Comme la gauche est passée, Sylvie Joly
Notice
Sylvie Joly évoque sa carrière de comédienne, au théâtre et au cinéma, et présente son nouveau spectacle, La vie, ce n'est pas de la Rigolade, qu'elle joue au théâtre Fontaine. Elle joue ensuite un extrait de ce spectacle, Comme la gauche est passée, où elle incarne une pâtissière inquiète de voir la gauche accéder au pouvoir.
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Éclairage
Sylvie Joly est née en 1934. Elle commence par exercer le métier d'avocate avant de se tourner vers la comédie, en entrant au cours de Tania Balachova. Elle s'oriente rapidement vers le one-woman-show, malgré quelques incursions à la télévision, au cinéma et surtout au théâtre. Elle est une des premières comédiennes à avoir choisi la voie du one-man-show, le métier d'humoriste ayant longtemps été privilégié par des hommes. La vie, ce n'est pas de la rigolade, dont est extrait le sketch Comme la gauche est passée, est son troisième spectacle seule en scène. Ce spectacle est créé en 1982 au théâtre Fontaine, et s'appuie sur l'actualité de l'époque. Le sketch présenté pour la promotion du spectacle fait directement référence à l'élection, le 10 mai 1981, de François Mitterrand à la Présidence de la République.
Sylvie Joly incarne la plupart du temps dans ses spectacles des femmes de bonne société, archétypes de bourgeoises souvent de droite, et généralement superficielles, voire un peu stupides. Dans ce sketch, elle s'intéresse à la façon dont les petits commerçants perçoivent l'arrivée de la gauche au pouvoir. Depuis les débuts de la Ve République, se sont succédé à la tête du pays des présidents de Droite. Malgré des cohabitations, la France a été dirigée par la Droite pendant plus de vingt ans.
D'autre part, la Gauche qui arrive au pouvoir en 1981 est une alliance des partis Socialiste, Communiste et des Radicaux de gauche, autour d'un programme commun.
Dans son sketch, Sylvie Joly met à profit l'amalgame courant entre Gauche et communisme : elle y incarne une boulangère modeste, qu'elle construit comme un archétype : de droite, par nécessité économique, l'arrivée de la gauche au pouvoir l'inquiète par crainte des mesures économiques qui menacent de ruiner son commerce. Mais elle pousse cette inquiétude à l'extrême, versant dans le ridicule, lorsqu'elle évoque la nationalisation de son commerce, les blouses grises qui remplaceront les tabliers des vendeuses, ou les pièces montées en forme de « Karl Marx à cheval sur le Kremlin » qui remplaceront les thèmes habituels des mariages et des baptêmes.