Le théâtre-cirque de la Compagnie Rasposo

20 juillet 1995
02m 13s
Réf. 00502

Notice

Résumé :

La compagnie Rasposo joue Le Fou de Bassan, à Avignon. Immergés dans un théâtre forain du XVIIIe siècle, les comédiens et les artistes de cirque s'emparent de formes spectaculaires considérées comme "mineures" pour les mettre à l'honneur dans des tableaux vivants et féériques, écrits et mis en scène par Fanny Molliens.

Date de diffusion :
20 juillet 1995
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Compagnie :
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Fiche CNT :

Éclairage

Fanny Molliens débute sa carrière de comédienne après des études d'Histoire de l'art et une formation de théâtre au Cours René Simon. Joseph Molliens, comédien, formé à l'Ecole Decroux, devient technicien et régisseur. Comme nombre de comédiens, dans les années 1970, ils s'éloignent des salles de théâtre, pour explorer l'espace urbain et son jeu spécifique. Avec l'Atelier 5, ils présentent La Pochouse, à La Falaise des Fous, en 1980. Dès les débuts de l'aventure, ils font participer leurs enfants, Marie et Vincent, qui par la suite s'investissent dans une formation aux arts du cirque (Ecole Nationale du Cirque).

L'originalité de la démarche de la compagnie Rasposo, implantée à Moroges (Saône-et-Loire), depuis 1987, consiste en un savant mélange d'art dramatique et d'arts du cirque. F. Molliens écrit et met en scène des "pièces" situées dans des périodes historiques ayant produit des formes spectaculaires le plus souvent considérées comme "mineures" et s'étant heurtées avec plus ou moins de violence avec la forme noble et textuelle. Ainsi, les intrigues sont immergées dans un univers riche de références théâtrales, musicales et picturales qui sont exploitées dans un « esprit de fusion des arts de "l'espace et du temps" en écartant tout esprit de provocation, et faisant appel à la sensibilité poétique du spectateur » [1]. Un kaléidoscope de techniques théâtrales est convoqué par des comédiens qui endossent, entre autres, les costumes et les gestuelles des polichinelles, des arlequins, des troubadours... nous conviant à un voyage temporel. Il en est ainsi dans Le Fou de Bassan (1994) inspiré des théâtres forains du XVIIIe siècle ou dans Triptyque (1996), qui revisite le Moyen-âge. Plus récemment, avec Parfums d'Est (2005), c'est la musique tsigane qui dicte la destination du voyage. En 2009, Le Chant du dindon aborde la question de la solitude de l'artiste et de la vie de troupe. Un bestiaire d'« animaux dressés » propre à la compagnie (chien, chat, poney, cochon, colombes,...) peuple également ces paysages plastiques.

Depuis 2002, c'est sous un chapiteau que les compositions précises et ciselées exploitent une imagerie éloquente enrichie des actes circassiens pour lesquels « l'audace ou la beauté [...], alliées à l'expression de sentiments, ne sont plus alors des démonstrations de prouesses, mais l'expression physique d'émotions vraies que l'on fait partager au spectateur », selon les propos de F. Molliens.

En 2006, lors de la cérémonie des Molières, la Compagnie Rasposo se voit décerner le Prix de l'ADAMI pour l'ensemble de son travail.

[1] Voir le site de la compagnie Rasposo.

Martine Maleval

Transcription

Journaliste
Avec les Rasposo, la famille Molliens, la magie s’opère aussitôt.
(Musique)
Journaliste
Le spectateur se trouve comme transporté à l’intérieur même de tableaux animés, dans des scènes peintes aux XVIIIe siècle, celles de théâtre forains, sillonnant les villages et les foires d’Europe. Jongleurs, acrobates, trapézistes, mimes, animaux savants, se succèdent dans un délire baroque, fait de prouesses, de délicatesse, de beauté. Le tout baignant dans un flot de musique associé à des lumières très soignées.
(Musique)
Journaliste
Vous retrouverez les Rasposo après leur tournée d’été, fin septembre à Massilly, fin décembre au Creusot, poésie et féérie, à ne manquer sous aucun prétexte.
(Musique)