La Veuve joyeuse de Lehar au Théâtre Mogador

07 décembre 1962
06m 14s
Réf. 01031

Notice

Résumé :

Ce sujet d'actualité évoque la nouvelle mise en scène de La Veuve joyeuse de Franz Lehar présentée au Théâtre Mogador dès 1962. Il comprend une auto-présentation humoristique des personnages, des extraits du spectacles (dont l'immortel duo «Heure exquise») et quelques propos du metteur en scène Henri Varna.

Date de diffusion :
07 décembre 1962
Source :
ORTF (Collection: JT 20H )
Thèmes :

Éclairage

Né en 1870, Franz Lehar a 35 ans lorsqu'il écrit La Veuve joyeuse (Die lustige Witwe). Le librettiste Victor Léon en a tiré le livret d'une pièce d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy. La Veuve joyeuse est créée le 30 décembre de l'année 1905 au Theater an der Wien. Après une première plutôt bien accueillie, la location des places ne décolle guère. Mais dès la 41e représentation, La Veuve joyeuse affiche complet. Deux ans plus tard, l'ouvrage est toujours a l'affiche et fête sa 400e représentation, battant un record dans l'histoire du théâtre viennois. Le 3 mars 1906, soit deux mois après sa création, La Veuve joyeuse est représentée à Hambourg dans une production qui émigre à Berlin dès le 1er mai, où elle totalisera plus de 600 représentations de suite. Avant la fin de l'année, l'ouvrage conquiert Budapest et Kristiania (c'est-à-dire Oslo), puis Saint-Pétersbourg, dans des traductions hongroise, norvégienne et russe. En 1907, elle traverse les alpes pour triompher à Milan, et le 8 juin de cette même année, c'est le public londonien qui la découvre. The Merry Widow, sous-titrée «A New Musical Play» va recueillir un succès phénoménal : elle alignera 778 représentations jusqu'à sa dernière le 31 juillet 1909.

Entre-temps, le public new-yorkais a été contaminé par la même fièvre : représentée au New Amsterdam Theater de Broadway le 28 novembre 1907, The Merry Widow va ensuite partir à Chicago et en tournée à travers les Etats-Unis pour totaliser plus de 5000 représentations. Le producteur de la version anglaise l'envoie aussi dans les colonies de l'Empire Britannique, exportant la musique de Lehar en Afrique du Sud, sur l'île de Ceylan, en Inde, en Australie, jusqu'en Chine et au Japon. Le continent sud-américain n'est pas épargné puisque La Viuda alegre y est présentée dès 1907 à Manaus et Buenos Aires, où cinq théâtres différents la représentent dans autant de langues. Stockholm, Copenhague, Moscou... En mai 1909, l'éditeur peut annoncer fièrement que La Veuve joyeuse de Lehar a déjà été représentée 18'000 fois dans 455 villes de l'espace germanique, 135 cités britanniques et 154 villes américaines... La dernière métropole importante qui consacra le triomphe sans partage de La Veuve joyeuse, n'est autre que Paris. C'est le 28 avril 1909 que Die lustige Witwe devient La Veuve joyeuse au Théâtre Apollo, où elle est créée en présence de son compositeur. Elle va devenir un classique absolu du répertoire français, dont on fêtera la 1000e représentation le 16 janvier 1914 et dont on ne comptera plus les reprise: en 1931 à la Gaieté Lyrique, en 1942 au Théâtre Mogador dans une production luxueuse. Mogador va d'ailleurs devenir l'asile parisien de La Veuve joyeuse, puisque des reprises y ont lieu en 1951, en 1957 et en 1962. Pour cette dernière, on confie la mise en scène à Henri Varna et les décors à Walter Siegfried. La distribution est prestigieuse, avec notamment l'une des sopranos vedettes de l'Opéra-Comique à la beauté proverbiale, Geori Boué, dans le rôle de la veuve Missia Palmieri, aux côtés de Jacques Luccioni, fils du fameux ténor José Luccioni, dans le rôle de Danilo.

Alain Perroux

Transcription

(Musique)
Jean-Marie Proslier
La Veuve Joyeuse de Franz Lehar, voyons. Récapitulons les faits, excusez-moi. Baron Popoff, Ambassadeur de Marsovie, mon pays a de graves préoccupations financières et je vais user de toute ma finesse et de toute ma stupidité, de toute ma subtilité pour que le prince Danilo épouse les cinq cent millions de Madame Palmieri.
Jacqueline Valois
Baronne Popof, moi je ne m’intéresse pas aux cinq cent millions mais plutôt à l’amour que me porte le comte Camille de Coutançon.
Roger Darvic
Je suis très sensible au charme de l’Ambassadrice, mais les cinq cent millions de Missia Palmieri m’attirent tout de même.
Georges Pages
D’Estillac, attaché d’ambassade
Louino
Don Lerida Y Lerido, vice-consul.
Georges Pages
Tous deux soupirants très empressés de…
Louino
Et très intéressés…
Georges Pages
De Madame Missia Palmieri.
Louino
Et des cinq cent millions.
(Musique)
Jean-Marie Proslier
Reprise à Mogador de la célèbre opérette viennoise dans une mise en scène renouvelée d’Henri Varna.
(Musique)
Jean-Marie Proslier
Dites-moi Henri Varna, vous avez fait un effort de rajeunissement de l’opérette viennoise en même temps qu’un effort de mise en scène que nous avons pu apprécier au cours du tableau de chez Maxim’s, du tableau de la rue Royale.
Henri Varna
Oui, le décor et les costumes sont dus au grand décorateur Siegfried, mon précieux collaborateur. Vous avez été content, Siegfried, de cette réalisation ?
Walter Siegfried
Très heureux cher Monsieur Varna, et je vous remercie.
Jean-Marie Proslier
Comment se fait-il que le public aime toujours autant l’opérette viennoise ?
Henri Varna
Ben, parce que l’opérette viennoise sait parler au cœur des latins que nous sommes.
Jean-Marie Proslier
Il faut dire que vous avez mis tous les atouts dans votre jeu puisque vous avez engagé deux chanteurs d’opéra, Geori Boué et Jacques Luccioni, pour interpréter les rôles de Missia et Prince Danilo.
Henri Varna
J’ai essayé de faire de mon mieux.
(Musique)