La ville de Montdidier autonome grâce aux énergies vertes
Notice
Reportage sur les "énergies vertes" utilisées par la ville de Montdidier dans la Somme. Avec ses 6000 habitants elle compte quatre éoliennes, des champs solaires et une centrale classique est utilisée lors des pics de consommation. L'hôpital est alimenté par une chaudière à bois et l'isolement énergétique des murs des écoles a été renforcé.
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Éclairage
"L'avenir s'écrit en vert" peut-on entendre ou lire un peu partout. On serait tenté de dire que le présent devrait l'être tout aussi bien tant la situation devient urgente. Les dernières prévisions du GIEC – le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat – sont en effet alarmantes. Ces spécialistes auprès de l'ONU ont depuis longtemps montré que pour espérer raisonnablement limiter à 2°C la hausse de la température moyenne de la planète d'ici la fin du siècle, il faudrait, d'ici à 2050, diviser par 2 les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) ; en fait par 4 celles des pays industrialisés si l'on tient compte du rattrapage des pays en voie de développement. Force est d'admettre qu'on n'en prend guère aujourd'hui le chemin. Les émissions de dioxyde de carbone (C02) - qui n'est pas le seul GES contribuant à l'effet de serre, l'ensemble des polluants étant exprimé en "équivalent C02" - ont atteint 49 gigatonnes (Gt) en 2010 et devraient atteindre 58 Gt en 2020, alors que pour respecter la limite des 2°C, il ne faudrait pas dépasser le seuil de 44 Gt en 2020, pour tendre ensuite vers 20 Gt en 2050 et 10 Gt en 2100...
Dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Kyoto adopté en 1997, la France a inscrit dès 2005 le principe de la division par 4 de ses émissions de GES d'ici 2050. Une telle ambition passe nécessairement par la mobilisation de l'ensemble des acteurs territoriaux.
A ce titre, une petite commune de 6400 habitants du sud de la Somme, Montdidier, constitue un véritable laboratoire grandeur nature grâce à son expérience remarquable en matière de transition énergétique.
Cette politique originale repose sur plusieurs actes majeurs parmi lesquels la signature, dès 2004, d'un contrat de "Ville pilote en maîtrise de l'énergie" entre la régie municipale de la ville, chargée de l'exploitation du réseau de distribution d'électricité basse et haute tension, et la commune, l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), le conseil régional de Picardie ainsi que le Département.
Les économies dégagées ont ainsi permis d'installer un parc public d'éoliennes inédit qui couvre plus de 50% de la consommation électrique de la ville. Son extension est actuellement à l'étude. La mise en place d'un réseau de chaleur à bois permet également d'alimenter plusieurs bâtiments publics (écoles, gymnases collège, lycée, hôpital et centre des impôts) tout en réduisant la facture du chauffage.
Mais toutes ces mesures seraient incomplètes sans l'implication des citoyens eux-mêmes dans ce mouvement. La régie a ainsi mis en place des actions de conseils sur les économies d'énergie et les énergies renouvelables. En association avec l'ADEME et la Région, elle subventionne des équipements de particuliers performants en termes de consommation. Elle finance, en outre, l'acquisition de vélos électriques. Les administrés peuvent aussi constater que le montant inscrit sur leur feuille d'impôts locaux n'a pas augmenté depuis 10 ans.
Montdidier, exception, mais surtout modèle à suivre pour les autres collectivités locales !