Inauguration de deux unités de recherche expérimentales de l'INSERM
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Résumé
Deux nouvelles unités de recherche de l'INSERM viennent d'être inaugurées à Nancy-Brabois : l'unité de recherche de cancérologie expérimentale et radiobiologie, ainsi que de l'unité de recherche de physio-pathologie respiratoire dirigée par le professeur Sadoul.
Constant Burg, directeur général de l'INSERM, en détaille les spécificités, et rappelle ce qu'est l'INSERM.
Date de publication du document :
Février 2022
Date de diffusion :
09 oct. 1970
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Contexte historique
ParMaîtresse de conférences en Sciences de l'information et de la communication, Crem, Université de Strasbourg
Ce sujet de journal télévisé, diffusé le 9 octobre 1970, retrace l’inauguration de deux entités de recherche de L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans les tout nouveaux bâtiments du CHU Nancy-Brabois (Centre hospitalier universitaire), dont la construction a commencé en 1968 pour s’achever en 1973. Le reportage s’ouvre sur une vue de la plaque identifiant deux laboratoires emblématiques de l’INSERM – l’Unité de Recherche Physiopathologie respiratoire U14 et l’unité de Cancérologie Expérimentale et Radiobiologie L95 – marquant ainsi le prestige et la modernité des lieux.
Personnalité centrale interviewée par le journaliste, le Professeur Constant Burg (1924-1998) est natif d’Aumetz, à proximité du Luxembourg. Il a fait partie de la résistance durant la Seconde Guerre mondiale, rejoignant le maquis de Haute-Savoie, avant de s’engager dans l’armée française à la Libération. Il participa à la libération de Strasbourg, ville dans laquelle il reprendra ses études de médecine. Il obtiendra sa thèse en 1949 et rejoindra le laboratoire de physique médicale de Nancy où il crée une antenne de l’INSERM. Il devient alors une des grandes figures française de la Cancérologie.
C’est en tant que Directeur général de l’INSERM qu’il est interviewé dans cette vidéo. Il faut souligner que, malgré son mandat parisien, Constant Burg a gardé ses attaches en Lorraine, notamment en suivant de près l’évolution du CHU de Nancy- Brabois.
Il n’est donc pas étonnant que son discours, au micro du journaliste André Granado, insiste sur l’importance de la recherche médicale et sur le rôle capital de l’institution qu’il dirige (l’INSERM) et plus précisément des deux unités de recherche lorraines inaugurées en octobre 1970. Son discours plaide pour l’internationalisation de la recherche. C’est d’ailleurs en ce sens, qu’il développera une vocation nouvelle à l’INSERM dont la présidence se limitait, jusqu’alors à un cadre national. De fait, l’Unité de Recherche Physiopathologie respiratoire U14, dirigée par le professeur Paul Sadoul, dispose, au moment du reportage, d’une forte renommée mondiale qu’il explique par l’intrication de la recherche à ses applications concrètes sur la santé. Selon Constant Burg, la toute jeune unité de Cancérologie Expérimentale et Radiobiologie, qu’il dirigera de 1979 à 1983, est appelée à évoluer vers une reconnaissance internationale. Le rapprochement de la recherche médicale et des sciences biologiques de pointe constitue d’ailleurs, avec le développement de la recherche médicale à l’international et l’émergence des équipes en province, le point de départ d’une profonde mutation de l’INSERM dont il est l’un des instigateurs.
La vidéo représente un concentré de ces différents éléments. Tout d’abord, les images du rassemblement de nombreux chercheurs et élus en début de reportage montre l’importance accordée à l’inauguration. Ensuite Constant Burg s’exprime sur la nécessité de renforcer l’INSERM, qui est encore une structure récente, créée en 1964 en succédant à l’Institut National d’Hygiène. Il évoque le futur plan gouvernemental de développement de la structure (VIe plan) qui devait, par des moyens financiers, matériels et humains accrus, permettre à la recherche française de se hisser au niveau des équipes anglo-saxonnes. Les deux unités inaugurées à Brabois s’inscrivent dans ce mouvement. De fait, les images de ce sujet de journal télévisé insistent sur l’appareillage de pointe du laboratoire : l’interview est entrecoupée de plans sur les diverses machines et sur les animaux de laboratoire destinés à l’expérimentation. Un long plan sur une signalétique lumineuse indiquant Ne pas stationner rayons X
évoque la technicité et la sécurité des recherches menées. L’angle choisi lors du montage des images est celui de la modernité, de la scientificité et de la compétitivité de la recherche française sur le plan international, ce qui correspond aux attentes politiques qui concernent l’INSERM.
