Last-minute preparations before the opening of the 1988 festival

11 mai 1988
04m 25s
Ref. 00245

Information

Summary :

Before the opening of the 41st Cannes Festival, report on the last-minute preparations and presentation of the opening film: "The Big Blue" by Luc Besson.

Broadcast date :
11 mai 1988
Source :
A2 (Collection: MIDI 2 )

Transcription

William Leymergie
Plutôt bien, c'est le cinéma. Figurez-vous que le festival de Cannes a 41 ans, lui aussi, et il ouvre ses portes ce soir avec la projection (quand je dis " lui aussi ", c'est parce que c'est moi) hors compétition du film du Français Jean-Luc Besson, " Le Grand bleu ". Besson, c'est l'auteur entre autres de " Subway ".
Patricia Charnelet
Autre caractéristique de ce nouveau festival : la présence des jeunes artistes. Dix espoirs du cinéma participeront à la cérémonie d'ouverture qui sera présidée par Sandrine Bonnaire. Et puis jusqu'au 23 mai, les festivaliers verront près de 80 films, dont 19 en compétition officielle, et voici tout ce qu'on peut vous montrer et dire sur les préparatifs grâce au reportage de Pascale Deschamps.
Michel Pascal
Eh bien oui, William, tout est presque prêt à quelques heures du coup d'envoi : le tapis rouge est déjà déroulé sur les marches du palais. Mais un petit peu partout (dans les hôtels, sur la Croisette), on est en train de clouer, de coller et d'afficher pour qu'il ne manque rien ce soir à 19 heures quand les invités du gala se presseront sur les marches du palais. Alors, je propose de suivre tout de suite Pascale Deschamps dans les rues de Cannes pour voir à quoi ressemblent les ultimes préparatifs d'un festival.
Pascale Deschamps
Dernier coup d'oeil sur l'une des copies du " Grand bleu ", le film d'ouverture. Toute la nuit, les monteurs du festival ont passé chaque image à la loupe, traquant la poussière rebelle. Chaque film est ainsi bichonné comme une star avant une première. La projection de ce soir devra être parfaite.
Loic Ledez
La nuit, vous avez la répétition des deux films qui passent le lendemain en compétition. Alors, on voit tout les problèmes qu'il peut avoir au niveau de l'image, le son. Quelques fois... La grande majorité des films disposent de plusieurs copies. Alors quelquefois, nous faisons le choix, ou les réalisateurs font le choix de la meilleure copie.
Pascale Deschamps
Dernier coup d'aspirateur dans la suite du président du jury, Ettore Scola. Nous sommes au Carlton, l'hôtel le plus prestigieux de la Croisette. Prix de la nuit : 7 227 francs. La première bouteille de champagne est offerte. Les plus grandes stars y sont descendues. Le maître d'hôtel se souvient de son premier festival. C'était en 1956.
Lucien Kayadjanian
C'était l'arrivée de Gina Lollobrigida. Ah, je vous assure que je n'ai jamais vu quelqu'un de (comment dirais-je ?)... divine. C'était ... Elle était tellement belle pour moi. Je l'admirais tellement que j'étais étonné par sa beauté et sa gentillesse, voilà.
Pascale Deschamps
Et dans l'ensemble, vous en avez gardé des bons souvenirs de ces périodes du festival ?
Lucien Kayadjanian
Alors non seulement, j'en ai gardé un bon souvenir mais j'espère que ça continuera, hein.
Pascale Deschamps
Ce soir, ils seront plus de 2 000, smokings et robes de soirée au gala d'ouverture. Dans l'auditorium Lumière, dédié à Louis, président d'honneur du premier festival de Cannes. Il devait s'ouvrir le 10 septembre 1939.
William Leymergie
On vous a laissé la bouche ouverte, il y a quelques instants. Alors, parlons du " Grand bleu " maintenant Michel. Vous l'avez vu ce film ?
Michel Pascal
Eh bien, oui. Je peux enfin vous en dire plus sur le mystère le plus savamment entretenu en termes de lancement publicitaire. Si ce n'est pas le grand bleu dans le ciel de Cannes comme vous pouvez en juger, et bien, le " Grand bleu " est là et bien là sur l'écran du palais. Alors, que nous raconte le film de Luc Besson ? Eh bien, la rivalité amicale de deux jeunes garçons qui passent leur jeunesse à plonger dans les eaux de la Méditerranée, et qui se retrouvent 20 ans plus tard, pour se défier pour le titre de champion du monde de plongée libre. Alors le mot qui pourrait peut-être le mieux caractériser le film de Luc Besson, eh bien, c'est l'ivresse. L'ivresse des images qui nous entraînent de 500 mètres de profondeur à 4 000 mètres d'altitude. L'ivresse de la caméra qui bouge sans arrêt : on va de New York à Taormina, de la cordillère des Andes à la Côte d'Azur. Mais, le " Le Grand bleu " est aussi un film plein d'humour, un film tendre et sensible, un film sur l'amitié et sur la passion d'un homme pour les dauphins. Alors, vous ne verrez aucune image de ce film à la télévision. C'est le choix de Luc Besson. Vous verrez simplement ces photos qui apparaissent au moment où je vous parle et qui sont tirées du livre de Jacques Mayol, " L'Homme dauphin ", qui a inspiré le scénario. Alors, au moment où je vous parle William, Luc Besson est en train de donner sa conférence de presse. On saura donc tout à l'heure s'il a gagné son pari. Mais, en tous les cas, on peut dire qu'il s'est offert un très beau rêve d'enfant en nous racontant ses propres souvenirs de jeunesse (ses souvenirs de plongeur) et ça m'étonnerait que ce soir le film ne soit pas applaudi au cours de la projection de gala, où le film est présenté, vous le savez, en ouverture et hors compétition.
William Leymergie
Merci Michel.