Felicia Ballanger
20 septembre 2000
01m 42s
Réf. 00305
Notice
Résumé :
Félicia Ballanger vient de remporter deux médailles d'or en cyclisme sur piste aux Jeux Olympiques de Sydney, sur le 500 m et en vitesse. Elle est interviewée en direct.
Type de média :
Date de diffusion :
20 septembre 2000
Personnalité(s) :
Thèmes :
Éclairage
Après avoir obtenu la médaille d'or aux Mondiaux de Bogota en 1995, Félicia Ballanger atteint enfin son but l'année suivante en devenant pour la première fois championne olympique de vitesse sur piste aux Jeux Olympiques d'Atlanta. Quatre ans plus tard, aux JO de Séoul, elle achève en beauté sa brillante carrière en récoltant deux nouvelles médailles d'or, en vitesse et sur le 500 m.
A quoi tient la carrière d'une championne ? Hésitant longtemps entre le handball - qu'elle pratiqua avec un certain talent au club de Saint-André-d'Ornay, un quartier de La Roche-sur-Yon - et le cyclisme, Félicia Ballanger opta finalement pour cette dernière discipline. Pour le plus grand plaisir de sa mère Sylviane qui prénomma sa fille Félicia et son fils Frédéric, en hommage aux deux grands champions cyclistes qu'étaient l'Italien Félice Gimondi (vainqueur du Tour de France 1965) et l'Espagnol Federico Bahamontes (victorieux de la même épreuve en 1959), dont elle était une grande admiratrice.
Des qualités physiques hors normes
Sous des dehors timides, la native de La Roche-sur-Yon, où elle vit le jour le 12 juin 1971, cache dès son plus jeune âge une incroyable détermination. Après avoir passé l’hiver à jouer au handball avec son équipe, elle dispute, l’été, des séances acharnées sur la vieille piste du vélodrome yonnais - pas encore rénové - où les garçons qu’elle affronte sont loin d’avoir le dernier mot. Vexés, ses partenaires du VC Yonnais finissent par ne plus vouloir s’entraîner avec elle. Du coup, la demoiselle s’exile en Loire-Atlantique, au club de Saint-Sébastien, où elle se sent tout de suite très à l’aise.
Un départ démontrant, à 15 ans, une force de caractère qui fait déjà l’admiration de Jacques Phelippeau, l’actuel président du comité de Vendée de cyclisme. Lequel n’hésite pas à prédire alors : « Un jour, elle sera championne du monde ».
Mais si ses qualités physiques vont lui permettre, à 22 ans, de se rétablir plus facilement après deux graves blessures à la cuisse et à la clavicule, ses qualités morales l’empêchent encore de tirer le meilleur parti d’un potentiel exceptionnel reconnu par tous les spécialistes.
Une rencontre décisive
Jeune universitaire, Gilbert Avanzini prépare à cette époque une thèse sur l’agressivité dans le sport lorsqu’il rencontre Félicia Ballanger. Habituée aux places d’honneur dans les grandes compétitions, la Vendéenne tarde alors à confirmer son immense talent à un plus haut niveau. « Gilbert Avanzini m’a fait parler de mes adversaires et m’a appris à les battre, raconte-t-elle. En fait, je faisais un blocage sur certaines d’entre elles. Trop d’admiration, de respect sans doute. » En quelques mois, la Vendéenne retrouve la confiance et en 1995 obtient le fruit de ses efforts, à Bogota, en s’adjugeant les titres de championne du monde en vitesse et sur 500 m. Dès lors, plus rien ne sera comme avant pour la championne vendéenne. En pleurs quatre ans plus tôt au pied du podium des Jeux Olympiques de Barcelone, Félicia Ballanger n’a désormais, à l’occasion de ceux d'Atlanta, qu’un seul objectif : conquérir le titre olympique de vitesse dont elle ne cesse de rêver. Dernière adversaire en piste, l’Australienne Michelle Ferris subira comme les autres la supériorité de la Vendéenne qui devient, pour la première fois championne olympique.
La fin d’une carrière exemplaire
Quatre ans plus tard, Félicia Ballanger n’a pas encore 30 ans mais c’est décidé : Les Jeux Olympiques de Sydney seront son ultime compétition. Dernier défi pour la jeune femme, cette épreuve à l’autre bout du monde marque également l’ultime rendez-vous entre Félicia Ballanger et Michèle Ferris, son éternelle rivale qui, sur ses terres, entend bien vaincre le signe indien. Mais pas plus que les années précédentes, la sprinteuse australienne, déjà battue quatre jours plus tôt, en finale du 500 m, ne parvient à prendre le dessus lors de l’épreuve de vitesse. Tout comme ensuite, en finale, la Russe Grichina n’ayant pour seule consolation que de prendre une manche à Félicia Ballanger, ce qui n’était pas arrivé à la Vendéenne depuis trois ans.
