Journaliste
En quittant en début d'après-midi sa résidence du Palais Golestan, le Général de Gaulle devait consacrer la fin de sa deuxième journée à Téhéran aux réalisations franco-iraniennes dans le domaine culturel et coopératif.
Première visite, l'institut franco-iranien qui depuis sa création en 1947 poursuit inlassablement ses efforts pour la relance dans ce pays de la langue et de la culture française.
La présence au côté du Président de la République du Ministre iranien de l'éducation nationale et du Recteur de l'université de Téhéran, disait assez l'intérêt porté par le gouvernement iranien à une telle initiative.Le Général de Gaulle devait de son côté évoquer cet important problème.
Charles de Gaulle
La culture iranienne et la culture française sont essentiellement des cultures humaines. C'est l'Homme que partout dans ce qui est écrit, dans ce qui est pensé, dans ce qui est cherché de part et d'autre,
c'est l'Homme qui est toujours l'objet principal de notre effort, de l'effort de nos esprits. Cela nous rapproche aussitôt et par-dessus le marché si j'ose dire, nous faisons cela, nous pratiquons cette culture avec quelque chose qui nous est commun et que j'appellerai si vous voulez bien une certaine désinvolture par rapport à ce qui est matériel et ce qui est physique.
Journaliste
Puis dans la foule des professeurs et étudiants iraniens, le général de Gaulle trouvait le contact direct et recevait un accueil ému et chaleureux.
Deuxième étape, le cercle des amitiés françaises présidé par Monsieur Gandillon et qui rassemble tout ceux qui recherchent l'amitié et la coopération franco-iranienne.
Et puis sur le parcours, toujours cette foule des iraniens applaudissant le Président de la République.
Là, au cercle des amitiés, quelque 2000 personnes françaises et iraniennes accueillant avec sympathie et chaleur également le Président de la République et Madame de Gaulle. Dans les jardins, fort agréables, où se retrouvent ceux qui par conséquent espèrent en l'avenir des relations franco-iraniennes.
Charles de Gaulle
Mon premier mot est pour dire combien je suis impressionné de cette assemblée des amitiés françaises de Téhéran. D'abord à cause du nombre des amitiés que je vois représentées devant mes yeux et puis aussi, je l'ai vérifié tout à l'heure en serrant la main des personnalités qui m'ont été présentées, impressionné par la qualité des amitiés françaises ici.
Voilà deux pays, la France et l'Iran que rien ne divise, qui n'ont l'un par rapport à l'autre aucun grief, qui ne se sont jamais fait la guerre et qui se trouvent aussi rapprochés que possible par l'esprit et par le coeur. Deux pays qui croient l'un et l'autre à l'indépendance des peuples, à la liberté dans le monde et qui croient, je dois le dire aussi, à l'Homme et à la culture qui permet de bien le comprendre et de bien le servir.
C'est pourquoi, je le répète, l'aspect de votre assemblée, ce soir, est pour moi Président de la République française aussi émouvante et réconfortante que possible. Je vous en remercie toutes et tous.
L'Iran et la France dans le monde où ils se trouvent, ont une tâche commune à remplir.
Quand des pays comme l'Iran et comme la France sont ensemble, quand ils travaillent ensemble, quand ils réalisent ensemble un progrès humain, la paix est mieux assurée, car devant les menaces qui existent à l'horizon, cette entente de deux peuples sincères, et de deux peuples dignes et indépendants comptent pour beaucoup.
A plus forte raison, si cette entente conduit à des réalisations modernes qui peuvent servir d'exemple à tous les autres, c'est pourquoi, je salue de tout mon coeur le cercle des amitiés françaises de Téhéran.
Je le salue parce qu'il réunit les valeurs, les capacités et les volontés d'homme de nos deux pays, et parce qu'il est un creuset dans lequel se forge et d'où sortent des idées et des plans qui sont destinés au progrès.
Vive l'Iran et Vive la France !
Journaliste
Et c'est dans la foule, une fois de plus, que le Président de la République devait se rendre et répéter également toute l'émotion qu'il avait ressentie de se trouver dans ce pays. Mais écoutez plutôt.
Charles de Gaulle
Vous savez je suis très impressionné par la visite en tête, par le ministre en Iran, et en particulier, par le ministre à Téhéran. Partout où je passe je suis, je vous assure, impressionné.IranienNous sommes enthousiasmés.
Merci bien.Et j'emporterai toute une série de souvenirs [INCOMPRIS] d'encouragement amicauxs qui me sont très utiles et qui peuvent être utile aussi à nos deux pays.
Journaliste
Avant de quitter le cercle des amitiés françaises, un présent pour Madame De Gaulle un magnifique ouvrage authentique, très vieux représentant des scènes de la vie persane.
Pour achever cette journée si chargée en manifestation, grande soirée à l'Ambassade de France avec comme invités évidemment l'Empereur et l'Impératrice Farah.
Charles de Gaulle
Les hautes personnalités françaises et iraniennes étaient conviées à ce dîner, et l'Impératrice Farah dans une magnifique robe attirait une fois de plus les regards de toutes les personnes. Un dîner qui devait s'achever vers 22 heures tandis que dans les lumières de Téhéran, la foule se souvenait encore de cette journée.