André Benedetto évoque son parcours : de 1966 à la maison d'arrêt
Notice
André Benedetto revient sur les révoltes de 1968, et sur leur origine qu'il date de 1966. Il parle du premier manifeste écrit par sa compagnie et des événements de juillet 68 au festival d'Avignon. Son travail à la maison d'arrêt d'Avignon, où il présente sa dernière pièce Le Monde est là Mandela est ensuite présenté, avec quelques extraits.
Éclairage
André Benedetto (1934-2009) crée la Nouvelle Compagnie d'Avignon en 1961. Il s'installe en 1963 dans ce qui devient alors le Théâtre des Carmes sur la place des Carmes d'Avignon. Dramaturge, il a écrit un grand nombre de pièces - Napalm, essence solidifiée à l'aide de palmitate de sodium (1968), Zone rouge, feux interdits (1969), La Madone des ordures (1973), Le Monde est là, Mandela (1989), etc. - qui seront presque toute jouées par la compagnie. Son histoire théâtrale est intimement liée à celle du festival d'Avignon, sans y être restreinte. Il est à l'origine, involontaire, du festival OFF, en 1966, année où il décide de jouer Statues pendant la période du festival, au Théâtre des Carmes, sans pour autant être programmé par Jean Vilar. Ce dernier parlera d'ailleurs longtemps de « hors festival » plutôt que de « OFF ». Cela ne l'empêchera pas d'être programmé à plusieurs reprises dans le IN, comme en 1973 avec La Madone des ordures.
Tout au long de sa carrière, Benedetto a produit un texte engagé, tant dans son écriture que dans ses mises en scène. Napalm sur la guerre du Viêtnam, Zone rouge ou comment être révolutionnaire, La Madone des ordures autour de la cause occitane, et beaucoup d'autres pièces abordent directement des sujets politiques, s'engageant ouvertement dans les questions qui agitent la cité, sans y sacrifier la poésie ni la dramaturgie. Il a revendiqué, avec sa compagnie, un travail ancré dans la région avignonnaise, poursuivant le travail tout au long de l'année, avant et après le mois de juillet. En 2009, juste avant sa mort, il avait été élu président de l'association « Avignon, Festival et compagnies » pour tenter d'apaiser les conflits dans l'organisation du festival OFF.