Invaincue de 1995 à 2000 (trois titres olympiques, dix fois championne du monde), Félicia Ballanger finit ainsi sa carrière de la plus belle des façons. Elle réside dorénavant à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Elle travaille à la Direction de la Jeunesse et des Sports où elle est notamment chargée du sport de haut niveau et de la lutte contre le dopage. Aux législatives de 1997, elle était la candidate suppléante du député sortant Jacques Lafleur.
A quoi tient la carrière d'une championne ? Hésitant longtemps entre le handball - qu'elle pratiqua avec un certain talent au club de Saint-André-d'Ornay, un quartier de La Roche-sur-Yon - et le cyclisme, Félicia Ballanger opta finalement pour cette dernière discipline. Pour le plus grand plaisir de sa mère Sylviane qui prénomma sa fille Félicia et son fils Frédéric, en hommage aux deux grands champions cyclistes qu'étaient l'Italien Félice Gimondi (vainqueur du Tour de France 1965) et l'Espagnol Federico Bahamontes (victorieux de la même épreuve en 1959), dont elle était une grande admiratrice.
Des qualités physiques hors normes
Sous des dehors timides, la native de La Roche-sur-Yon, où elle vit le jour le 12 juin 1971, cache dès son plus jeune âge une incroyable détermination. Après avoir passé l’hiver à jouer au handball avec son équipe, elle dispute, l’été, des séances acharnées sur la vieille piste du vélodrome yonnais - pas encore rénové - où les garçons qu’elle affronte sont loin d’avoir le dernier mot. Vexés, ses partenaires du VC Yonnais finissent par ne plus vouloir s’entraîner avec elle. Du coup, la demoiselle s’exile en Loire-Atlantique, au club de Saint-Sébastien, où elle se sent tout de suite très à l’aise.
Un départ démontrant, à 15 ans, une force de caractère qui fait déjà l’admiration de Jacques Phelippeau, l’actuel président du comité de Vendée de cyclisme. Lequel n’hésite pas à prédire alors : « Un jour, elle sera championne du monde ».
Mais si ses qualités physiques vont lui permettre, à 22 ans, de se rétablir plus facilement après deux graves blessures à la cuisse et à la clavicule, ses qualités morales l’empêchent encore de tirer le meilleur parti d’un potentiel exceptionnel reconnu par tous les spécialistes.
Une rencontre décisive
Jeune universitaire, Gilbert Avanzini prépare à cette époque une thèse sur l’agressivité dans le sport lorsqu’il rencontre Félicia Ballanger. Habituée aux places d’honneur dans les grandes compétitions, la Vendéenne tarde alors à confirmer son immense talent à un plus haut niveau. « Gilbert Avanzini m’a fait parler de mes adversaires et m’a appris à les battre, raconte-t-elle. En fait, je faisais un blocage sur certaines d’entre elles. Trop d’admiration, de respect sans doute. » En quelques mois, la Vendéenne retrouve la confiance et en 1995 obtient le fruit de ses efforts, à Bogota, en s’adjugeant les titres de championne du monde en vitesse et sur 500 m. Dès lors, plus rien ne sera comme avant pour la championne vendéenne. En pleurs quatre ans plus tôt au pied du podium des Jeux Olympiques de Barcelone, Félicia Ballanger n’a désormais, à l’occasion de ceux d'Atlanta, qu’un seul objectif : conquérir le titre olympique de vitesse dont elle ne cesse de rêver. Dernière adversaire en piste, l’Australienne Michelle Ferris subira comme les autres la supériorité de la Vendéenne qui devient, pour la première fois championne olympique.
La fin d’une carrière exemplaire
Quatre ans plus tard, Félicia Ballanger n’a pas encore 30 ans mais c’est décidé : Les Jeux Olympiques de Sydney seront son ultime compétition. Dernier défi pour la jeune femme, cette épreuve à l’autre bout du monde marque également l’ultime rendez-vous entre Félicia Ballanger et Michèle Ferris, son éternelle rivale qui, sur ses terres, entend bien vaincre le signe indien. Mais pas plus que les années précédentes, la sprinteuse australienne, déjà battue quatre jours plus tôt, en finale du 500 m, ne parvient à prendre le dessus lors de l’épreuve de vitesse. Tout comme ensuite, en finale, la Russe Grichina n’ayant pour seule consolation que de prendre une manche à Félicia Ballanger, ce qui n’était pas arrivé à la Vendéenne depuis trois ans.
Invaincue de 1995 à 2000 (trois titres olympiques, dix fois championne du monde), Félicia Ballanger finit ainsi sa carrière de la plus belle des façons. Elle réside dorénavant à Nouméa en Nouvelle-Calédonie. Elle travaille à la Direction de la Jeunesse et des Sports où elle est notamment chargée du sport de haut niveau et de la lutte contre le dopage. Aux législatives de 1997, elle était la candidate suppléante du député sortant Jacques Lafleur.
Philippe Beauvery