La bataille de la Somme (1916)
Notice
Évocation de la bataille de la Somme, de juillet à novembre 1916, sur les lieux mêmes où les combats se sont déroulés à l'est du département de la Somme à Thiepval, Ancre,Flers Courcel... Les différentes étapes de la bataille à partir du 1er juillet sont illustrées sur des images d'archives . Afin de soulager les Français pris sur Verdun, ce sera le premier grand engagement des troupes britanniques dans la guerre et la première offensive coordonnée des troupes alliées. Lors de l'assaut la division d'Ulster paiera un lourd tribu.
Éclairage
Le 6 décembre 1915, une conférence interalliée se réunit au Grand Quartier Général de Chantilly. En dépit des résultats décevants qu'ont eus les tentatives de percée effectuées au printemps et à l'automne, en Champagne et dans l'Artois, il y est décidé de rechercher la décision par des offensives sur les front russe, italien et franco-anglais. Le 14 février 1916, Joffre et Haig, commandant des troupes britanniques, tombent d'accord sur le projet d'une attaque sur la Somme, qui commencerait à la fin du mois de juin.
Le projet est maintenu, en dépit du déclenchement de la bataille de Verdun par l'état-major allemand le 21 février 1916. Mais Joffre réduit la participation française et l'action principale revient aux armées britanniques. L'attaque doit avoir lieu à l'articulation de la 4e armée britannique (commandée par Sir Henry Rawlinson) et de la 6e armée française (commandée par le général Fayolle). Au cours des premiers de mois de 1916, les Anglais constituent en arrière du front tout un réseau de routes, de prolongements de voies ferrées, de camps, d'hôpitaux, de stations de matériel, et accumulent des munitions d'artillerie, environ trois millions d'obus, en prévision d'un pilonnage d'une semaine sur les lignes allemandes, puis de tirs qui accompagneraient la progression de l'infanterie. Les images d'archives présentes dans le reportage insistent sur cette accumulation d'obus. Les ingénieurs et les soldats du génie britannique creusent des tunnels sous les positions allemandes et placent des mines sous des points stratégiques, les plus puissantes étant composées de vingt tonnes d'explosifs brisants. Avec une supériorité numérique sur les Allemands estimée à sept contre un, la confiance des Alliés est totale.
La préparation d'artillerie commence le 24 juin. L'offensive, prévue le 29 juin, est reportée au 1er juillet, à cause de la pluie et d'une préparation insuffisante. Entre le 24 juin et le 1er juillet, 1,5 million d'obus sont tirés, dont 500 000 obus explosifs lourds pour un poids total de 12 000 tonnes. Les Anglais mêlent à leurs tirs d'obus des gaz envoyés par des moyens sommaires qui profitent du vent dominant pour traverser le no man's land.
Le 1er juillet, quatorze divisions britanniques et cinq françaises partent à l'attaque de sept divisions allemandes. Les fantassins, vague après vague, quittent leurs tranchées. Chaque division d'infanterie se déplace en ligne droite, perpendiculairement au front. L'attaque des troupes françaises — qui, au sud, dans la boucle de Péronne, s'enfonce profondément dans le dispositif allemand, 8 kilomètres en certains points — connaît un meilleur sort que celui des troupes britanniques. A la fin du premier jour, l'armée britannique compte 60 000 soldats hors de combat, dont 21 000 morts. 60 % des officiers perdent la vie. 32 des 143 bataillons participant à l'assaut perdent au moins 500 hommes. Pour l'armée britannique, c'est la pire catastrophe de son histoire. Nombre d'engagés volontaires, de "copains" venus de la même ville, du même village, sont tués. La préparation d'artillerie n'avait pas eu les effets escomptés et n'avait pas permis la destruction des spectaculaires positions enterrées des Allemands et des réseaux de fil de fer barbelés. Les obus tirés par les Anglais n'étaient pas assez puissants. Le reportage insiste sur les pertes subies par la 36e division (unionistes irlandais) : 5500 tués, blessés et disparus sur 12 000 hommes dès le début de la bataille. Des quartiers entiers de Belfast et de nombreux villages de l'Ulster sont alors plongés dans le deuil.
Le reportage montre des monuments emblématiques du circuit du souvenir fréquenté par les touristes anglo-saxons. Erigée en 1921 grâce à une souscription publique, la tour d'Ulster est la réplique d'une tour située près de Belfast dans le camp d'entraînement de la 36e division ; monument irlandais pour la Bataille de la Somme, elle est aussi le mémorial à tous les soldats de l'Ulster morts pendant la Grande Guerre. Inauguré en 1932, le Mémorial de Thiepval, œuvre de sir Edwin Luytens, commémore la perte de plus de 73 000 combattants disparus du Commonwealth sans sépulture. Il est aujourd'hui le plus important des mémoriaux britanniques du monde.