Lo Còr de la Plana
Notice
Résumé
Marcha est la nouvelle création du groupe polyphonique marseillais Lo Còr de la Plana. Devant l'église Saint-Pierre des Cuisines à Toulouse, le groupe chante le titre Tant deman, issu de leur album éponyme. Sur des images de répétitions, Manu Théron, le créateur du groupe, évoque les chansons contestataires qui composent l'album. Certaines sont des reprises de chants du XIXe siècle. Il décrit ensuite le caractère anticonformiste de la ville de Marseille. Pour finir, le groupe entonne la chanson La libertat.
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Date de diffusion :
17 oct. 2010
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Contexte historique
Par
Lo Còr de la Plana est un sextet polyphonique créé en 2001 à l’initiative du chanteur Manu Théron, ancré dans le quartier de la Plaine à Marseille, d’où il rayonne en France et dans le monde.
Le groupe poursuit et développe l’expérience conduite au sein du trio Gacha Empega dont l’existence éphémère marque profondément le paysage musical occitan à travers l’album Polyphonies marseillaises (1998), qui fut assorti d’une tournée internationale.
À sa suite, Lo Còr de la Plana réinvente une vocalité méridionale qui combine au plan textuel des répertoires chantés occitans de Provence (chants populaires sacrés tels les noëls, chants profanes, textes politiques et sociaux en réaction à toutes les formes d’autorité) qu’il soient signés Théron ou qu’il s’agisse des productions chansonnières des ouvriers marseillais du XIXe siècle comme Victor Gélu (1806-1885).
Au plan musical, l’emploi de procédés polyphoniques constitue la signature principale du groupe. Ils sont par ailleurs associés à diverses sonorités, rythmiques et formes musicales de la Méditerranée : tarentelle, chanson napolitaine, musiques du Maghreb, percussions diverses. À la croisée de divers répertoires et filiations, l’ensemble dessine une vocalité urbaine contemporaine.
Influencé par le mouvement punk, Manu Théron est tout autant un grand connaisseur des répertoires chansonniers réalistes que des répertoires traditionnels et des collectes orales italiennes et occitanes. Il s’entoure dans Lo Còr de la Plana de cinq chanteurs percussionnistes venus d’autres formations : Benjamin Novarino-Giana, issu du groupe nissart Nux Vomica (voir aussi le document lié) ; Sébastien Spessa, guitariste blues et jazz à Marseille et fondateur du groupe de musique tzigane Na Zdarovie pour se tourner ensuite vers les musiques d’Italie du Sud ; Denis Sampiéri, le guitariste principal du groupe marseillais de reggae Raspigaous ; Rodin Kaufmann, enfin, issu des musiques rap et hip hop. Sensibilisé dans son enfance à la musique gnawa, il s’investit dans la collecte orale à son arrivée dans le groupe.
Ce dernier connaît un succès immédiat, qui ne s’est jamais démenti. En 2003, le disque Es lo titre reçoit le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. Lo Còr de la Plana est programmé dans les plus grands festivals, ses tournées en France comme à l’étranger lui ouvrent les plus grandes scènes comme le Carnegie Hall à New York, ou l’Olympia à Paris.
Autour de Manu Théron et de la Compagnie du Lamparo naît une « école marseillaise » de la polyphonie qui voit émerger d’autres formations notamment féminines : Lei coralas dau Lamparò ou Original’Occitana, qui associent répertoire pan-occitan et bande son rythmique faisant référence à la techno ; ou encore le groupe masculin Uèi. Le mouvement a aussi gagné le Languedoc avec la création de Lo Barrut ou de La Mal coiffée, qui revisitent le répertoire traditionnel à partir de formes polyphoniques simples et d’éléments rythmiques.
Parallèlement, les territoires occitans d’ancienne tradition polyphonique ont perpétué leur héritage. C’est le cas du Pays niçois où le Corrou de Berra organise des enseignements depuis les années 1980, le groupe du même nom rencontrant quant à lui une renommée internationale.
Les Pyrénées gasconnes, à la riche tradition polyphonique, connaissent aussi depuis le milieu des années 1990 un fort mouvement de renouveau marqué par les Pastorales de Noël (1994-1996), l’activité historique des Pagalhós (1973) et la création des groupes Balaguèra (1997) ou Vox Bigerri (2005). Les joutes vocales de Canta se gausas ou les organisations de cantèras (réunions apéritives et chantées)(voir aussi le document lié) scandent l’actualité des chants pyrénéens, accompagnées de nombreux ateliers et de la classe de musique traditionnelle du Conservatoire de Tarbes …
Entre veines marseillaises, languedociennes, nissardes et gasco-pyrénéennes, productions discographiques, festivals et échanges vocaux, un paysage polyphonique s’est ainsi peu à peu développé, devenant aujourd’hui une évidence dans les pratiques musicales et sociales occitanes.
Transcription
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