Conférence de presse du 10 novembre 1959
Notice
Lors d'une conférence de presse donnée à l'Elysée le 10 novembre 1959, le général de Gaulle aborde plusieurs points de politique intérieure et extérieure : la nouvelle situation politique en URSS avec Nikita Khrouchtchev et les possibilités d'une conférence au sommet Est-Ouest, le déséquilibre nucléaire et la décision française d'être une puissance atomique, et la situation en Algérie. Sur ce point, il rappelle les principes essentiels de l'autodétermination qu'il a posés le 16 septembre. Il aborde ensuite d'autres thèmes, au gré des questions des journalistes, la décolonisation en Afrique noire, et la position à l'égard des anciens combattants de la Grande Guerre.
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Éclairage
Le 10 novembre 1959, le général de Gaulle convoque au palais de l'Elysée une de ces conférences de presse qui lui permettent périodiquement de faire connaître à l'opinion française et mondiale sa position sur les grands problèmes du moment. Deux mois après le discours du 16 septembre sur l'autodétermination, aucune annonce spectaculaire n'est attendue et de Gaulle, par son propos liminaire, insiste sur les problèmes internationaux.
Il fait à cette occasion connaître le point de sa réflexion sur cinq questions
-Les relations Est-Ouest pour lesquelles il note la modération des propos du dirigeant soviétique Khrouchtchev qui parle désormais de coexistence pacifique et évite d'envenimer les contentieux. Tout en maintenant son hostilité au système communiste, il accepte l'idée d'une rencontre entre les chefs d'Etat des grandes puissances à plusieurs conditions : le maintien de la détente, la préparation soigneuse de la conférence, un contact direct entre Khrouchtchev et les autorités françaises (ce dernier a été invité à Paris au printemps 1960
-Les essais nucléaires français, vivement critiqués aux Nations-Unies, mais que la France maintient tant que d'autres puissances disposeront de stocks d'armes nucléaires et de vecteurs pour les transporter
-La situation en Algérie où de Gaulle entend poursuivre la pacification militaire et le développement économique, comptant sur les urnes pour que les Algériens choisissent librement leur destin, la lutte armée lui semblant dépourvue de toute signification.
-La politique française vis-à-vis de l'Afrique noire pour laquelle de Gaulle rappelle la possibilité de l'indépendance assortie de la coopération (processus en cours pour le Sénégal et le Mali) rejetant à la fois le colonialisme dépassé et le "cartiérisme" égoïste qui consiste à abandonner à leur sort les pays qui demanderaient leur indépendance
-Enfin à une question portant sur la suppression de la retraite de certains Anciens combattants, de Gaulle rétorque qu'on n'a touché aux pensions que des Anciens combattants valides et aisés, non à celles des veuves, des orphelins et des mutilés, regrettant l'agitation des associations qui auraient dû donner l'exemple de l'acceptation du sacrifice comme leurs membres l'avaient donné durant la guerre.