Discours place de la République
Notice
A l'occasion du jour anniversaire de la proclamation de la République en 1870, et après une introduction menée par André Malraux, le général de Gaulle présente au peuple français, dans un discours place de la République à Paris, le projet de Constitution que le gouvernement vient d'adopter et qui sera soumis à l'approbation des Français par voie de référendum le 28 septembre. Il brosse d'abord l'histoire de la République en France, avant de décrire les nouvelles institutions, appelées à rompre avec celles de la IVème République, livrée au régime des partis.
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Éclairage
Après son adoption par le Conseil des ministres, le texte constitutionnel préparé par le gouvernement durant l'été 1958 est présenté aux Français auxquels il sera soumis par référendum le 28 septembre. Pour l'occasion, de Gaulle n'a pas ménagé les symboles destinés à montrer que la V République s'inscrit dans la ligne de ses devancières. Le lieu (place de la République), la date (l'anniversaire de la proclamation de la III République, le 4 septembre), la mise en scène (la tribune frappée du sigle RF, la Garde républicaine en grande tenue) sont là pour répondre aux critiques de ceux qui dénoncent la nouvelle constitution comme mettant en oeuvre un pouvoir personnel.
Annoncé par un discours à toutes les gloires de la République, de Gambetta à Clemenceau, de Jaurès à Lyautey prononcé par le ministre de l'Education nationale Berthoin, puis par une allocution lyrique d'André Malraux qui fait passer sur l'assistance le souffle de l'épopée historique, de Gaulle paraît enfin pour lier le passé au présent et inscrire cette V République dont les "V" gigantesque ornent la place, dans la continuité des grandes heures historiques qui ont marqué le régime républicain . Mais la politique n'est pas oubliée, de Gaulle rappelant les faiblesses du régime, responsables de l'effondrement de 1940, la restauration après la guerre d'un "régime des partis" dont le dysfonctionnement a conduit la France au bord de l'effondrement et l'établissement dans la légalité d'une nouvelle constitution destinée à promouvoir la stabilité et l'efficacité des institutions. Et, dressant le tableau de l'oeuvre à accomplir et des problèmes à résoudre, il montre comment l'agencement et les fonctions des pouvoirs publics tels que la constitution les met en oeuvre doit permettre de poursuivre le redressement en cours que compromettrait irrémédiablement une réponse négative au référendum du 28 septembre.