Le Beffroi de Lille réouvert
15 août 2006
03m 14s
Réf. 00061
Notice
Résumé :
Après cinq années de rénovation, le beffroi de L'Hôtel de Ville de Lille vient de rouvrir ses portes. Historique, sur des images d'archives, de ce monument Art déco, en béton armé, conçu par l'architecte Emile Dubuisson. Ce fut à l'époque le plus haut bâtiment non métallique du monde. Visite en compagnie du guide et de quelques touristes.
Type de média :
Date de diffusion :
15 août 2006
Personnalité(s) :
Lieux :
Éclairage
Les beffrois, tours de gué des hôtels de ville dans les pays du nord, sont depuis le Moyen Âge, le symbole des libertés communales. Ils dominent le paysage urbain au même titre que les donjons pour le pouvoir central ou les flèches d’églises pour le pouvoir religieux. La profusion de ces édifices dans le semi urbain serré de la Belgique et du nord de la France en fait un élément identitaire incontournable. Pour cette raison, l’Unesco a reconnu comme patrimoine mondial 32 beffrois de Flandre et Wallonie dès 1999 auxquels s’ajoutent 23 beffrois du Nord-Pas-de-Calais et Picardie en 2005. Le beffroi de l’Hôtel de Ville de Lille fait bien entendu partie de la liste en compagnie de ceux d'Armentières, Comines et Loos dans la Métropole [1].
A l’occasion de la réouverture du beffroi de Lille au public après cinq années de travaux de rénovation, le reportage nous en propose une lecture historique et architecturale. Avec ses 104 mètres de hauteur, il culmine en tête des beffrois et fait partie du vaste ensemble du nouvel Hôtel de Ville conçu dans le style Art Déco entre 1923 et 1931 par l'architecte Emile Dubuisson, dans le quartier Saint-Sauveur à Lille. Christophe Dumont, architecte de la ville de Lille, nous rappelle les caractéristiques de la construction : c’est à l’époque le plus haut bâtiment non métallique du monde ! L’architecte utilise le béton armé qui sert d’armature comme de décor selon qu’il reste apparent ou recouvert de briques et de céramiques. Emblème de la modernité puisant ses racines dans la tradition flamande, le beffroi veut symboliser le renouveau de cette partie du Vieux Lille, le quartier Saint-Sauveur, en but à un délabrement et une paupérisation avancés depuis le XIXe siècle. Alors que l’Hôtel de ville sis dans le Palais Rihour disparaît sous les flammes en 1916, il est décidé de le reconstruire plus à l’est de la ville, selon les directives du Plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension, PAEE de 1922, conçu par le même Emile Dubuisson et qui préconise la destruction et rénovation de tout le quartier. Il faudra attendre les années 60 pour la réalisation de ce programme radical tel qu’il nous apparaît du haut du beffroi aujourd’hui.
Car on peut de nouveau visiter le beffroi et bénéficier de la vue panoramique depuis le sommet sur la métropole mais aussi, par temps clair, sur les Monts de Flandres au nord ou sur les terrils du Bassin minier puis les collines d’Artois au sud.
Mais pourquoi cette complainte de Line Renaud ? Pour nous rappeler que le beffroi a accueilli la première télévision régionale de France, "Télé-Lille" dans les années 50.
[1] Voir la liste des beffrois dans la plateforme collaborative de l'association Beffrois du Patrimoine mondial
A l’occasion de la réouverture du beffroi de Lille au public après cinq années de travaux de rénovation, le reportage nous en propose une lecture historique et architecturale. Avec ses 104 mètres de hauteur, il culmine en tête des beffrois et fait partie du vaste ensemble du nouvel Hôtel de Ville conçu dans le style Art Déco entre 1923 et 1931 par l'architecte Emile Dubuisson, dans le quartier Saint-Sauveur à Lille. Christophe Dumont, architecte de la ville de Lille, nous rappelle les caractéristiques de la construction : c’est à l’époque le plus haut bâtiment non métallique du monde ! L’architecte utilise le béton armé qui sert d’armature comme de décor selon qu’il reste apparent ou recouvert de briques et de céramiques. Emblème de la modernité puisant ses racines dans la tradition flamande, le beffroi veut symboliser le renouveau de cette partie du Vieux Lille, le quartier Saint-Sauveur, en but à un délabrement et une paupérisation avancés depuis le XIXe siècle. Alors que l’Hôtel de ville sis dans le Palais Rihour disparaît sous les flammes en 1916, il est décidé de le reconstruire plus à l’est de la ville, selon les directives du Plan d’Aménagement, d’Embellissement et d’Extension, PAEE de 1922, conçu par le même Emile Dubuisson et qui préconise la destruction et rénovation de tout le quartier. Il faudra attendre les années 60 pour la réalisation de ce programme radical tel qu’il nous apparaît du haut du beffroi aujourd’hui.
