Le Musée d'art campanaire
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Résumé
Le Musée campanaire à L’Isle-Jourdain accueille une collection de cloches et de carillons qu’Alain Jouffray, directeur de l’institut européen d’art campanaire nous présente. On y retrouve notamment son objet phare : la cloche de la Bastille.
Date de diffusion :
29 mars 1997
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- 00083
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Contexte historique
ParGuide en charge du Musée campanaire
Le Musée d’art campanaire de L’Isle-Jourdain a été inauguré le 16 décembre 1994 sous le haut patronage de François Mitterrand, président de la République, avec la bénédiction pontificale du pape Jean-Paul II et en présence des autorités protestantes de la région Midi-Pyrénées.
Il est installé sur la place de l’Hôtel-de-Ville, dans l’ancienne halle aux grains de la ville, construite en 1819, qui accueillait en son sein les marchés hebdomadaires et les manifestations liées à la vie de la cité. Inscrite en 1975 à l’inventaire des Monuments historiques, la halle aux grains a pu être rénovée grâce aux fonds délivrés par la commune, la Communauté européenne, le ministère de la Culture, la Région Midi-Pyrénées et le Département du Gers.
La création du Centre-Musée européen d’art campanaire à L’Isle-Jourdain (nom d’origine) est la volonté de la Région Midi-Pyrénées, par le biais de l’Institut européen d’art campanaire (IEAC), de restaurer et de sauvegarder le patrimoine campanaire. C’est le souhait également d’offrir un lieu unique en Europe, qui le met en valeur et rassemble cette collection en un seul endroit.
Le Musée d’art campanaire se situe dans la vallée de la Save où une forte tradition campanaire est présente avec ses petits carillons populaires mais aussi ses subrejougs, des objets sonores issus du monde paysan, positionnés sur le joug des bœufs. L’existence de ces instruments et outils agricoles a joué en faveur de L’Isle-Jourdain au moment d’attribuer la collection campanaire à une commune. S’ajoute à cela la présence de la halle aux grains au cœur de ville, offrant ainsi un grand espace de visite à exploiter.
L’étymologie du mot campanaire est issue du latin campana que l’on peut traduire par cloche. Ce terme est utilisé dans le vocabulaire italien et hispanique puisqu’il s’agit de la traduction littérale du mot cloche. Son origine prend racine au VIe siècle avec Paulin, évêque de Nola, dans la province italienne de Campanie. Cette région d’Italie était reconnue pour la qualité de ses airains (bronze) et pour le travail réalisé par ses artisans. En revanche, on attribue à tort à l’évêque Paulin l’utilisation des cloches, fabriquées à partir d’airains, pour les cérémonies religieuses.
L’emploi du terme campana pour désigner une cloche fait suite à une confusion entre deux mots : nola et campana. Le premier fait référence à une petite cloche alors que le second renvoie à une cloche plus grande. Avec le temps, la distinction ne se fait plus et c’est la raison pour laquelle on retrouve tout aussi bien les termes de nola et campana.
La collection du Musée d’art campanaire regroupe des milliers d’objets, originaires de tous les continents et de cultures différentes, de l’Antiquité à l’époque contemporaine dont leurs fonctions communes sont de rassembler, alerter et rythmer le cadre de vie civil ou religieux.
Le développement de la collection campanaire exposée aujourd’hui a été possible grâce à des dons et des dépôts de collectivités locales, de particuliers tels que la famille MEROC, dépositaire de cent cinquante subrejougs, dont les plus représentatifs sont exposés dans l’espace consacré à cet objet d’art traditionnel de la vallée de la Save et du Lauragais. Les fonderies PACCARD à Sévrier (Haute-Savoie) et CORNILLE HAVARD à Villedieu-les-Poêles (Manche) ont contribué à l’enrichissement des collections en léguant au musée, de nombreux éléments nécessaires à la fabrication de cloches. Toutes ces donations ont permis de compléter les différents espaces d’exposition.
Les acteurs à l’origine de la création du Musée ont souhaité mettre en valeur un lieu interactif afin que les visiteurs puissent manipuler certains objets et se rendre compte de l’aspect sonore. Parmi ces objets, on peut trouver des carillons français et asiatiques, des gongs chinois, des tambours à fente, des cloches de bateaux ainsi que la cloche franco-chinoise de 1 300 kg.
Cette interaction permet de comparer les matériaux, la forme, le timbre et la musicalité des objets campanaires, en fonction des époques et des cultures. La scénographie du musée contribue aujourd’hui à la mise en valeur des objets et de diffuser le meilleur son possible dans l’espace.
Transcription
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Daniel Bilalian
En attendant justement le retour des cloches de Pâques qui marqueront la résurrection du Christ, visite du Musée des Cloches.C'est dans le Gers à l'Isle-Jourdain.Depuis deux ans, cette petite commune accueille une collection de cloches, carillons en tout genre.Un millier de pièces tout de même qui racontent l'histoire d'un pays et d'une religion.Muriel Lassaga, Gilbert Uzan.
(Bruit)
Muriel Lassaga
Au Musée campanaire de l'Isle-Jourdain, on remonte le temps au gré des sons de cloches, de carillons et de grelots en tout genre.Et quand les cloches de la semaine sainte se font muettes, les crécelles se mettent à hurler.
(Bruit)
Alain Jouffray
Voilà, c'est ce qu'on appelle une crécelle de Semaine sainte.C'est l'instrument dit "estenebre", l'instrument des ténèbres, l'instrument qui remplace les cloches à partir du jeudi saint jusqu'au gloria de la messe du samedi saint.
Muriel Lassaga
Un véritable tintamarre en attendant le retour des cloches parties à Rome.Car la cloche a ceci de curieux, sa présence si familière la rend paradoxalement presque absente.Mais sitôt qu'elle se tait, c'est parfois toute l'âme d'un village qui disparaît.C'est un des enseignements que nous révèle ce musée, unique en son genre sur tout l'Hexagone.C'est dans cette commune de 5000 habitants que se cache pourtant la cloche de la Bastille.
(Bruit)
Alain Jouffray
Elle est complète, à l'exception du cadran qui manque, puisque d'après la chronique, ce cadran qui surplombait la cour intérieure des prisonniers était supporté par deux cariatides, c'était deux hommes enchaînés.Et bien les assiégeants, la première chose qu'ils ont fait, c'est détruire ce symbole d'absence de liberté avec les chaînes.Ils ont donc détruit le cadran et c'est comme ça que dans les chroniques, on sait dans les manuels que la Bastille est tombée à 16h45 parce que le cadran s'est arrêté et a marqué le temps juste de la chute de la Bastille.
(Bruit)
Muriel Lassaga
Les cloches, c'est aussi une histoire de passion, comme celle de cet horloger qui conçut cet extraordinaire mécanisme.Quatre jacquemarts toujours prêts pour sonner les trois angélus, un soleil rythmant les secondes, le cycle de la lune ou encore un semainier et ses scènes quotidiennes du XVIIIe siècle.Des rythmes et des sonorités qui ne laissent pas indifférent.
Visiteuse
C'est vraiment merveilleux de pouvoir le découvrir.Et c'est un peu tard parce que vu notre âge, on aurait dû venir plus tôt, avec les jeunes
Muriel Lassaga
En fait, une seule chose cloche au pays de l'art campanaire.C'est justement le mot campanaire, disparu de tous les dictionnaires depuis plus de 30 ans.Une hérésie dont la ville qui vit naître Claude Auger, ni plus ni moins, le créateur du petit Larousse illustré.
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Date de la vidéo: 09 févr. 1998
Durée de la vidéo: 02M 10S