On notera l’attachement de Constant Burg à la Lorraine, qu’il manifeste, notamment lorsqu’il regrette que sur les 94 laboratoires français de l’INSERM, seuls deux se situent à Nancy.
Le natif d’Aumetz a marqué de son empreinte l’identité de l’INSERM et la recherche médicale à Nancy-Brabois. Son souvenir reste présent dans la communauté scientifique puisqu’un des bâtiments de l’Institut Curie, rue Lhomond à Paris, a été baptisé à son nom après sa disparition en 1998.
Bibliographie
- Jean-François Picard et Suzy Mouchet, La métamorphose de la médecine, Paris, PUF, 2009.
- Le Républicain Lorrain, « Constant Burg, ou le brillant parcours d’un enfant du pays », 15 août 2018, [en ligne], https://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-thionville-hayange/2018/08/14/constant-burg-ou-le-brillant-parcours-d-un-enfant-du-pays, page consultée le 2 septembre 2021.
- Inserm, De l'INH à l'Inserm, les années 1970, [en ligne], https://histoire.inserm.fr/de-l-inh-a-l-inserm/l-inserm-de-1964-a-nos-jours/les-annees-1970, page consultée le 2 septembre 2021.
Transcription
(Cliquez sur le texte pour positionner la vidéo)
(Silence)
Constant Burg
La première, l'unité de recherche de cancérologie expérimentale abrite une jeune équipe, qui n’a pas dix ans d’âge, mais qui commence à être reconnue sur le plan international et le dernier congrès sur le cancer à Houston l’a montré.L’autre, l'équipe de recherche de physiopathologie respiratoire est beaucoup plus importante.Beaucoup plus ancienne également, puisqu’elle a commencé ses travaux il y a une vingtaine d’années.Elle est dirigée par le Professeur Sadoul et elle a un rayonnement à l’étranger qui est très grand,puisqu’au cours de ces quinze années, cette équipe a eu en son sein, on peut dire, 80 à 90 chercheurs étrangers et, quand je circule dans le monde, que ce soit au Japon, en Tchécoslovaquie, en Angleterre ou en Allemagne, le nom de Sadoul et le nom de cette équipe est très bien connu.Elle a de plus un caractère un peu particulier, qui la sépare de l’autre équipe dont je vous ai parlé tout à l’heure, à savoir que ses applications touchent plus directement l’homme et certaines des recherches qui ont été menées par l’équipe en question, il y a une dizaine d’années, ont abouti d’ores et déjà à des techniques que l’on utilise actuellement tous les jours sur nos malades, et pas seulement ici à Nancy, mais dans le monde entier.
André Granado
Qu’est-ce exactement que l’INSERM ?
Constant Burg
Et bien, l’INSERM, c’est une chose importante.C’est un organisme tout jeune, il a à peine dix ans, mais qui a deux missions fondamentales, qu’il essaie de remplir de son mieux.Tout d’abord, c’est l’organisme d’information du Ministre pour tous les nouveaux problèmes qui se posent et, dans le domaine de la santé, il faut bien dire qu’il ne se pose que des problèmes nouveaux.Par ailleurs, c’est un organisme de recherche médicale et nous avons plus de 94 laboratoires de ce type, dispersés dans toute la France, et malheureusement deux seulement à Nancy.
André Granado
Est-ce que l’INSERM répond aux besoins de la recherche médicale en France ?
Constant Burg
Certainement pas.Certainement pas.L’INSERM actuellement représente, si vous voulez, une part importante, sinon la plus importante, de la recherche médicale.Mais, il est certain que le volume actuel de la recherche médicale est insuffisant par rapport aux besoins du pays.Mais, je crois que ceci n’est pas dramatique.Le plan qui est en cours d’élaboration a prévu, pour les sciences de la vie, un taux d’expansion remarquablement élevé, qui doit être de l’ordre de 15 pour cent environ et même davantage, et si ceci peut être respecté, je considère qu’à l’horizon 1975, 1976, la recherche médicale en France se portera bien.
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Date de la vidéo: 27 mars 1977
Durée de la vidéo: 03M 46S