attendait que de revivre au présent. Elle contribue alors en grande partie au renouveau folk qui prend son envol dans les années quatre-vingt, et se fait même remarquer jusqu’au Japon par le biais du groupe de rock psyché Acid Mothers Temple.
En 1974 à Toulouse, elle monte avec son mari Michel Berthoumieux la maison de disques indépendante Revolum, qui n’hésitera pas jusqu’en 1996 à mélanger expériences synthétiques et répertoires traditionnels du domaine occitan. De quoi élargir considérablement les publics et les approches tout en allant chercher au plus profond, au plus lointain, l’essence même de formes de chants et de danses anciennes.
Car, si les disques de Rosina de Pèira font appel, dès les années 1970, aux savoirs les plus avant-gardistes de leur époque, ils s’attellent d’abord à sublimer notamment des chansons anciennes de transmission orale. En atteste cette vidéo, où il est par ailleurs question de la place du synthétiseur analogique au sein de l’instrumentarium traditionnel. Le journaliste Frank Tenaille la nommera « L’Oum Kalsoum du chant d’oc ». Sa voix a marqué les esprits, et reste à ce jour l’une des plus belles pierres posées sur l’édifice du renouveau musical de l’ensemble des pays d’Òc, et bien au-delà.
À l’instar d’Alan Stivell en Bretagne, Rosina de Pèira, qui s’est formée au chant sur le tas, est considérée comme l’instigatrice pionnière du mouvement folk qui a trait au domaine occitan. Elle recevra le prestigieux prix de l’Académie Charles-Cros par deux fois, en 1980 pour le disque Cançons de Femnas (avec sa fille Martina) puis en 1984 pour Nadal Encara (avec ses filles Martine et Claire, et Françoise Dague). La structure militante Revolum éditera, quant à elle, plus d’une cinquantaines d’opus.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
Rosina de Peira
Ce qui est important je crois, en ce qui me concerne, c’est un esprit.Un esprit d’une certaine musique et c’est un peu notre fil conducteur avec Martine.Une certaine fidélité, un esprit.
Martina de Peira
La bourrée existe depuis plusieurs centaines de siècles, peut-être quelques millénaires.Et il y a des tas de langues qui sont passées dessus.Il y a des tas de danses qui sont passées dessus.Mais le rythme est toujours resté, pourquoi ?
Rosina de Peira
Parce que...
Martina de Peira
Parce qu’il correspond sûrement à quelque chose de très profond.En plus du rythme de la bourrée, c’est un rythme cardiaque.
(Musique)
Martina de Peira
Bon avec Rosine, quand Michel est avec son synthétiseur, on a fait : "Wouah ! Qu’est-ce que c’est ce truc?".Enfin vraiment l’impression… Et ce qu’il ne fallait pas qu’on fasse et on a dû lutter pour pas se faire déborder par l’instrument lui-même.
(Musique)
Rosina de Peira
Lorsque nous avons commencé à chanter avec Martine, nous avons eu des propositions.Des propositions qui nous ont étonnées car elles venaient de maisons parisiennes.Et nous n’y avons pas cru, enfin… Personnellement, je pensais que s’il y avait quelque chose à faire dans ce domaine, c’était à faire dans un espace occitan.Et que si nous avions quelque chose à redonner, il fallait le redonner d’abord aux gens d’ici, à tous ceux qui ont fait qu’aujourd’hui, on puisse s’exprimer de cette façon-là.Alors, nous nous sommes dits: "Bon disque, disque…". Et finalement, on nous demandait le disque autour de nous et il y a des gens, des Occitanistes qui ont bien voulu nous aider, qui nous ont proposé un prêt pour faire notre premier disque.Et nous l’avons édité nous-même.De là, sont nées les éditions Revolum.
Michel Berthoumieux
Et il faut dire que si Rosine n’avait pas été là, même, en dehors du fait qu’elle est chanteuse, les éditions Revolum auraient eu du mal à naître parce que tout se passe chez elle.Les locaux sont ceux de Rosine et le téléphone est celui de Rosine.On a profité de l’infrastructure de l’habitation de Rosine pour… Et nous en profitons toujours.Et de plus, Rosine est la cheville ouvrière de Revolum. Personnellement, je consacre deux jours par semaine aux éditions, c’est tout.Et ce n’est que depuis cette année que nous avons pu engager un jeune qui travaille maintenant avec nous.
(Musique)
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Date de la vidéo: 20 janv. 1969
Durée de la vidéo: 04M 27S