La chasse à la palombe
Notice
Depuis une palombière, un chasseur présente les différentes étapes de la chasse traditionnelle landaise à la palombe qui consiste, en manœuvrant différents appeaux, à attirer au sol les oiseaux de passage, pour ensuite les capturer vivants dans un filet.
Éclairage
La palombe, ou pigeon ramier, migre du nord de l'Europe vers l'Afrique, et fait des haltes au mois d'octobre pour se reposer et se nourrir dans les Landes de Gascogne.
Traditionnellement rencontrée dans les Landes [1], la palombière au filet est une structure au sol complexe, dissimulée en pleine forêt. Aux abords, des panneaux articulés signalent "attendez" ou "avancez", car les opérations de séduction sont longues et délicates, et le moindre bruit ou mouvement peut déranger. Pour voir sans être vu, une tour et une cabane camouflées.
La tactique consiste à attirer grâce à des appelants (appeaux) les vols de passage pour les faire poser dans les arbres, rejoindre progressivement le sol, pour enfin capturer au filet les oiseaux vivants. Le rôle des appeaux est de simuler des palombes en train de se poser ou de se nourrir.
Tout le travail repose sur un système de commandes par fil des appeaux aux yeux masqués par un casque (ils doivent rester calmes), attachés par les pattes sur des systèmes de leviers ou bascules, hissés par des filins et des poulies à l'altitude souhaitée. Il en existe plusieurs types selon l'activité à simuler : horizontal (raquette, palette ou balancier) ; vertical (pompe ); basculant (glaneur" ou papillon). Le guetteur actionne brièvement les fils, ce qui déséquilibre les appeaux et les incite à voleter, imitant l'oiseau qui se pose dans les arbres ou se nourrit. Le nombre des appelants varie suivant les palombières.
Ensuite, la "palombe de cabane", casquée, à l'intérieur de la cabane de sol, a pour mission de guider les oiseaux au sol en battant des ailes, telle une palombe qui "glande" sur un chêne.
Et pour les inviter à finalement rejoindre l'aire plane aménagée au sol où s'abattra le filet aux mailles souples (40 ou 55 m/m), sont lâchés des oiseaux aux ailes attachées, les "piocs" (poulets en gascon) dont le rôle est de picorer. Au moment choisi, le filet est abattu ; il emprisonne les palombes sans les blesser.
Dans cette forme de chasse, on prend les oiseaux vivants : c'est ainsi que certains d'entre eux deviennent des appelants pour les années suivantes. Si les palombes ne sont pas tentées par l'appât, elles repartent. Une éthique sous-tend cette pratique : l'oiseau garde toutes ses chances de repartir, on n'utilise pas "d'arme lourde" comme le fusil ; aucun oiseau n'est blessé ni perdu.
Les chasses dites "traditionnelles" sont des méthodes de capture ne nécessitant pas le fusil mais des engins qui sont décrits dans chacun des arrêtés ministériels qui précisent les conditions de capture. Un arrêté ministériel du 30 décembre 1988 en fixe le cadre général. Un autre arrêté du 3 août 2009 précise les règles de bonne conduite à tenir dans cette chasse aux filets horizontaux appelés pantes. Les tenants de cette tradition préconisent que soit interdite la vente du gibier.
[1] En 2006, on compte 2 987 palombières traditionnelles avec filets, recensées dans 256 communes sur 331 (source Fédération des chasseurs des Landes).