La pêche au filet des vandoises dans l'Adour

19 février 1968
03m 50s
Réf. 00272

Notice

Résumé :

Tous les cinquante ans, les vandoises venues frayer dans l'Adour sont capturées pour repeupler les gaves et les rivières voisines. Exemple de cette pêche particulière, à Tartas, en 1968.

Date de diffusion :
19 février 1968

Éclairage

La vandoise commune (Leuciscus leuciscus), autochtone en France où elle vit une quinzaine d'années, se rencontre essentiellement dans les cours d'eau rapides à fond sablonneux ou graveleux. C'est un poisson grégaire qui nage près de la surface et se nourrit de larves, d'insectes, d'invertébrés et de végétaux. Dans l'Adour, on trouve plusieurs espèces : la vandoise rostrée qu'on appelle "Nas-pountchut" (nez pointu) ou "siège" ; l'aubour (dard), appelé localement coursille ou chavasso, qui aime bien l'eau oxygénée et fréquente les mêmes endroits que la truite. Sa taille varie de 15 à 30 cm pour un poids moyen de 80 à 150 g, atteignant exceptionnellement 1 kg.

La reproduction a lieu de mars à mai parmi les pierres et la végétation. Elle migre vers l'amont et dévale durant l'été. Les mâles sont alors ornés de petits tubercules nuptiaux sur tout le corps. Les œufs (15 000 à 30 000 par femelle) adhèrent au substrat.

L'envasement des frayères et la pollution entraînent sa régression, voire tendent à la faire disparaître. Aussi une politique de repeuplement est entreprise dans les Landes, pour alimenter l'Adour en amont (Saint-Sever) et la Midouze (Mont-de-Marsan).

Le poisson (300 à 350 kg) est capturé vivant à Tartas en période de frai (mâles et femelles).Cette opération, grâce à une autorisation ministérielle exceptionnelle, est conduite tous les 50 ans environ sous le contrôle des pouvoirs publics (préfecture, Eaux & Forêts, gendarmerie) et sous l'égide de la Fédération de pêche, dans le cadre d'un accord entre associations et sociétés de pêche.

Hubert Cahuzac

Transcription

(Bruit)
Journaliste
Sur les bords de l’Adour, à Tartas, ici, nous allons assister à une pêche exceptionnelle. Il s’agit en réalité d’une reprise de vandoise, poisson que l’on appelle dans les Landes aubour et en Gironde assège. Ces poissons qui descendent les gaves et les lacs viennent frayer toujours à Tartas. Et comme ils ne peuvent plus ensuite remonter, les sociétés de pêche se mettent d’accord pour les repêcher au filet et c’est ce qu’on appelle en termes officiels un transfert de population. Cette pêche a attiré bien sûr de nombreux curieux, parfois même des touristes, et avec eux, nous avons écouté les explications.
Intervenant 1
D’accord mais c’est pas pour la société.
Intervenant 2
La société qui [incompris] fera le règlement qu'elle voudra. Elle ne fera pas payer ses ventes 100 francs, elle préfèrera payer 1 000 francs si elle veut. C'est la société [incompris] qui est libre de faire ce qu'elle veut, monsieur Dupont n’a rien avoir [incompris] droit de pêche, vous l'exploitez comme vous l'entendez.
Intervenant 1
Il y a une convention qui a été signée.
Intervenant 2
De quoi ?
Intervenant 1
Il y a une convention qui est signée entre monsieur Dupont et la société de pêche Saint-Sever.
(Bruit)
Journaliste
Qu’est-ce qu’ils font ces gens monsieur ?
Intervenant 3
Et bien, ils sont en train de pêcher l’aubour.
Journaliste
Le ?
Intervenant 3
L’aubour, c’est un poisson qui s’appelle en français la vandoise, qu’on appelle l’aubour ici dans les Landes et qui s’appelle l’assège en Gironde. Donc, c’est une reprise exceptionnelle des poissons, qui sont en train de frayer, pour livrer à des sociétés de pêche voisines où il ne peut pas remonter ce poisson justement pour des…
Journaliste
Pour repeupler ?
Intervenant 3
Oui, pour repeupler uniquement. C’est un poisson qui fraye. Alors, on le prend en plein d'œufs. La femelle pleine d’œufs et puis le mâle plein de laitance où ils viennent frayer ici. Et on les remonte chez les voisins, chez les sociétés de pêche amies de façon à ce que l’on puisse en profiter. Alors là, nous avons évidemment tous les officiels, les gardes fédéraux, le Président de la fédération, le président de la Fédération de pêche de Tartas, la gendarmerie qui est représentée, les ingénieurs des Eaux et Forêts, c’est par eux que j’aurais dû commencer d’ailleurs. Et vraiment, c’est exceptionnel et c’est rare qu’on voit cela. Il faut une autorisation ministérielle, l’autorisation du Préfet et c'est pas si rare de voir cela actuellement.
Journaliste
Oui d’accord. Et on les pêche comment ?
Intervenant 3
On ne peut les prendre qu’au filet ces poissons-là. Si on les prenait à la ligne, on pourrait pas ce serait trop long d’abord puis, ils ne mordent pas. Et puis, ensuite, on les prend vivant, non blessés, pour qu’ils puissent se reproduire justement après que…
Journaliste
Dites donc, il est bon à manger ce poisson ?
Intervenant 3
Vous savez, on fait cette pêche pas forcément pour le manger, comme j'ai dit tout à l’heure, cette pêche est faite uniquement pour repeupler l’Adour et la Midouze, mais les cuisinières n’en font pas fi.
(Bruit)
Journaliste
Vous savez tout maintenant sur les vandoises et sur cette pêche qui, je le répète, n’a lieu que tous les 50 ans environ. Ajoutant que 300 à 350 kg de poissons ont été ainsi transférés dans les rivières, vers Mont-de-Marsan et Saint-Sever et grâce à l’enttente des sociétés de pêche, les pêcheurs sont assurés dorénavant de faire de belles prises.
(Bruit)