250eme anniversaire de la naissance du compositeur Jean-François Lesueur
Notice
Le village de Drucat, près d'Abbeville dans la Somme, a redécouvert que Jean-François Lesueur, un grand compositeur au XIXe, siècle était originaire de là. Violette Garnier du conservatoire d'Abbeville replace le compositeur dans son temps. Drucat a décidé d'honorer l'enfant du pays pour son 250ème anniversaire en organisant un concert des ses œuvres.
Éclairage
C'est à Drucat-Le-Plessiel, son lieu natal, à quelques kilomètres d'Abbeville en suivant vers sa source la rivière Drucat que réapparaît la figure de ce compositeur célèbre en son temps mais oublié depuis. Évitons de suivre le commentaire enthousiaste du journaliste qui nous le présente comme étant le produit d'une Picardie "regorgeant" de compositeurs. C'est une exagération. La Picardie impressionne certes par la profusion de ses écrivains, la grande qualité de ses peintres mais, exception faite de la grande figure médiévale du Quentinois Josquin des Prés, une rareté certaine en matière de compositeur de musique. Cela pourrait faire l'objet d'une recherche de même que la célébrité de Lesueur en son temps. Laquelle vaut certainement mieux que la mauvaise statue qui l'a figé devant le Théâtre Municipal d'Abbeville, statue que nous moquions, collégiens Abbevillois passant devant elle avant de suivre la rue Millevoye (autre oublié célèbre ?) vers le Lycée.
Après avoir occupé de nombreux postes de Maître de Chapelle, Lesueur devient en 1804 le compositeur officiel de l'Empire. À cette date son opéra Ossian et les Bardes a été remarqué par Napoléon qui, déjà, sous la figure de Bonaparte et pendant la campagne d'Égypte, s'était montré un lecteur assidu du poète pré-romantique écossais (1). Ce Lesueur là, qui est le petit-neveu d'Eustache Le Sueur (1616-1659), fondateur du classicisme français en peinture aux côtés de Nicolas Poussin, est un musicien ayant d'abord innové dans l'exécution de la musique liturgique, faisant entrer l'orchestre dans l'église Notre-Dame de Paris lors des fêtes de l'Assomption, de Pâques et de Noël, au point que dès lors ses critiques qualifieront la cathédrale "d'opéra des gueux". Nommé en 1795 Inspecteur au Conservatoire en même temps que Gossec et Méhul, il se retourne très vite contre l'institution dont il attaque les méthodes et le directeur dans un violent pamphlet, Projet d'un plan général de l'instruction musicale en France, qui lui vaut sa révocation en 1802. Rentré en grâce puis nommé par Napoléon maître de la chapelle des Tuileries, il se voit décorer de la Légion d'Honneur, compose une Marche triomphale pour le couronnement de l'Empereur et est nommé membre de l'Académie des beaux-arts en 1813. Chargé de la classe de composition du Conservatoire en 1818 il aura comme élève Hector Berlioz et Charles Gounod. Parmi ses autres œuvres notons La Caverne ou le Repentir (1793), Paul et Virginie ou le Triomphe de la vertu (1794), Télémaque dans l'île de Calypso ou le Triomphe de la sagesse (1796).
(1) Ossian est un barde écossais du IIIe siècle, qui serait l'auteur d'une série de poèmes qui furent traduits et publiés en anglais entre 1760 et 1763 par le poète James Macpherson. Ceux-ci eurent un énorme retentissement dans toute l'Europe et influencèrent nombre d'écrivains et musiciens dont Wagner, F Schubert et Lesueur. On pense aujourd'hui qu'il s'agirait d'une supercherie littéraire de J. Macpherson.