Le Festival Mondial du Cirque de Demain : les bourses Louis Merlin

18 septembre 1977
02m 03s
Réf. 00567

Notice

Résumé :

Jacques Fabbri, tout en rendant un hommage à Louis Merlin, annonce le premier concours des Bourses Louis Merlin. Dans la piste du Cirque d'Hiver de la famille Bouglione, interview de Sylvie Mugica du Cirque Morallès et extrait de son numéro de trapèze.

Date de diffusion :
18 septembre 1977
Source :
TF1 (Collection: VIVE LE CIRQUE )

Éclairage

Dominique Mauclair fait partie des acteurs du renouvellement du cirque traditionnel. Lorsqu'il initie avec Isabelle, son épouse, cette manifestation d'ampleur qui offre aux artistes un espace de visibilité et de soutien, une crise économique sans précédent touche le secteur et la désaffection du public est grandissante. Alors que le Festival International de Cirque de Monte-Carlo vient d'être créé pour l'ensemble de la profession, l'objectif du Cirque de Demain est de s'adresser aux jeunes artistes et de leur offrir un tremplin.

Initialement, Les Bourses nommées Louis Merlin [1], en hommage au journaliste radiophonique qui avait créé, notamment, l'émission Radio-Circus et, décédé l'année précédente, existent depuis 1977. Rapidement, elles prennent le nom de Cirque de Demain (2ème édition) puis celui de Festival Mondial du Cirque de Demain (6ème édition). La manifestation gagnant en renommée et s'internationalisant, les Bourses sont dissociées du Festival. Pour se recentrer sur l'objectif initial, elles ne récompensent que les artistes qui représentent la France lors du concours international. Ainsi, peuvent se présenter les artistes de moins de vingt-cinq ans (de moins de trente pour les clowns). En 1987, le Festival Mondial du Cirque de l'Avenir, créé lors de la 10ème édition ouvre la catégorie « de l'avenir » (qui disparaît en 2007) destinée aux plus jeunes.

Depuis 1979, le Festival Mondial du Cirque de Demain attribue des médailles d'or, d'argent et de bronze, dotées d'une modique somme attribuée directement à l'artiste. Par la suite, de nombreux trophées se sont ajoutés pour enrichir le palmarès.

L'objectif principal est de faire émerger de jeunes talents. Sylvie Mugica (interviewée dans le reportage) qui obtient, lors de cette première édition le 5ème prix, est issue du cirque Morallès, créé par son père en 1971, Christian Mugica. Cette entreprise familiale, pour des raisons de gestion difficile, disparaît en 1983. Sylvie et notamment ses frères et sœurs font renaître le projet sous le nom de La Famille Morallès.

En tant que lieu de rencontre professionnelle, le Festival fait également découvrir, aux côtés de cirques de renommée internationale, des cultures circassiennes dont la présence est rare dans les pistes françaises, telles que celle venue de Corée, de Cuba, du Viêt-Nam...

Une Convention mondiale des metteurs en scène a lieu, conjointement de 1993 à 1998, qui se donnent pour objectif de traiter de problématiques précises, ainsi sont successivement abordés : « Le rôle du clown dans les spectacles de cirque », « Le rôle de la musique au cirque », « Peut-on raconter une histoire dans un numéro ou un spectacle de cirque ? », « La place de l'enfant dans le spectacle de cirque », « Quel cirque pour le IIIe millénaire ? ». Le fait que le cirque traditionnel s'attache à l'approche de ces thématiques est aussi significatif de l'évolution tranquille dans laquelle il s'engage progressivement.

[1] En 1927, est créée l'association La Piste, qui a pour objectif d'aider les artistes accidentés ou qui connaissent une retraite difficile. Parmi ses fondateurs, nous trouvons Gabriel Astruc, Alphonse Rancy, Colette et Louis Merlin, alors journaliste. Après la guerre, L. Merlin et Tilly Rancy (nièce d'Alphonse) redonnent vie à l'association. En 1958, Dominique Mauclair et Louis Merlin créent le Gala de la Piste qui a les mêmes objectifs que le Gala de l'Union, mais avec des artistes de cirque professionnels.

Martine Maleval

Transcription

Intervenant 1
Il était une fois un homme qui s’appelait Merlin et méritait vraiment le surnom d’enchanteur. Louis Merlin. Toute sa vie, il a créé des formules nouvelles à la radio. Toute sa vie, il a adoré passionnément le cirque, d’abord comme chroniqueur et dessinateur, puis comme président de La Piste, association d’aide aux artistes de cirque. Ceux qui lui ont succédé ont créé en 1977 pour honorer sa mémoire La Bourse Louis Merlin destinée à encourager les jeunes talents. C’est sur la piste du Cirque d’hiver Bouglione qu'a eu lieu le premier concours de la bourse Louis Merlin.
Journaliste
Monsieur Joseph, qu’est-ce que vous pensez d’une soirée comme cela avec les jeunes ?
Joseph Bouglione
Je pense que c’est formidable, c’est très bien, cela me donne le goût du travail, ils vont voir que tout le monde les admire, c’est cela qu’il faut pour les jeunes, c’est de les admirer, pas toujours de les engueuler.
Sylvie Mugica
Je m’appelle Sylvie Mugica, j’ai 15 ans, je fais un numéro de trapèze mais je ne suis pas d’une famille du cirque. Mes parents font du cirque mais il n’y a pas très longtemps.
Journaliste
Vos parents font du cirque, pourquoi ?
Sylvie Mugica
Parce qu’ils aiment cela, beaucoup, mais ils sont venus au cirque, c’est une vocation.
Journaliste
Ils faisaient quoi avant ?
Sylvie Mugica
Mon père a fait plusieurs métiers, il était facteur, il était agriculteur, il était… plein de choses encore mais je ne sais pas exactement.
(Musique)
Sylvie Mugica
J’ai commencé exactement à apprendre un peu le métier d’acrobate quand j’avais 3 ans.
(Musique)
Sylvie Mugica
Les débuts de trapèze, ça a été dur, il y a les mains et les pieds qui souffrent beaucoup. Le trapèze, la corde de chanvre, tout cela, cela fait très mal. Mais on s'y fait et ça va. Et d’ailleurs, on a mal toute notre vie, enfin, on s’y fait quoi.
(Musique)
Sylvie Mugica
Je continuerai le cirque jusqu'à la fin de ma vie, sans doute.