Inverser les repères avec Jean-Baptiste André

2004
05m 17s
Réf. 00512

Notice

Résumé :

Extraits du spectacle Intérieur nuit de l'Association W. Sur un plateau dépouillé, l'équilibriste Jean-Baptiste André fait appel à la vidéo pour rendre compte des sensations in situ de l'acrobate sur les mains : distorsion de la perception, inversions des repères.

Date de diffusion :
2004
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Éclairage

Jean-Baptiste André aime mélanger les genres. Entre le cirque et la danse, il ne choisit pas, se servant de l'un comme de l'autre dans ses créations : « Le circassien a une conscience de l'espace beaucoup plus poussée, en même temps que plus brute. Le danseur a une conscience de son propre corps beaucoup plus affinée. » [1]. Formé au CNAC, il collabore ensuite avec plusieurs chorégraphes : François Verret, Christian Rizzo, Herman Diephuis.... En 2002, il crée sa compagnie, Association W, qui rend poreuses les frontières entre les arts pour mieux explorer les différents possibilités de brouiller les repères. Sa discipline première, l'équilibre, se conçoit chez lui comme « un temps de suspension entre deux extrêmes. » [1] Du clown, étudié au CNAC, il conserve « une sensibilité à fleur de peau, constamment à l'affût de tout, qui se montre sans prétendre, sans avoir peur de sa vulnérabilité, et qui partage avec une grande simplicité » [1].

A l'issue de quatre formes courtes (Les modules), Intérieur Nuit se présente en 2004 comme le premier volet d'un « diptyque informel », qui s'achèvera en 2006 avec Comme en plein jour : « même format, même thématique, celle du corps métaphorique (...) A mi-chemin entre la métaphore et La Métamorphose de Kafka. » [2] Intérieur nuit cherche à « donner une nouvelle perception de l'espace au spectateur, pour rendre compte des sensations que j'ai quand je me mets sur les mains.  Comment mettre le haut en bas, l'envers à l'endroit, le dedans au dehors... » Facétieux, Jean-Baptiste André se qualifie alors de « distorsionniste », comme un clin d'oeil aux querelles de chapelle qui animent régulièrement les spécialistes : « ce mot syllabe fait appel à plusieurs termes - équilibriste, contorsionniste – et fait écho aux jeux de distorsion, d'inversion des repères en jeu sur Intérieur Nuit. Le terme évoque aussi la distorsion d'identité, qui permet à l'artiste de cirque que je suis de se frotter à la danse, au théâtre, à la musique : distorde les schémas établis, par rapport à sa propre origine artistique. » [3]. Deux ans plus tard, Comme en plein jour travaille sur la représentation des figures populaires : « le spectacle s'interroge sur la manière de se présenter sur scène : comment aborder un plateau, comment faire face au public. Je fais appel à la figure du clown blanc, en la croisant avec d'autres icônes comme la rock star, le Pierrot. Les deux pièces sont mues par l'idée de métamorphose : physique et spatiale sur Intérieur nuit ; psychologique et théâtrale pour Comme en plein jour. » [3]

Après ces deux soli, Jean-Baptiste André poursuit sa recherche autour de l'équilibre. En 2011, il orchestre un « ballet d'équilibristes » pour trois acrobates (Qu'après en être revenu). Sur scène, d'autres distorsions s'invitent : celles de la guitare de Tony Chauvin, musicien du groupe Chevreuil. La nouvelle création de l'Association W, Pleurage et scintillement, est en préparation pour 2013.

[1] Jean-Baptiste André cité par Gérard Mayen, Arts de la piste, octobre 2005

[2] Jean-Baptiste André cité par Mathieu Braunstein, Arts de la piste, mars 2006

[3] Entretien avec Jean-Baptiste André, mars 2011

Julie Bordenave

Transcription

(Bruit)