Le trio féminin Cocanha
Notice
Résumé
Le groupe féminin Cocanha est composé de Caroline Dufau, Lila Fraysse et, dernière arrivée, Maud Herrera dont c'est la première apparition télévisuelle. Après une présentation de leur tournée estivale, les chanteuses interprètent le morceau Dempuei Auriac dans le jardin Raymond VI de Toulouse, au bord de la Garonne.
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Date de diffusion :
16 juil. 2017
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Contexte historique
Par
Cocanha naît à Toulouse en 2014 de la rencontre de jeunes artistes que la Ville rose, entre Gascogne et Languedoc, voit converger.
Nommé en référence au mythique Pays de Cocagne comme à la richesse apportée par l’ancienne culture du pastel, le groupe s’exprime à la confluence de territoires aujourd’hui bien réels : entre la danse et la polyphonie vocale ; entre les répertoires gascons et languedociens, par-delà les rives du fleuve Garonne et les variantes dialectales de l’occitan ; entre différentes formes chorégraphiques (bourrée, sauts, rondeaux, etc.) ; ou encore entre les pratiques héritées et la création artistique.
Cocanha est un trio 100 % féminin. Et si le groupe revendique une démarche féministe c’est artistiquement que se manifeste ce dardalh power : un regard de femmes porté sur les répertoires traditionnels, une féminité assumée dans sa corporéité musicienne sur scène ou dans une cantèra. Trois femmes, trois voix qui, sitôt descendues de scène ne le cèdent à personne dans un tête à tête polyphonique, dans une chaîne de rondeau ou une bourrée, vivant pleinement aujourd’hui la culture occitane tant dans leurs trajectoires professionnelles que personnelles.
Caroline Dufau est d’ailleurs issue d’une famille béarnaise dans laquelle langue et culture occitanes sont très présentes, une identité d’autant plus consciente qu’elle s’exprime aux confins du Béarn, de la Gascogne et du Pays Basque, avec en point de mire Bayonne tout à la fois ville des années de lycée, capitale de la Gascogne maritime et d’une foisonnante production culturelle basque. Après des études en communication qui la conduisent au Québec, elle intègre le collectif de créateurs en audiovisuel Dètz basé à Toulouse où elle rencontre en 2010 Lila Fraysse. Cette jeune toulousaine, également chanteuse et percussionniste, est elle aussi issue d’une famille fortement impliquée dans l’action culturelle occitane.
Un premier trio est formé en 2014 avec la Catalane Gemma Cuní Vidal, puis avec Lolita Delmonteil-Ayral qui poursuivra sa route au sein du duo La Forcelle et de Laüsa. Maud Herrera prend le relaie. D’origine franco-vénézuélienne, cette musicienne et chanteuse à la formation très classique s’installe à Toulouse où elle découvre le chant pyrénéen, la langue occitane et le violon traditionnel pour rejoindre Cocanha en 2017.
Fort d’une grande expérience de la scène et de la parution des albums EP 2015, I Ès ? (2017), et Puput dont la sortie est prévue en janvier 2020, le parcours du groupe connaît en 2018 une accélération qui le voit programmer en France – notamment au festival Les Vieilles Charrues de Carhaix 2019 – et en Europe.
La démarche de Cocanha convoque « la puissance vitale » que musique et chant sont particulièrement aptes à exprimer, en autant de « vibrations » propres à nous relier, scandées par un bourdon percussif, expression de « la pulsation vitale ».
Le trio investit un répertoire à danser qu’il adapte au plan vocal en polyphonie, la rythmique étant soulignée par des jeux de voix, des battements de mains et de pieds ou d’ustensile (cuillères par exemple) et le bourdon mélodico-rythmique du tambourin à cordes emprunté à la tradition gasco-pyrénéenne. La rencontre de la vocalité polyphonique et du bal – qualifié selon les lieux et les contextes de folk, gascon ou occitan – apparu dans les années 1970 avec le renouveau des musiques et danses traditionnelles, traduit la forte dynamique dont jouit la culture polyphonique des Pyrénées gasconnes, tant en Béarn et Bigorre que, depuis les années 2000, en région toulousaine via notamment stages et ateliers de transmission (COMDT, Tolosa cantèra,…). Au-delà, elle constitue une nouvelle déclinaison de « polyphonie occitane » dont le paysage s’est peu à peu développé entre Béarn et Bigorre, Nice, Marseille et Languedoc depuis le milieu des années 1990.
Transcription
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