Car on peut de nouveau visiter le beffroi et bénéficier de la vue panoramique depuis le sommet sur la métropole mais aussi, par temps clair, sur les Monts de Flandres au nord ou sur les terrils du Bassin minier puis les collines d’Artois au sud.
Mais pourquoi cette complainte de Line Renaud ? Pour nous rappeler que le beffroi a accueilli la première télévision régionale de France, "Télé-Lille" dans les années 50.
[1] Voir la liste des beffrois dans la plateforme collaborative de l'association Beffrois du Patrimoine mondial
Dominique Mons
Transcription
Olivier Galzi
Cela faisait 5 ans qu’ils l’attendaient, les lillois peuvent à nouveau visiter le fameux Beffroi de l’hôtel de ville. Il avait été fermé pour rénovation, un monument art déco qui culmine à plus de 100 mètres, faisant la mairie de Lille la plus haute de France, Frédéric Vion, Dominique Masse.Frédéric Vion
C’est un bâtiment qui semble indestructible mais dont l’histoire, elle, ne tient pas debout une seule seconde. Il a l’air d’être en brique alors qu’il est en fait en béton, il est majestueux alors qu’il est construit sur des ruines, et il ressuscite la tradition séculaire des beffrois alors qu’il n’a même pas 80 ans. Bref, c’est un peu compliqué, résumons-nous donc.(musique)
Frédéric Vion
Nous sommes au tout début des années 20, la ville de Lille se relève tout doucement des bombardements de la Première Guerre et se trouve provisoirement privée d’hôtel de ville. Or, dans le misérable quartier Saint-Sauveur, les maisons sont insalubres et doivent être rasées, l’occasion fait le beffroi, c’est là qu’il est décidé de le construire. Les travaux dureront de 1923 jusqu’en 1931, mais le résultat en valait la peine, le beffroi est à l’époque le plus haut bâtiment non métallique du monde. Un beffroi qui consacre le triomphe du béton armé, dont l’architecte, Émile Dubuisson, voulait prouver qu’il pouvait être, lui aussi, un matériau noble et esthétique.Christophe Dumont
Ce qui a fait que pour beaucoup le béton c’est moche, au départ, on utilisait ça pour l’industrie. Et on se rend compte que pour tout ce qui est habitation, voire une maison communale comme l’hôtel de ville, ça permet une architecture différente que celle de la taille de pierre. Après, tout dépend de la façon dont c’est utilisé mais c’est un matériau aussi noble que la pierre.Frédéric Vion
Après 5 ans de fermeture pour rénovation, le beffroi peut à nouveau être visité. À condition, bien sûr, d’avoir le mollet rebondi puisqu’il faut tout même gravir une centaine de marches avant d’atteindre l’ascenseur. Un ascenseur à la cage suspendu dans le vide depuis 74 ans et qui traverse avec lenteur les différents cubes de bétons qui constituent les paliers de la tour.(bruit)
Cécile Leman
Bon allez, on y va !Frédéric Vion
Plusieurs minutes plus tard, c’est enfin le sommet et le plus haut point d’observation existant sur la région lilloise.Cécile Leman
Bon, vous êtes à peu près à 76 mètres au-dessus du sol, ce n’est pas mal hein ! Et je vous rappelle que c’est le plus haut bâtiment à l’époque où il est construit en béton, et que c’est encore actuellement la plus haute, le plus haut bâtiment municipal de France, hein !Jean-Charles Wantiez
Je découvre l’étendue de Lille, j’ignorais tous ces points d’histoire et de politique. Et donc c’est très intéressant, très enrichissant !Pascale Bertrand
Et c’est magnifique quoi, c’est génial, c’est impressionnant, c’est, c’est magnifique !Frédéric Vion
En redescendant les escaliers, les visiteurs traversent enfin ce qui fût autrefois les installations de la télévision lilloise. Car à partir de 1950, le beffroi abrita régie et émetteur, les premiers en province, qui permirent aux nordistes de suivre la carrière de certains enfants de la région.(musique)
Frédéric Vion
De nos jours, le beffroi n’abrite plus la télévision et ne sert plus à rien, c’est juste un symbole, celui d’une région où les beffrois sont les uniques montagnes.(musique)