L'Isle Jourdain : Ecocert et label agriculture bio
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Résumé
L'agriculture biologique se développe. Un organisme de contrôle, Ecocert, vérifie la qualité et la conformité des cultures, étape nécessaire pour obtenir un label. Avec les interviews de William Vidal, directeur d'Ecocert, et Marc Bonnefou, maraîcher biologique.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
09 févr. 1998
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Contexte historique
ParFondateur d'Ecocert
L’agriculture biologique émerge en Europe au début du XXe siècle sous l’influence de divers courants idéologiques et agronomiques, portés notamment par Rudolf Steiner (Autriche, 1924), puis par le médecin Hans Peter (Suisse, 1930) et Albert Howard (Angleterre, 1940) qui défendent une agriculture naturelle.
Des années 1950 aux années 1990, la profession s’organise, les producteurs mais aussi les consommateurs ; les associations de défense de l’agriculture se multiplient, dénonçant les pratiques agrochimiques et industrielles. La première démarche d’union nationale est lancée en 1962 avec la création de l’Association française d’agriculture biologique (AFAB), puis, deux années plus tard, de Nature & Progrès. À la fin des années 1970, soutenue par Nature & Progrès, l’Association des conseillers en agriculture biologique (ACAB) voit le jour.
En 1991, alors que la Communauté économique européenne donne un cadre réglementaire (CE 2092/91) aux pratiques agrobiologiques et à l’étiquetage des produits, William Vidal, ingénieur agronome actif du collectif, co-fonde Ecocert, qui devient la première entreprise spécialiste de la certification biologique indépendante.
En 1998, date du reportage, le premier règlement est en vigueur. Il y a déjà eu, depuis cette date, trois révisions « cadres » du règlement, dont une première en 2007 et la dernière en 2022. Le règlement « Bio européen » répond essentiellement à des exigences de bonnes pratiques environnementales et de bien-être animal.
Les entreprises productrices qui souhaitent obtenir la certification Ecocert doivent s’engager dans un processus exigeant et rigoureux de certification. Il comporte plusieurs étapes : l’engagement du client par contractualisation, une vérification documentaire et sur le terrain ainsi qu’une évaluation exécutée par une société indépendante du rapport de contrôle, appelé audit.
La certification permet de s’assurer de la conformité des pratiques précisées dans le cahier des charges biologique européen. La démarche indépendante et impartiale d’Ecocert garantit le respect des règles de production, du producteur jusqu’au consommateur. Elle permet donc de valoriser de bonnes pratiques et d’établir un lien de confiance avec les parties prenantes.
Aujourd’hui, le groupe Ecocert est l’un des acteurs majeurs de la certification biologique en France et au niveau international, avec une intervention dans plus de 130 pays ; les consommateurs font confiance au logo AB ou Eurofeuille sur une multitude de produits issus de l’agriculture biologique qui sont tous labellisés par Ecocert.
Bibliographie
- Benoît Leroux, « L’émergence de l’agriculture biologique en France, 1950-1990 », Pour, 2015-3, n° 227, pp. 59-66 [en ligne] (Mise à jour 02/03/2016). Site internet : https://www.cairn.info/revue-pour-2015-3-page-59.htm
Transcription
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Claire Sardain
Les produits bio sont à la mode, et de plus en plus d’agriculteurs se lancent dans cette activité en Midi-Pyrénées.Voilà seulement, ces produits doivent être cultivés sans engrais chimiques, alors pour éviter les dérapages, il existe un organisme de contrôle.Ecocert vérifie la qualité et la conformité des cultures, une étape nécessaire pour obtenir un label.Guillaume d’Alessandro, Marc Robert.
Guillaume D’Alessandro
L’ombre de ces panneaux solaires cache un organisme crucial pour l’agriculture biologique.Après le scandale de la vache folle et devant l’arrivée du maïs transgénique, la demande d’une alimentation plus naturelle est en plein essor.Encore faut-il être sûr de la qualité ; c’est le rôle d’Ecocert de vérifier et de contrôler la culture des produits bio.
William Vidal
Nous intervenons à tout moment, tous les ans en visite approfondie.Et en visite inopinée, nous pouvons voir le long des parcelles, aller sur la comptabilité, voir les flux de marchandises.Nous pouvons faire des prélèvements pour analyse, et éventuellement aller voir les voisins pour voir s’il y a des problèmes d’environnement.
Guillaume D’Alessandro
Marc Bonnefou est maraîcher depuis treize ans dans Toulouse.Mais comme tout exploitant, il reçoit une visite annuelle de contrôle dirigée par un inspecteur, Dominique Gagnon.Première vérification, la comptabilité afin de détecter l’achat éventuel de produit chimique.Ensuite la visite des serres : trop de pucerons, des herbes folles partout et la tentation serait grande de faire appel aux produits interdits.Mais là, pas de problème, Dominique Gagnon vérifie même le taux de nitrate dans l’eau d’arrosage.
Dominique Gagnon
Bon ben là il y a entre 25, 50 vu la couleur, là il y a environ 35, c’est bon, c’est dans la… On est encore dans la limite de potabilité pour la consommation humaine, c’est bon.
Marc Bonnefou
Pour montrer qu’une alternative était possible, il fallait qu’on prouve aussi aux consommateurs que ce qu’on faisait c’était pas du vent et donc il fallait qu’il y ait un contrôle qui soit effectué.Parce que sinon on se serait engouffré dans la brèche des gens qui auraient fait un peu n’importe quoi, si vous voulez.
Guillaume D’Alessandro
Mais le contrôle sur le terrain ne suffit pas.Pour être absolument certain qu’aucun engrais chimique n’a été introduit, l’inspecteur Gagnon réalise des prélèvements.Ils sont traités dans un laboratoire de Purpan, véritable gendarme de l’alimentation toulousaine.Sur les 4000 exploitations biologiques de France, seules quelques dizaines se sont révélées fautives.Le label Ecocert, un signal à repérer sur le marché.