Ludor Citrik

2005
03m 39s
Réf. 00518

Notice

Résumé :

Ludor Citrik, le clown de Cédric Paga, dans l'extrait du câlin de Je ne suis pas un numéro, dévoile la complexité des rapports humains, en explorant, entre autres, le terrain des conflits intérieurs.

Date de diffusion :
2005
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Éclairage

Après des études de lettres, depuis 1993, le théâtre, la danse et le cirque sont les domaines dans lesquels Cédric Paga développe son activité professionnelle. En 2000, il donne corps à Ludor Citrik, un auguste complexe qui s'émancipe de l'aseptisation qui touche cette figure qui s'est développée dans la piste. Il porte en lui une exubérance propice à l'extériorisation des humeurs mais peu compatible avec la "bien-pensance". « Ce personnage est, pour moi, un instrument pour multiplier les points de vue, confie-t-il à Naly Gérard, pour aller dans les méandres du cerveau, jouer avec les paradoxes, et finalement explorer l'humain. » [1]

Ludor Citrik "trimbale" sa silhouette dans les aventures que lui offrent Je ne suis pas un numéro (2003), Mon pire cauchemar (2007), Exsquize (2008). Ces créations sont le résultat d'un travail d'écriture qui laisse place à une part d'improvisation qui consiste essentiellement à incorporer l'imprévu dans la création. L'artiste s'exprimant sur la relation qu'il établit avec le public déclare à Nathalie Mauret : « C'est en commençant à écrire que j'ai su que l'important était de faire croire à l'improvisation : intégrer l'inattendu comme si c'était attendu ». [2]

Ludor Citrik cohabite également avec quatre auguste, dans La Maison des clowns, après avoir investi Le Pont (2008). Ces projets initiés par la metteuse en scène Giovanna d'Ettore permettent de plonger les clowns dans l'univers du quotidien. Ils proposent des réponses aux questions qui envahissent le banal ordinaire. Chacun, conforme à l'image qu'il s'est forgée, explore les sentiments et les émotions qui peuvent naître de cette promiscuité.

Le clown Ludor Citrik se distingue par sa capacité à expérimenter les extrêmes, jouant savamment avec les pulsions contradictoires attirance/répugnance. Tout en déclenchant le rire des spectateurs, il peut provoquer l'inquiétude et l'inconfort en dévoilant la complexité des rapports humains.

Cédric Paga développe une disponibilité qui lui permet de s'intégrer dans des spectacles clownesques, c'est le cas dans Cirque mignon, réalisé par Gilles Defacque (2011).

Lors de stages de formation, il met son expérience et sa technique professionnelles au service d'autres artistes en dispensant sa vision personnelle du clown, qui, entre autre, remet en question la devise de Jacques Lecoq : « Cherche le clown qui est en toi ! ». [3] Pour sa création de 2012, Qui sommes-je ?, archéologie du devenir, Cédric Paga semble vouloir donner acte à son propos : « On "cherche son clown", comme une part de fantaisie et d'affectivité qui serait tapie dans l'ombre et qui surgirait dans une image améliorée de nous-mêmes. Je veux dans cette création inverser les rapports, puisque c'est le clown qui, ici, va chercher "son humain" dans la nécessité de l'immédiat ». [4]

[1] Ludor Citrik cité par Naly Girard, « Des clowns au bord de l'implosion. Les nouveaux clowns », site Mouvement.net, Mars 2008.

[2] Ludor Citrik cité par Nathalie Mauret, « Le Goût des autres », horslesmurs, Arts de la piste, n°37-38, 2006.

[3] Jacques Lecoq, Le Corps poétique, un enseignement de la création théâtrale, Arles, Actes Sud, coll. Papiers, 1997, p. 153-160.

[4] Cédric Paga, note d'intention reproduite sur le site du Prato, producteur du spectacle.

Martine Maleval

Transcription

Comédien
J’ai envie d’un câlin, j’ai envie d’un câlin. Je me suis tordu la cheville. J’ai envie d’un câlin. Toi t’as l’air si moelleuse. Peut être [inaudible]. Un petit câlin quoi juste un p’tit câlin. Viens faire un p’tit câlin quoi, un tout p’tit câlin ! Mais donne-moi un câlin ! Viens me faire un câlin ! Viens me faire un câlin ! Viens quoi ! Un p’tit câlin ! Viens faire un câlin je te dis ! Viens faire un câlin. Arghh. Câlin. J’ai dis câlin vite [inaudible], câlin tu m’entends ? Tu entends, tu entends !
(Bruit)
Comédien
Ma sensuelle, ma sulfureuse, [inaudible], ma sensible, mystérieuse, ma seule soeur, tu me serres là. Ma [inaudible].
(Bruit)
Comédien
Tiens là. Hein, cotcot. Prends des barres de fer. Démontes les sièges. Prends des barres de… [inaudible]. Prends des barres de fer vas-y. Voilà comme ça, c’est bien. Là c’est bien. Quand je te [inaudible] quand je le pourrais. C’est pas un assassin. Arghhh. Maintenant, maintenant vas-y !
Public
Vas-y !
Comédien
Non, oui, non, non.
Public
Oui,
Comédien
Non
Public
Oui.
Comédien
Non
Public
Oui.
Comédien
Non
Public
Oui
Comédien
Non !
Public
Oui.
Comédien
Non !
Public
Oui.
Comédien
Non ! Oui !
(Bruit)