Le festival médiéval de Sarrant
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Résumé
À l'occasion de la Journée nationale des villages, ce reportage présente le festival médiéval de Sarrant, son bal et ses ateliers de danses traditionnelles. Organisateur et nouvelle habitante témoignent.
Date de publication du document :
01 nov. 2022
Date de diffusion :
06 sept. 1998
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- 00076
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Contexte historique
ParEnseignant en occitan retraité
Dans la communauté de communes Bastides de Lomagne, sur la rive gauche de la rivière Sarrampion, Sarrant est un petit village circulaire fortifié de moins de 400 habitants, possédant un donjon ainsi qu’une porte du XIVe siècle.
De 1987, date de la première édition du festival médiéval, jusqu’au milieu des années 2000, une poignée de bénévoles du village revisite les objectifs d’un comité des fêtes en quête d’idées nouvelles pour mettre en valeur le donjon.
Après un premier et modeste son et lumière, l’idée naît d’un festival médiéval de musique et danses anciennes. L’association Renaissance du donjon, créée en 1984, lance son projet après une rencontre avec les responsables d’une boutique de vente par correspondance de produits régionaux implantée à Sarrant, avec l’appui logistique de la mairie, et financier des collectivités.
Durant l’année, des ateliers – chants, danses, conception de costumes – revitalisent ainsi la vie culturelle du village et concourent à la préparation du point d’orgue que sont les trois journées médiévales du mois d’août, auxquelles s’associent des collégiens de Mauvezin, sous la houlette d’un professeur de lettres passionné.
Pendant plusieurs années, ces rencontres vont permettre aux sarrantais, et au public le plus large, local ou plus lointain, de redécouvrir une période riche dans un lieu familier encore chargé d’histoire.
Le festival accueille donc à chaque édition des milliers de visiteurs, à qui les villageois, costumés pour l’occasion, proposent dans un village décoré et aménagé en conséquence, divers ateliers et animations. L’on y trouve calligraphie, enluminures, poterie, vieux métiers, démonstration de combats d’épée, ateliers ou spectacles de danses anciennes, expositions, conférences de chercheurs, passe-rues musicaux dans le village, repas médiévaux, animation de tavernes gérées par les associations locales, théâtre de rue, jongleries, acrobaties... De nombreux artistes et groupes de musique animent le village, proposent concerts ou bals. [1]
Le répertoire des musiques et des danses fait le lien avec certaines danses traditionnelles de Gascogne, d’autres régions de France ou d’Europe. Ainsi, rondeaux et branles gascons d’aujourd’hui sont sans doute hérités de branles de la Renaissance. L’Orchésographie, traité de danse rédigé en 1588 par Thoinot Arbeau, fait encore référence aujourd’hui, et a servi également à Sarrant pour retransmettre et valoriser ce répertoire.
Dans les années 1990, des travaux sur les archives du village révèlent l’existence à Sarrant, au cours du XVIIe siècle, d’une confrérie de violons. On retrouve trace de très nombreux contrats d’apprentissage de violons dans le premier quart du siècle : bon nombre des contrats concernaient des élèves ou des maîtres non-voyants. Une fois formés, ceux-ci se déplaçaient notamment dans toute la Gascogne, le royaume de France et aussi en Espagne.
Forte de cette découverte, l’équipe organisatrice des Médiévales décide alors d’intégrer au programme la musique et la danse traditionnelles gasconnes ou plus généralement occitanes. Ainsi, un répertoire d’airs est élaboré, des séances de répétitions sont menées durant l’année sur tout le territoire de la Gascogne, concrétisées par des rassemblements de violons et vielles au moment du festival.
Si le festival est aujourd’hui en sommeil, la démographie et l’économie de Sarrant ont, depuis, bénéficié de l’implantation d’une librairie-tartinerie, et de nouveaux habitants sont venus réhabiliter une partie de l’habitat pour s’y installer.
[1] Citons La Maurache, Antiphona, Organum, Vox Bigerri ou encore Mosaïca.
Bibliographie
- Thoinot Arbeau (anagramme de Jehan Tabourot, chanoine de Langres), Orchésographie, méthode et théorie en forme de discours et tablature pour apprendre à danser, battre le tambour, publié entre 1588 et 1596.
- Yves Guilcher, La danse traditionnelle en France: d’une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste, Collection Modal folio. Parthenay: FAMDT Editions, 1998
- Claudette Gilard-Fito, « La confrérie des musiciens de Sarrant aux XVIe et XVIIe siècles », Bulletin de la Société archéologique du Gers, 3e trimestre 2002.
Transcription
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Date de la vidéo: 20 mai 2004
Durée de la vidéo: 02M 06S