Festival de Cannes - Jacques Tati et la fête

Je suis content. J'ai été invité. Je suis gêné d'avoir été invité et puis, de sentir qu'il y a beaucoup de cinéastes qui avaient fait de très bons films, cette année, et qui ne sont pas invités. Alors, on se sent un peu gêné parce qu'on se dit que ce n'est peut-être pas très poli.

André Halimi

Jacques Tati, vous avez dit : " Mon film "Parade" est un exemple, je l'ai fait avec très peu d'argent ".

Jacques Tati

Le spectateur n'a pas besoin de savoir comment un pâtissier fait sa tarte et puis s'il a réussi son feuilleté. Alors, c'est le producteur qui peut s'inquiéter si ça a coûté cher, et qui peut être ravi si ça a été très bon marché et qu'il a gagné beaucoup d'argent avec le film. Mais enfin, le spectateur, lui, il a droit de dire que c'est un mauvais film, il a le droit de ne pas entrer dans une salle, et il a le droit de quitter la salle avant la fin du film.

(Musique)

Jacques Tati

Bon, j'apporte quoi ? Un spectacle. Est-ce qu'on n'a pas le droit, aujourd'hui, d'essayer de défendre le cirque, d'apporter des choses simples, des joies populaires, d'obliger automatiquement de chapeauter sur chaque image et de chapeauter avec des gens qui, en fait, n'arrêtent pas de tirer avec des mitraillettes ?

(Musique)

Jacques Tati

Rappelez-vous qu'en 1900, on jouait au tennis avec une technique très différente. Regardez, voici un revers de mon grand-père, un coup droit de ma grand-mère. 1900.

(Musique)